poissons et pêche.2
* les sardines de Méditerranée menacées par le plancton
Pourquoi les sardines de Méditerranée sont-elles moins grassouillettes ? Une étude menée en Méditerranée depuis trois ans montre que face à la baisse de qualité du plancton, les sardines et les anchois utilisent leur énergie en priorité pour se reproduire et moins pour grandir.
Nos pêcheurs s’en plaignent régulièrement : selon eux, il y a de moins en moins de sardines en Méditerranée – ce qui expliquerait en partie que le kilo atteigne régulièrement les 400 DA. Qu’en est-il vraiment ? Une étude, le projet EcoPelGol, financé par France Filière Pêche, et réalisé par l’unité mixte de recherche Marbec* (IRD/Ifremer/CNRS/université de Montpellier) en partenariat avec l’université de Gérone (Espagne) et l’Institut méditerranéen d’océanologie MIO (Aix-Marseille Université/université de Toulon/CNRS/IRD), s’est penchée sur la question en associant scientifiques et pêcheurs.
Chaque mois, les pêcheurs ont prélevé des anchois et des sardines selon un protocole scientifique bien précis (lieu, date, heure, méthode de pêche). Le projet a décrypté pendant trois ans les fluctuations des stocks de petits pélagiques dans le golfe du Lion. Résultat : en dix ans en Méditerranée, la biomasse des sardines a été divisée par trois, passant de plus de 200 000 tonnes à moins de 67 000 tonnes. On retrouve ces mêmes proportions chez les anchois. La faute n’incombe ni aux prédateurs ni aux virus, mais bien à l’environnement. Face à la baisse de qualité du plancton, les poissons utilisent plus leur énergie pour se reproduire que pour grandir…
Durée de vie plus faible
Bizarrement, le nombre de poissons n’a pas diminué, il a même augmenté. Mais la taille des poissons, elle, a sensiblement diminué, passant de 15 à 11 cm pour les sardines. En cause, la baisse de la croissance des poissons et une disparition des individus âgés de plus de 2 ans : les plus gros. Par ailleurs, les scientifiques ont constaté une forte diminution du gras accumulé par les poissons. En étudiant le contenu des estomacs d’anchois et de sardines, les scientifiques ont montré que les proies ingérées étaient plus petites que dans les années 1990.
Les populations de sardines et d’anchois seraient affectées par un changement de la communauté planctonique, constituée d’espèces moins énergétiques qu’avant. Cette baisse de qualité du plancton serait liée non pas à la pêche mais bien à des changements environnementaux. Malgré cette diminution dans l’apport d’énergie, les sardines et les anchois se reproduisent plus qu’ils ne grossissent. Ils commencent à se reproduire plus jeunes et développent des gonades (glande sexuelle reproductrice) toujours aussi grosses, voire plus, proportionnellement à leur taille. Cela explique également pourquoi la durée de vie des sardines et anchois «nouvelle génération» est plus faible : en favorisant la reproduction au détriment de la croissance, les poissons mettent en danger leur survie sur le long terme.*Mélanie Matarese / el watan/ vendredi 13 mai 2016
**La pêche à la dynamite, un désastre
Claire Saraux. Coordinatrice du projet EcoPelGol, chercheuse à l’Ifremer de Sète
-** Sur la côte algérienne, les pêcheurs disent tous la même chose : il y a moins de sardines «qu’avant». Que montrent les résultats de l’étude ?
C’est difficile à dire, car l’essentiel de l’étude a été faite dans la partie nord de la Méditerranée. Dans partie sud, nous avons surtout étudié les conditions corporelles des sardines. Comme les recherches avec les pays de la rive nord sont financées par des programmes européens, ceux de la rive sud sont moins associés aux recherches.
L’Algérie, comme le Maroc ou la Tunisie peuvent bien sûr y participer, mais cela repose sur leur propre volonté et leur capacité à chercher des financements. Cela demande, il faut le dire, un gros travail de collecte de données. Ceci dit, tous les ans, les stocks de poissons sont évalués dans le cadre de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée : tous les pays, y compris l’Algérie, donnent une évaluation de leur biomasse.
- **L’étude revient sur les idées reçues, selon lesquelles la raréfaction du petit pélagique serait due aux prédateurs ou aux agents pathogènes. En Algérie, les professionnels mettent en cause les techniques de pêche : une surpêche à certains endroits, l’utilisation de techniques illicites (comme la dynamite) ou encore et surtout, la pêche en deçà de la taille réglementaire. On ne peut donc pas tout imputer aux changements de l’environnement…
Les techniques de pêche sont discutées quand on aborde la question de la sélectivité. En clair : est-ce qu’il faut pêcher tous les poissons à un même endroit, quelle taille doivent-ils avoir, etc. ? La pêche à la dynamite ne permet évidemment pas de sélectionner le poisson et à ce titre impacte, comme toute mauvaise pratique, les populations.
