Vie de marin
17072013**Une vie vouée à la mer
Petit récit d’une traversée en Méditerranée
Cette immensité d’eau reflétant le bleu du ciel en surface et renfermant bien des abysses mystérieux, est à la fois une curiosité, un passage, un divertissement, une source de richesses, mais aussi un danger, un risque, une menace.
La grande bleue s’étend et s’abandonne au mouvement des navires telle une Ariane sereine. Elle se laisse prendre sans riposte ni agitation, elle est calme. Poséidon, après l’avoir soumise au tumulte tout un hiver, lui offre une traditionnelle paix estivale. Sa couleur azur scintillant sous les dards généreux du soleil, envoûte et fascine à la fois. Cette immensité d’eau, reflétant le bleu du ciel en surface, et renfermant bien des abysses mystérieux, est à la fois une curiosité, un passage, un divertissement, une source de richesses, mais aussi un danger, un risque, une menace. Laissant un tapis de perles à son passage, le navire éventre l’immense étendue d’eau et se met à tracer son chemin reliant ces deux rives de la Méditerranée qui se font face et se connaissent si bien.
Quête initiatique
Elles qui partagent des milliers d’années d’échanges et d’allées et venues réguliers et riches. La mer qui s’étend d’une rive à l’autre est à elle seule une invitation à la découverte. Elle tend ses bras d’un côté comme de l’autre, appelant ceux d’ici et de là-bas, à tenter le passage. La nature est faite de telle sorte qu’elle est un appel à aller à la rencontre de l’autre, le connaître. Cette étendue d’apparence vide, mais qui est bien pleine, attire des passagers de tous les horizons. Des voyageurs en quête d’un passage d’une rive à l’autre, des fuyants d’une rive vers l’autre, mais elle est toujours visitée par des réguliers qui ont su dompter sa colère et se laisser aller à son mystère.
Ces hommes et ces femmes qui ne jurent que par elle lui ont promis fidélité et loyauté après avoir fait le choix de sa conquête. Eux, ce sont les marins, que les ports du monde connaissent, mais qui ne se sentent chez eux que sur un bateau navigant au gré des vents et des flots. De leur amour pour la mer, ils ont fait leur métier, de leur attachement à la grande bleue, ils ont fait leur code d’honneur. Ils parcourent sans se lasser des milles et des milles d’étendues marines. Ils chantent la mer, la poétisent et même parfois en font leur confidente.
Elle cache dans ses profondeurs bien des complaintes, des histoires, et des prières. Sur leur embarcation tellement impressionnante à quai et tellement minuscule au milieu de l’immensité d’eau, ils ont toujours su retrouver leur chemin, eux qui savent bien compter les nœuds, mais aussi les délier. De l’intérieur de ces machines marchant sur l’eau, ils vaquent à la navigation comme tous les travailleurs passionnés par leur métier. Leurs parcours en mer sont mesurés en journées, en semaines en mois. Une fois arrivés à destination, ils débarquent les passagers et repartent la retrouver pour un autre parcours, une autre aventure.
Tariq Ibn Ziyad multiplie ses conquêtes en mer
De ces mouvements de personnes embarquant et débarquant à quai, occupant pour un temps le car-ferry, ne demeurent que les marins, devenant, comme le bateau et la mer, un élément incontournable de la traversée. Lorsque tout le monde s’en va, ils restent à bord, le pied non loin de la belle étendue.
Le bien nommé, Tariq Ibn Ziyad, multiplie ses conquêtes en mer. Il connaît bien la Mare Nostrum et elle le connaît bien.
Sous la baguette ferme et complice de son commandant, l’équipage se lance, avec un «hisse et oh» muet, dans la traversée. Un mouvement de fourmis s’engage. Tout de blanc vêtus, ils passent d’un étage à l’autre dans ce bâtiment flottant, comme pour s’assurer que tout est paré pour reprendre la mer. Toute la traversée durant ils contrôlent le mouvement du bateau pour certains, ils s’occupent des passagers pour d’autres.
