Crise identitaire des jeunes
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*Crise identitaire des jeunes Nippons
De jeunes Japonais lors du concert Live Earth, à Tokyo. Les Japonaises s’affirment de plus en plus, sont plus sûres d’elles, moins prêtes à se conformer au rôle de mère au foyer.
Des «herbivores» presque asexués aux «Neets» sans emploi ni formation, les nouvelles générations nippones se cherchent dans un pays en crise.
Yukio, 25 ans, vit toujours chez ses parents. Diplômé de la prestigieuse université publique de Tokyo, il n’a pas cherché à se faire embaucher par les grandes sociétés japonaises qui recrutent les élèves avant leur diplôme.
La mèche dans l’œil, vêtu d’un jean et d’un tee-shirt de chez Uniqlo, une chaîne de magasins de vêtements stylés mais bon marché, Yukio préfère faire des courses avec sa mère. Il ne s’intéresse ni aux voitures, ni aux montres de prix. Et pas trop aux filles. «En ce moment, je n’ai pas de copine, mais ça ne fait rien…» Yukio a trouvé un emploi de vendeur dans une librairie, ce qui tombe bien car il aime les livres, principalement les auteurs du XVIIe siècle, et aussi Haruki Murakami, l’auteur de Kafka sur le rivage, qui porte un regard critique sur la société japonaise. Yukio est un «herbivore», une expression inventée par la journaliste et éditrice Maki Fukasawa. «En japonais, explique-t-elle, le caractère utilisé pour décrire l’acte sexuel ressemble à celui qui veut dire “manger de la viande”. Je me suis aperçue que beaucoup de jeunes Japonais ne sont plus des “carnivores”.»
Maki Fukasawa tient une rubrique régulière sur le sujet dans le journal économique Nikkei, pour expliquer les particularités de cette nouvelle espèce à des Japonais déboussolés par leur progéniture. «Ils ne sont pas homosexuels. Simplement, ils ne veulent pas ressembler à leurs pères. Ils ne sont pas machos, ils ne veulent plus se tuer au travail, ni consommer, et prennent souvent des jobs intérimaires par choix.»
Pour la journaliste, les «herbivores» ont voté en faveur de Yukio Hatoyama, qui a pris mercredi ses fonctions de premier ministre, dans l’espoir d’un changement aux contours flous. Mais le phénomène est plus profond. «Il y a aussi un élément de crise identitaire. Ces jeunes tentent de retrouver des valeurs japonaises d’avant la crise, des valeurs de solidarité, de convivialité. Ils se méfient de l’Occident. Ils sont un peu nationalistes. Ils redécouvrent les classiques du cinéma japonais plutôt que de regarder des films français, comme c’était la mode il y a encore quelques années.» La tendance «herbivore» frappe d’ailleurs un peu partout, parfois en mode mineur, ajoute Maki Fukasawa. «Même chez les banquiers et les hommes d’affaires, on commence à voir des gens qui abandonnent les objets de luxe, qui se recentrent sur leur vie de famille…»
Aucun doute pour cette «pop-sociologue», les «herbivores» participent sans doute à la dénatalité qui frappe le Japon. Et les filles ? «Elles s’affirment, elles sont plus sûres d’elles, moins prêtes à se conformer au rôle de mère au foyer…» 60 % des Japonaises de moins de 30 ans ne sont pas mariées, et les enfants nés hors du lien conjugal restent une rareté. Ayaka, 23 ans, elle aussi sortie de l’université de Tokyo, se reconnaît dans ce profil. Étudiante en dernière année de philosophie, passionnée par Kant, elle a déjà un contrat d’embauche dans une grande banque japonaise, qu’elle intégrera à la fin de l’année scolaire. Peu importent les matières étudiées, la réputation de l’université des élites permet souvent à elle seule de décrocher un bon job. Les «herbivores» ? «C’est vrai, il y a beaucoup de garçons comme ça autour de moi. Ils sont satisfaits de ce qu’ils ont, ils disent que les jeunes femmes sont agressives.» Ayaka, pour sa part, est déterminée à mener sa vie comme elle l’entend. «Je ne resterai sans doute pas toute ma vie dans cette banque ; j’ai envie de travailler à l’étranger, aux États-Unis peut-être…»
Ayaka et son amie Yoko, attablées dans un restaurant du quartier de Shibuya, représentent une nouvelle façon d’être japonaise. Le mariage, des enfants ? Peut-être. «Un jour sur deux, j’ai envie de me marier, le lendemain non», dit Yoko, qui travaille déjà depuis six mois dans une banque, elle aussi. Yoko peste dès maintenant contre les pesanteurs du monde professionnel. «Les choses ne vont pas vite, on ne me confie pas assez de responsabilités, parce que je suis jeune.» La jeune femme rêve de retourner aux États-Unis, où elle a effectué une partie de ses études. Et elle a fermement l’intention, un jour, de faire une pause dans sa vie professionnelle pour aller travailler dans l’humanitaire en Afrique, rappelant au passage que le Japon est le premier donateur mondial d’aide aux pays en voie de développement.