Leur métier de perpétuels voyageurs fascine, mais ils sont les seuls à connaître ses travers. Ils sont coupés de la terre ferme pour de longs mois, ne voient pas grandir leurs enfants, et la mer qui les fascinait jadis les adopte avec le temps et vole leur jeunesse en guise de tribut de bon passage. 36, 32, 28, ce n’est pas là une combinaison pour le loto, mais le nombre d’années passées dans la navigation pour bon nombre des membres de l’équipage du Tariq. Le choix de la jeunesse devient une habitude, puis une nécessité.
«La plupart des marins décèdent une année ou deux ans après leur retraite. C’est dramatique, et personne n’en parle on ne cherche même pas à savoir pourquoi», nous dit un membre de l’équipage qui, pourtant, ne regrette pas son choix de la mer. Les marins revendiquent toutefois de la considération, un meilleur salaire et une retraite à 25 ans d’expérience. «Les gens ne voient que le bon côté de notre métier, les voyages, ils ignorent toutefois que nous sommes continuellement soumis à la pression. Nous souffrons de l’éloignement de nos familles, nous faisons face aux risques de la mer, et subissons aussi la pression des autorités. Le cumul de ces peines fait que le marin retraité ne profite pas de sa retraite, il décède au bout d’une année ou deux», nous dit un autre membre de l’équipage.La fin romancée d’un marin qu’on attribue souvent à son divorce avec la mer, a bien d’autres raisons liées à des années de service bien pénibles.
L’amiante qui couvrait bon nombre des anciens navires qui ne sont plus en circulation, a eu raison de beaucoup de vieux marins qui se retrouvent atteints de maladies chroniques. 23h, le bateau tangue non pas du fait du mouvement des vagues, mais de la musique qui échappe des platines du disc-jockey. Les marins font voler en l’air la stoïque attitude adoptée durant la traversée pour se laisser aller aux rythmes endiablés de la musique et oublier pour un temps les soucis d’une traversée et les soucis d’une vie vouée à la mer.
**Nadjia Bouaricha- El Watan-16.07.2013.
**Récit D’UNE CROISIÈRE EN MÉDITERRANÉE
Samedi 27 octobre 2012, 6h du matin. Le jour n’est pas encore levé mais 13 jeunes sont déjà réunis sur le parking de l’ENTPE. Certains somnolent encore tandis que d’autre sont occupés aux derniers préparatifs avant le grand départ. Pour les vacances, ce groupe de TPE s’est mis en tête de réaliser une croisière en Méditerranée et de renouer ainsi avec une vieille tradition de leur école.
Après quatre heures de route vers Toulon, tout le monde semble avoir fini par se réveiller. Cela tombe bien, car la météo doit se dégrader fortement dans l’après-midi et il leur faut partir avant. Certains s’affairent à l’inventaire des deux voiliers et à leur appareillage. Tankers d’eau remplis, batteries chargées, génois, pavillons, gilets de sauvetage, VHF, … tout est présent. D’autres font les courses et chargent les voiliers : deux chariots bien remplis, c’est un minimum pour satisfaire les besoins vitaux des moussaillons.
Le vent commence à souffler, 30 noeuds déjà, il est grand temps de partir. Paré à larguer ! Après un dernier repas à terre, les voiliers se frayent un chemin entre les frégates de la Marine Nationale et quittent le port. A bord de l’un d’entre eux, un passager clandestin : Fred, leur skipper, qu’ils apprendront à connaître au cours de leur périple.
Toutes voiles dehors, le premier voilier file en tête. C’est un Sun Fize, un voilier de 38 pieds (12 mètres) de long. Spacieux et bien aménagé, 11 personnes peuvent théoriquement y coucher. Son gréement semble robuste, ce voilier emmènera son équipage où il voudra. Seul bémol, Manahiki, c’est son nom, commence à se faire vieux et flirte avec la trentaine d’années. Heureusement, il est bien entretenu.