Ce qu’Ayaka et Yoko voudraient voir changer ? «Moins de corruption, plus d’efficacité», répondent-elles en chœur. Ni l’une ni l’autre n’a pourtant voté. Ces jeunes banquières, la tête sur les épaules, craignent que «le premier ministre n’ait pas les moyens de ses ambitions, avec une dette égale à 180 % du PIB».
L’ambition d’Hiroyuki et de Yugi, c’est de survivre. Ces deux jeunes hommes à l’air un peu paumé, rencontrés au siège de l’association Sodateage, représentent une autre catégorie qui monte en flèche : les Neets, en anglais «Not in education, employment or training» ( ni étudiants, ni employés, ni en formation). Timides et embarrassés, Hiroyuki, costaud en chemise à carreaux, et Yugi, qui regarde souvent vers le plafond, sont les victimes de la crise japonaise, laissés sur le côté de la route par une stagnation qui dure depuis vingt ans. Loin du mythe d’une classe moyenne universelle et de l’emploi à vie, disparu au début des années 1990. «Un tiers des moins de 35 ans n’a pas d’emploi fixe», rappelle le directeur adjoint de l’association, Imura Yoshihido. Les Neets forment le sommet de la pyramide.
«Au Japon, on est jamais assez poli»
Hiroyuki a perdu toute confiance en lui-même. À 30 ans, diplômé en droit depuis 2003, il n’a jamais travaillé et cherche aujourd’hui «n’importe quel travail, même un job en usine». Qu’apprend-il ici ? «En particulier les bonnes manières.» Le jeune homme, qui effectue la courbette de rigueur, semble pourtant se conformer aux stricts canons de la politesse nippone. «Au Japon, on n’est jamais assez poli», explique-t-il.
Mais la politesse la plus extrême ne lui suffira sans doute pas pour se faire embaucher. Cette année, la production industrielle est de 20 % inférieure à celle que connaissait le Japon à la même période l’année dernière. Même les grands de l’automobile comme Toyota emploient 30 % d’intérimaires.
Yugi, 34 ans, celui qui regarde le plafond, se présente lui-même comme un ex-hikikomori. Il a fait partie de ces jeunes hommes qui cessent tout contact social et se retranchent dans leur chambre, n’ouvrant la porte que pour accepter les repas préparés par leurs parents. Encore un phénomène répandu au Japon… «Tout était trop dur…», soupire-t-il. Sorti d’un lycée technique, il aime dessiner et a tenté en vain d’intégrer l’industrie des mangas, les bandes dessinées japonaises. Après avoir été boulanger à mi-temps, il a démissionné et s’est replié sur lui-même. «Un neveu m’a sauvé en m’amenant ici.» L’association lui a trouvé un boulot de nettoyage. À mi-temps. Le plein-emploi a aussi disparu pour les élèves du secondaire. Ils avaient l’habitude d’être recrutés en cours de dernière année, comme les étudiants. Cette année, le taux est seulement de sept offres pour dix lycéens.
Avec 5,7 % de chômeurs, l’Archipel pourrait faire envie aux pays européens. Mais le désarroi d’une partie de sa jeunesse a pesé lourd dans le résultat des élections. Certes, des habitudes japonaises mettront longtemps à disparaître ; on est toujours accueilli, dans les halls des immeubles de bureau, par des hôtesses dont le seul travail est de sourire en s’inclinant à 45 degrés. De même pour les entrées des grands magasins, où des jeunes femmes pimpantes ont pour unique mission de clamer mille fois par jour «arigato gozaïmas !» ( merci beaucoup !) Une façon de préserver l’emploi qui a peut-être fait son temps. (Le Figaro-18.09.09.)
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*La société et les parents sont coupables des suicides chez les adolescents
Le suicide chez les adolescents, l’agression, que les enfants d’âge scolaire dirigent contre soi, c’est un problème qui se pose dans de nombreux pays, notamment aux Etats-Unis, en Chine, en Hongrie, en Finlande, et Lituanie et en Russie. Selon les données de l’UNICEF, en Russie, le taux de mortalité des jeunes adolescents à cause du suicide s’élève à 30 pour 100.000 chaque année. Toutefois elle est dépassée par de nombreux pays, notamment la Chine.