Catastrophe ! Le voilà déjà bien au large du Golfe de Saint-Tropez lorsqu’on apprend par la VHF que le second voilier a déchiré son génois en sortant du port et qu’il navigue au moteur. La mer est déchainée, le clapot fait fortement tanguer Manahiki et malmène ses occupants, encore novices et non amarinés. La traversée se termine néanmoins sans encombre jusqu’au port de Porquerolles. Il était temps car le vent commence à forcir dangereusement : « Cross Med, Cross Med, Cross Med. Diffusion d’un bulletin météo spécial … Avis de tempête … Force 9 à 10″ se laisse entendre sur le canal 80 de la VHF.
C’est sur Jubilé, un Bavaria 38 que les 14 compagnons d’aventure décident de passer la soirée. Ce voilier, de taille légèrement inférieure à celle de Manahiki, est de conception bien plus récente. A l’intérieur, il parait plus luxueux avec ses banquettes en similicuir blanc, ses meubles en bois bien lustré et son lot d’accessoires chromés. Bref, Jubilé se veut accueillant et convient parfaitement pour le partage du premier repas.
C’est l’occasion pour tout le monde d’en apprendre un peu plus sur leur étrange passager. Fred, skipper à ses heures perdues, est avant tout un professeur de philosophie, bouddhiste, végétarien et ancien chef scout marin. Ce portrait rapidement tiré laisse entrevoir un bon pédagogue qui, du haut de sa quarantaine d’années, aime partager son expérience et sa vision des choses.
La tempête fait rage toute la nuit et des évènements dramatiques se déroulent durant le sommeil agité des naufragés. Au petit matin, tous les media sont là pour couvrir la disparition de Pierre, jeune anglais en vacances. Les secours sont sur le pied de guerre et en appellent aux habitants de l’île pour les aider.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les jeunes aventuriers, bloqués au port par la tempête, après avoir rapidement remplacé le génois du Jubilé, se mettent en quête. C’est également l’occasion pour eux de visiter l’île en arpentant ses nombreux sentiers. Plusieurs lieux attirent l’attention des randonneurs. Le fort Sainte-Agathe qui surplombe l’île offre un magnifique point de vue sur le large et permet d’apprécier l’état de la mer qui semble se calmer. Le moulin du Bonheur permet d’apprécier la vue du port et un magnifique coucher de soleil. Enfin, les Gorges du Loup sont de magnifiques falaises mais quelques peu abruptes. C’est leur beauté qui aura eu raison du petit Pierre puisque c’est au pied de celles-ci que les secours le retrouvent dans la soirée.
Après une nuit de repos bien méritée, les moussaillons reprennent la mer. Mais la météo est bien trop calme. Très vite, les voiles son affalées et c’est au moteur que les bateaux naviguent. Pour ne pas se laisser ronger par l’ennui ils tentent de multiples expériences plus ou moins réussies. Pêche à la ligne sur le Manahiki : en moins de 10 minutes la ligne est perdue, faute à l’ouvre-boîte un peu trop lourd qui sert à plomber la ligne. Sur le Jubilé, pêche à la traîne. Et l’expérience est plus concluante. « On a une bonite ! » s’écrient les pêcheurs en herbe. Malheureusement, celle-ci finit par avoir raison et repart avec l’hameçon en bouche. Les mains et les cerveaux s’activent sur le Manahiki, on apprend à faire des noeuds, à relever des caps et à se repérer sur une carte.
Fin d’après-midi, décision est prise de mouiller à l’abri du Cap Taillat, au Sud de Ramatuelle, Saint-Tropez et Pampelonne pour les connaisseurs. Passée l’épreuve fatidique du gonflage d’annexes, tous les jeunes TPE présents sur les lieux s’accordent sur le fait qu’ils n’ont vu nul paysage plus beau sur la côte : un coucher de soleil sur l’horizon, deux voiliers sur une mer bleu turquoise, une pleine lune qui se lève ; ça y est, la photo est prise, le moment est tout simplement magique.
Et c’est avec ces images magnifiques en tête que les compagnons s’endorment, après un bon repas partagé cette fois sur le Manahiki qui se révèle finalement bien plus spacieux pour asseoir 14 personnes.
Quatrième jour de croisière. Le réveil est paisible pour ceux qui ont décidé de dormir à la belle-étoile, sur le pont de leur voilier. Et la météo est idéale pour apprendre à naviguer. Les équipages mettent les voiles sur Saint-Tropez et y parviennent en début d’après-midi. Tout le monde est ravi de pouvoir enfin profiter des commodités du port et savoure la première douche de la semaine. Et voilà qu’ils se prennent pour des stars, visitent la ville, s’offrent un restaurant indien et tentent même de pénétrer le VIP, club mythique de la côte. Mais nous sommes déjà fin octobre et la saison est finie. La ville n’est plus telle qu’on l’imagine et le sentier littoral des Douaniers ne révèle que des villas certes magnifiques mais désertées.
Dans la nuit, la tempête s’est levée. Deuxième fois que les voiliers restent bloqués au port. Mais cette fois-ci la pluie est de la partie. Même s’il est peut-être drôle de prendre les vagues en photo sur la jetée, emmitouflé dans sa veste de quart, il reste difficile de sortir de la cabine. On s’occupe comme on peut. La pâtisserie en tente certains, pour le régal de tous.
La météo se calme dans la soirée et la mer devient navigable. Après deux jours perdus à cause de la météo, le planning est serré pour retourner sur Toulon. Malgré les frayeurs de certains, les plus téméraires finissent par convaincre tout le monde de partir dans la nuit. 19h30, les voiliers appareillent et font route vers Port-Cros, sur une mer qui demeure bien agitée. Après un peu plus de 5 heures de navigation à l’aveugle et sous la pluie, les équipages sont ravis d’arriver dans la baie de Port-Man. 2h du matin, l’heure est idéale pour une plâtrée de pâtes façon carbonara avant de se coucher.
L’île de Port-Cros et ses abords est une réserve naturelle. Dès le petit matin, les randonneurs partent donc à l’assaut de l’île et de ses falaises. Mais c’est surtout la séance de snorkeling au milieu des mérous, ou d’apnée pour certains, qui laissera des souvenirs, même si l’eau est, il faut l’avouer, un peu froide.
Avant dernier appareillage de la semaine. La traversée vers le port du Niel se fait sans encombre. Il faut dire que la fin de semaine offre enfin une météo clémente. Les marins à présent aguerris en profitent également du vent pour leur retour sur Toulon. Dernier rite initiatique, l’équipée du Manahiki est plus vive que jamais et s’adonne à des manoeuvres d’hommes à la mer qui ne rencontreront le succès que lors de la huitième tentative, soit une demi-heure plus tard. Heureusement que la victime n’était qu’un simple pare-battage.
De retour à Toulon, il faut astiquer le pont des navires. Après 7 jours de tangage et un amarinage réussi, la dernière épreuve est de résister au mal de terre. La semaine est finie mais sans aucun doute, il ne restera que des bons souvenirs dans la tête de ces jeunes élèves ingénieurs qui n’hésiteront pas à retenter l’aventure l’an prochain.*source: l’Entpe Sailing Club
*La croisière en quelques chiffres
voiliers
13 marins
1 skipper-bouddhiste-philosophe-végétarien
4 vomis (dont un double)
2 tempêtes au port
1 pare-battage abandonné (repêché in extremis)
1 douche
2 mouillages paradisiaques
5 escales de rêve
12 baignades
0 oursinade
0 poisson
1 bonite pêchée mais disparue aussitôt
2 nouveaux mots :acrimonieux- procrastiner
2 gâteaux
14 grenades (le fruit exotique)
Le matériel perdu ou cassé
2 paires de lunettes (dont une le 1
er jour, après 10min de navigation !)