En fait, le suicide – ce n’est qu’une partie visible de l’iceberg. La partie plus enfouie de ce problème – ce sont les conditions défavorables pour les adolescents dans la société actuelle, estime le psychologue Sergueï Klioutchnikov.
«Le monde est cruel, le monde des enfants est également assez cruel, et les idéaux de cruauté y deviennent de plus en plus populaires», affirme-t-il. «C’est pourquoi les enfants sont souvent persécutés par d’autres écoliers qui se moquent d’eux. Mais parfois cela peuvent être aussi les professeurs ou les parents».
Ceux qui sont particulièrement vulnérables dans cette situation – ce sont des enfants qui sont psychologiquement fragiles, sont persuadés les experts. Et sous la pression psychologique, ils peuvent réfléchir à la possibilité de mettre fin à leurs jours. Les médias empirent la situation en parlant constamment des différents cas de suicide, ce qui inspire aux enfants l’idée qu’on peut résoudre tous les problèmes pas ce moyen atroce, poursuit Sergueï Klioutchnikov. Quant à l’Internet, il dégrade cette situation encore plus en fournissant une variété de jeux agressifs et des forums, dans lesquels la préciosité de la vie est souvent remise en question.
«Il existe tout un tas de sites et de forums, qui amènent les personnes à un état suicidaire, et ce genre de contenu web pour l’instant n’est pas condamné par la loi», explique-t-il. «Le monde virtuel, dans lequel agissent les serial killers et sont montrés des meurtres, la mort et la résurrection fantastique, influe sur la vision de la vie de chacun. Lorsque la frontière entre le mal et la vie réelle est effacée, lorsque le mal est légalisé, la stabilité psychique des enfants est menacée».
Les enfants doivent être protégés des menaces de l’Internet. On peut créer, par exemple un service qui ferait du monitoring des «humeurs suicidaires» sur les forums d’adolescents, considère Sergueï Klioutchnikov.
«Il est important non seulement de rendre l’espace virtuel sécurisé pour les enfants, mais leur donner également un vrai programme positif», considère-t-il. «Les enfants, qui n’arrivent pas à trouver la compréhension auprès de leurs parents, peuvent appeler un numéro d’aide psychologique», propose la psychologue des enfants Anfissa Kalistratova.
«Ces lignes téléphoniques sont très efficaces, c’est très dommage que peu de gens les appellent», dit-elle. «Des personnes spécialement formées prennent le téléphone. Elles savent ce qu’il faut dire et comprennent très bien l’état psychique de l’adolescent. L’enfant n’est pas obligé de dire directement quel est son problème, et le psychologue à l’autre bout du fil peut tout de suite dire quels sont concrètement les problèmes, qui sont survenus dans sa famille».
Cependant, Anfissa Kalistratova reste persuadée que ce sont les parents qui doivent fournir le principal soutien moral à l’enfant s’il en a besoin. Il faut apprendre à discuter avec l’adolescent, lui consacrer du temps malgré la fatigue et le surmenage. Ce n’est que dans ces conditions, qu’il affrontera les difficultés de sa vie avec courage.
«Vivre avec l’enfant, c’est étudier tout le temps», estime la psychologue. «Ceux parmi les parents qui seraient prêts à s’adapter à leur enfant, ou seraient capables tout simplement de le voir et l’entendre, peuvent être considérés comme des parents d’une famille heureuse».
L’expérience internationale apporte également des solutions au problème des suicides des adolescents. Il n’y a pas mal de solutions à cette horrible maladie: elles vont des antidépresseurs, prescrits par le médecin, aux mesures juridiques. Par exemple au Japon, une «Loi de lutte contre le suicide» a été adoptée en 2006. Elle permet d’enquêter sur les différents cas de suicide et en fin de compte, prévenir de nouveaux cas, raconte le directeur du Centre de prévention du suicide «Lifelink» Shimizu Yasunori.
«Nous analysons chaque cas concret de suicide», raconte-t-il. «Grâce à l’aide des proches de ceux qui ont mis fin à leurs jours, nous avons étudié 500 cas de suicide, en analysant ce qui a poussé les gens à terminer leur vie ainsi. C’est à la base de ce type de recherches qu’on pourra savoir quelle mesure adopter pour lutter contre ce phénomène».
Il y a également un moyen beaucoup plus simple de lutter contre le suicide des adolescents. Il s’agit de la préparation de très bons psychologues qui travailleraient dans les établissements scolaires. Il y a un fort manque de psychologues dans les écoles russes actuellement. Mais d’une manière, ou d’une autre, la lutte contre les suicides, c’est la mission de toute la société. Les spécialistes disent que la santé psychologique des enfants – c’est l’indicateur de la santé mentale de la société dans toute son intégralité. (Voix de Russie-22.02.2012.)
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