1 génois
1 manivelle de winch
1 nez
1 mug
1 balcon
1 projecteur de pont
1 feu de hune
1 traine de pêche
1 ligne de pêche
**Teddy–J’avais déjà régaté l’an passé mais une croisière c’est complètement différent. On est plus posé, on visite des endroits paradisiaques et on passe une semaine avec des gens formidables et dans des conditions sommaires. C’est ça la vraie vie de marin. Côté voile, en une semaine on a vraiment le temps d’apprendre, aussi bien à utiliser le voilier qu’à naviguer pour arriver à bon port. Si l’occasion devait se représenter, il n’y a pas de doute, je repartirai en croisière.
Moi j’avais jamais fait de voile alors cette semaine a été riche en découvertes! Déjà c’est sûr que niveau voile tu progresses beaucoup puisque tu apprends à quoi sert toutes les cordes (des bouts!) et à régler au mieux les voiles pour aller le plus vite possible. J’ai aussi appris que j’avais le mal de mer… Mais bon, il y a des techniques pour lui résister! Et puis la vie sur un bateau, à 14 pendant une semaine, c’est sûr que c’est enrichissant! Pour le meilleur et pour le pire! Mais une semaine après, il ne m’en reste déjà plus que des bons souvenirs, des paysages inoubliables!
C’est vrai, des souvenirs inoubliables… Des criques sauvages, des grandes étendues bleu intense, des côtes aux découpes menaçantes ou accueillantes, des ballades à pieds (eh oui aussi !) et aussi des expériences uniques ! La vie à 14 évidemment, pas toujours facile il est vrai, mais finalement on découvre des personnes géniales, et on apprend à gérer ses humeurs, un voilier tant sur mer qu’au port, la navigation de jour comme de nuit, sous le soleil ou sous la pluie. Et puis on découvre la vraie vie de marin… Les bons gâteaux (oui, oui il y a four et frigo sur un voilier !), les activités collectives dans 15 mètres carrés (tarot, coinche, Time’s Up,…), les nuits bercées par les roulis, la douche une fois par semaine, les jours de tempête. Bref, une expérience enrichissante, agréable et unique ; je la recommande vivement !
**Geoffrey–Ah ! Cette croisière ! Elle était riche en émotions en tout genre. Je n’avais jamais fait de voile avant cette année, alors cette croisière était l’occasion de voyager tout en apprenant à gérer un bateau, à maîtriser le vocabulaire marin (pas toujours facile!) et à apprécier la vie en communauté dans un lieu restreint qui bouge en permanence. Et oui, naviguer c’est aussi manger sur une table qui n’est pas très stable et dormir sur un matelas qui bouge. Mais cette croisière c’était avant tout la visite d’îles exceptionnelles (on a pris de jolies photos), une météo très variée allant de la tempête au ciel bleu, des couchers de soleil, des repas variés fort sympathiques à quatorze autour d’une petite table, une occasion unique de tester sa résistance face au mal de mer, apprendre à faire des noeuds,… Bref, j’en garde un excellent souvenir et ne suis pas prêt de l’oublier !
**Nathalie–Cette croisière est aussi une première pour moi et je ne regrette rien ! En une semaine on a appris pas mal de choses sur le fonctionnement du voilier et le vocabulaire marin. De très bons souvenirs me resteront : les paysages magnifiques, les ballades sur les îles sous un ciel bleu (gris des fois aussi..), les repas à quatorze un peu serrés mais très agréables, les nuits dans le bateau parfois agitées surtout quand il y a une tempête et que l’on dort sur une petite banquette !
Chercheurs et scientifiques en conclave pour visiter l’Histoire des ports maghrébins
« Le rôle des villes littorales du Maghreb dans l’Histoire », tel est le thème du colloque international qui s’est déroulé à l’école nationale supérieure maritime (ENSM) de Bou-Ismail (Tipasa), le 28 et 29 octobre. Plus de 40 conférences seront animées par des éminentes personnalités scientifiques issues des pays du Maghreb et des pays européens.
Leurs interventions s’articulent autour de 03 axes, l’animation et le développement du littoral des pays du Maghreb ; la littoralisation et l’expansion urbaine dans les ports maghrébins et enfin le patrimoine et l’identité de la vile littorale maghrébine. Des thèmes qui traiteront le rôle économique et social des ports dans les villes littorales à travers plusieurs époques, depuis l’époque antique, en passant par l’époque médiévale, l’époque moderne et contemporaine.
Les chercheurs et scientifiques, armés de toute une série d’informations très intéressantes recueillies dans leurs recherches vont se relayer pour nous dévoiler les anciens secrets des différents ports algériens, mais aussi ceux des pays voisins, le Maroc, la Tunisie et la Libye, de l’Italie, de l’Espagne, notamment leurs métamorphoses et leurs déclin pendant le règne des anciennes civilisations.
A titre d’exemple, le professeur néerlandais PAS Niek , enseignant à l’Université d’Amsterdam est invité pour intervenir sur la valorisation de l’espace algérien à travers le tour cycliste depuis 1929 jusqu’à 1962 ; alors que le professeur Crayon Nicolas, enseignant à l’Université de Southampton (Grande Bretagne) interviendra sur les ports phéniciens et puniques au Maghreb ; l’autre professeur Buti Gilbert, professeur à l’Université d’Aix (Marseille) animera une conférence ayant pour thème, « thèmes d’Afrique du Nord : les ports d’escale pour caravaneurs maritimes », le Docteur Charpentier Agnès, chargée de recherches laboratoire Etats Société Religion de l’Université de Versailles (Paris) évoquera dans sa conférence intitulé « quelques cas d’aménagement du littoral tlemcénien médiéval et moderne ».
Moult interventions qui seront suivies par des débats pour enrichir et mettre à jour les données sur les origines et les rôles des ports et des villes littorales d’une part et d’autre part l’impact de leurs aménagements dans l’Histoire de chaque région, chaque pays. Ce colloque sera axé aussi sur les volets scientifiques et pédagogiques ; répondre aux questionnements des chercheurs, établir le dialogue entre les chercheurs des différentes nationalités afin de pouvoir analyser les variétés des approches, et éclairer les repères aux étudiants, pour bénéficier des données suffisantes au profit de leurs recherches.*El Watan- 28.10.2014
**Le métier du marin pêcheur
Un métier difficile
La vie à bord d’un bateau de pêche est difficile : le bateau est bruyant, toujours en mouvement. Le pont est souvent glissant, le maniement des engins de pêche peut être dangereux. Les conditions climatiques peuvent être rudes et le marin est souvent amené à travailler dans le vent et l’humidité.
Le rythme de travail est très soutenu. Il dépend de la durée des marées (nombre de jours de mer consécutifs) qui varient le plus souvent de 1 à 20 jours. Le travail s’effectue par tranches de quatre heures, de nuit comme de jour. Les journées sont longues même pour un côtier qui quitte le port le matin, vers 4 ou 5 heures pour revenir le soir, vers 16 ou 17 heures.
Le marin pêcheur se sent souvent déconnecté de la vie à terre. Eloigné de son domicile, il n’a pas de véritable vie de famille. Il doit accepter la vie en collectivité et la discipline. Bien sûr les conditions de vie à bord sont très différentes selon que le pêcheur travaille dans la grande pêche, la pêche au large, la pêche côtière ou la petite pêche.Le métier de marin pêcheur reste dangereux. Il est l’un de ceux qui paie le plus lourd tribut. (Statitique moyenne annuelle des naufrages et péris en mer).
*Un métier qui s’apprend
Autrefois le métier de marin pêcheur se transmettait de père en fils. Aujourd’hui, une formation spécialisée est dispensée dans les douze lycées professionnels maritimes et les quatre écoles de formation continue relevant du ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement. Les diplômes qu’ils délivrent sont indispensables pour exercer le métier.
Cependant, depuis quelques années, les jeunes se désintéressent de plus en plus du métier de marin-pêcheur, réputé difficile. Il est vrai que la diminution de la ressource et la baisse de rentabilité des navires de pêche n’incitent pas les jeunes à s’engager dans une profession sujette à de nombreux impondérables.
Pourtant, plusieurs facteurs portent à croire que les pêches françaises ont un avenir. En effet, en 20 ans la consommation de poisson en France a presque doublé, le besoin de produits frais et naturels continue d’augmenter et les pêcheurs prennent de plus en plus conscience de l’importance de la qualité des produits de la mer.
*L’équipage, les postes à bord d’un navire de pêche
*le patron pêcheur ou capitaine de pêche est un marin très qualifié et un véritable chef d’entreprise. Il est responsable de l’équipage, du navire et du produit de la pêche. Il travaille surtout à la passerelle où il manoeuvre et détermine la position du navire. De là, il surveille la mise à l’eau et la remontée du filet. Il doit avoir une bonne connaissance des lieux de pêche et des fonds marins afin de repérer les rochers et les épaves. Son activité lui impose de plus en plus de connaître l’électronique de bord et d’utiliser des logiciels de pêche. Il doit se conformer à un code de sécurité et à des normes réglementaires (maillages de filets, tailles et espèces de poissons…). Il doit aussi savoir prendre des décisions concrètes et rapides. Le patron pêcheur est soit propriétaire de son bateau, soit salarié d’un armement à la pêche.
*le mécanicien (chef mécanicien/second mécanicien) est chargé de la sécurité et du bon fonctionnement de la machine propulsive et des auxiliaires d’un navire pendant la pêche.
*le matelot : la principale activité d’un matelot est de capturer les poissons en mettant en œuvre différents engins de pêche dont il doit bien connaître le maniement. Sur le pont, il doit trier le poisson, le mettre en caisse ou le ranger dans la cale à glace. En pêche industrielle, il vide, nettoie et congèle le poisson directement sur le navire. Le matelot doit savoir maintenir le matériel de pêche en état : réparer un casier éventré, ramender un filet. Il peut se livrer à d’autres activités telles que traiter la rouille, peindre, cuisiner, nettoyer le pont du navire… Un matelot peut grimper les échelons en passant des certificats et des brevets pour devenir second maître, maître d’équipage, puis patron et capitaine de pêche.
*le mousse : depuis qu’une formation au métier de pêcheur est dispensée dans des écoles spécialisées, les patrons ne recrutent plus de mousse. Jusque dans les années 1980, le mousse était employé sur les bateaux de pêche dès l’âge de 13 ans. Il était avant tout chargé des tâches ingrates : balayage du navire, lessivage du pont, corvée de patates … Il pouvait aussi servir de domestique aux matelots. Le mousse apprenait le métier « sur le tas » et devenait matelot vers 16 ou 17 ans.
*Les marins pêcheurs jouissent d’un mode de rémunération spécifique qui reste inchangé depuis le XIXème siècle. Leur salaire est calculé à partir du chiffre d’affaires réalisé lors de la vente des captures.
Généralement ce chiffre d’affaires est divisé en deux : 50% pour le bateau et 50% pour l’équipage qui estrémunéré à la part (ex : le patron prend 2 à 3 parts, le mécanicien 1,5 part, les matelots 1 part chacun). Le salaire à la part varie suivant le type de pêche.
Quand la mer est bonne et le prix de vente du poisson élevé, la paie est bonne. La pêche industrielle offre un salaire minimum garanti, en plus d’un intéressement.*source: wwz.ifremer.fr
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**Le marin pêcheur exerce un travail rude : entretien du bateau, mise en place, récupération et réparation des filets, capture et préparation du poisson, participation à la conduite du bateau. Pour les sorties en mer de moins de cinq jours, il pêche le poisson, le trie et le met en caisses ou en casiers.Pour la pêche industrielle (de plusieurs semaines à plusieurs mois en mer), il doit trier le poisson, le nettoyer et le congeler. De retour au port, il dépose le produit de sa pêche à la criée ou halle de marée pour le mettre à disposition des grossistes (mareyeurs).
**Le marin pêcheur doit savoir s’adapter aux exigences du travail en mer. Par exemple, s’éloigner du domicile familial pour une période plus ou moins longue, supporter la vie en collectivité, la discipline, les caprices de la mer et des marées. Coeur et corps bien accrochés sont alors indispensables pour vivre sereinement sa passion…
**A raison d’environ 110 jours en mer par an et de 45 pays visités au cours d’une carrière, la vie de marin est placée sous le signe de l’ouverture sur le monde.
**Marin, c’est un métier exceptionnel permettant de découvrir d’autres rivages, mais c’est également des devoirs et un engagement
**Selon son niveau de qualification, la taille du bateau et le type de pêche, le marin pêcheur peut exécuter des tâches bien définies comme entretenir les moteurs (graissage) et autres machines du bord (treuils, appareils frigorifiques…), traiter la rouille et peindre, nettoyer le pont ou même cuisiner pour l’équipage. Il peut également être nommé responsable d’équipe, ou encore officier chargé de la conduite du bateau et de la pêche ou de la machine et du traitement des captures.
**Comme tous les professionnels de la mer, le marin pêcheur doit satisfaire à des conditions définies sur le plan international. Il doit pouvoir remplir les fonctions pour lesquelles il a été embauché, assurer sa propre sécurité, celle des autres membres d’équipage, celle du bateau et de l’environnement.Une visite médicale est donc obligatoire avant toute formation maritime, puis renouvelée tous les ans.
**Les conditions de travail varient en fonction de la taille du bateau (de 4 à 80 m), de la technique de pêche (chalut, filet maillant, senne coulissante, casier, drague, palangre, ligne…), de la durée des sorties (de un jour à plusieurs mois), des zones de pêche (près des côtes, au large), des espèces capturées (crustacés, poissons de haute mer, de fond…) et de la production visée (poissons frais ou congelés, entiers ou en filets, pour la vente au détail ou la transformation industrielle).
**Bruit des moteurs et des engins de pêche. Odeurs du poisson, de la mer et du carburant. Confort ou promiscuité, variables selon la taille du bateau et le nombre d’équipiers. Conditions climatiques difficiles ou non (calme plat ou tempête). Dangerosité des lieux (ponts glissants, par exemple) et des équipements de pêche. Temps de travail et de repos, de jour comme de nuit, par roulement de 4 heures. Séparation d’avec sa famille (parfois plusieurs mois)… La vie du marin pêcheur apparaît comme très rude pour qui ne l’a pas choisie. Mais celui qui a la vocation ne l’échangerait pas contre une autre.
**Métiers d’évolution de carrière: Second maître, maître d’équipage, puis patron et capitaine de pêche
**Salaire du débutant en France: 1850 euros brut/mois, quand la mer est bonne.
**Les techniques de pêche se sont améliorées, mais ne se sont pas profondément transformées. Ainsi, un matelot doit toujours connaître le ramendage (réparer les filets) et le matelotage (faire des noeuds marins). La pêche reste un métier dur, mais aussi varié. On travaille avec les marées, les courants, le vent, les oiseaux… Quand on y a goûté, c’est dur de retravailler à terre, de s’habituer à des horaires fixes. C’est un métier libre où chaque jour est différent et c’est ça qui est superbe.*sites web
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