- **Vous avez commencé des tests de mise en captivité des sardines. Quelles sont les questions que vous cherchez à résoudre ?
Il s’agit d’expérimentations en conditions contrôlées. Pour l’instant, nous avons l’impression que le plancton est à l’origine du poids de la sardine. Mais c’est assez compliqué à mesurer. Alors nous avons placé les sardines dans des bassins, où sont contrôlées la température et la qualité de l’eau. Le seul facteur qui variera est celui de la nourriture. Nous allons leur donner des types de planctons différents pour savoir de quelle manière cela affecte la croissance des poissons.* el watan/ vendredi 13 mai 2016
**comme pour l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée, les évaluations des biomasses pélagiques algériennes montrent des signes de baisse
**L’avis de Mohamed Kacher. Enseignant chercheur à l’Ecole supérieure des sciences de la mer (ENSSMAL)
Il n’y a pas eu d’étude portant sur la biomasse de la sardine en Méditerranée. Cette étude, bien que courte pour apporter des conclusions scientifiquement rigoureuses, a tenté d’expliquer pourquoi la taille moyenne des petits pélagiques a baissé. Vous lirez que le nombre de sardines composant le stock observé est plutôt en augmentation.
Il est vrai que les observations communiquées sont intéressantes (taille moyenne en baisse ; pauvre valeur nutritive du plancton ; reproduction précoce), sauf qu’il faut tenir compte du caractère spatio-temporel de la campagne. Pour bon nombre d’autres chercheurs, la jeune sardine peut, lorsque sa migration est bloquée par des fronts thermiques, subir une baisse du taux de croissance, ce qui pourrait provoquer une sorte de nanisme. Dans ces conditions, la sardine de petite taille, une fois libérée, rejoint les autres sardines qui ont le même âge, mais une taille plus importante. C’est pour cette raison qu’il y a confusion par rapport à la reproduction : ce n’est pas la taille qui la détermine mais l’âge.
Pour ce qui est de l’Algérie, la raréfaction ou plutôt la baisse dans les débarquements est constatée depuis 2008, comme dans le reste de la Méditerranée. Les modifications fréquentes des conditions environnementales des eaux superficielles peuvent provoquer des modifications dans les trajets migratoires de la sardine et engendrer des variations importantes des abondances dans les lieux de pêche habituels. Les pays membres de la CGPM ne sont pas tenus de fournir leurs évaluations de biomasse nationale mais des indices sur l’état des stocks (relation taille-poids, estimation des paramètres de mortalité, etc.). Toutefois, il faut savoir que comme pour l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée, les évaluations des biomasses pélagiques algériennes montrent des signes de baisse.**el watan/ vendredi 13 mai 2016
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*9500 tonnes de poissons ont été pêchées cette année 2017, depuis le début de l’année à Mostaganem, dans la mer méditerranée.
Cette grande quantité est composée de différents poissons variés a déclaré M. Toufik Rahmani directeur de la pêche et des ressources halieutiques. Ce dernier a ajouté que cette année, la wilaya de Mostaganem a connu, un bond qualitatif en matière de production halieutique par rapport à 2016 qui a enregistré 7.100 tonnes, et ce à la faveur de la production des poissons bleus, surtout la sardine dont la production a dépassé 6.500 tonnes. Ce qui a fait le bonheur des citoyens mostaganémois, puisque la sardine a été cédée à des prix raisonnables, atteignant 100 dinars le kilogramme. Selon les prévisions, Mostaganem attend d’atteindre une production de 10.000 tonnes de poissons confondus : à savoir : poissons blancs, bleus, crustacés et mollusques d’ici la fin de l’année 2017, soit 10 pour cent de la production nationale. Le directeur a déclaré également que les services placés sous son autorité ont déposé cinq demandes auprès du ministère de tutelle pour autoriser les professionnels désirant participer à la prochaine campagne de pêche de ce poisson, il a ajouté que pour ce qui est de la pêche du thon, un seul navire a participé en cette année à la campagne de la capture. Notons, que pour une ressource halieutique de 25.000 tonnes par an sur un littoral long de 124 kilomètres, .240 unités d’embarcations (sardiniers, petits métiers, palangriers) répartis à travers les ports de Mostaganem, de Salamandre et de Sidi Lakhdar composent la flottille de pêche de la wilaya de Mostaganem.*Lundi 4 Décembre 2017 / reflexiondz.net
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Pêche au thon rouge
Le quota de l’Algérie porté à 1306 tonnes
- Mais à qui profite cette pêche?
Le quota de pêche de thon rouge de l’Algérie pour 2018 a été revu à la hausse pour être porté à 1306 tonnes par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta), a indiqué le directeur général de la pêche et de l’aquaculture.
Fixé à 1046 tonnes pour l’année 2017, ce quota a été porté, pour 2018, à 1306 tonnes après de «laborieuses négociations» de la délégation algérienne lors de la réunion de la Cicta, tenue à Marrakech du 14 au 20 novembre en cours, a déclaré à l’APS Taha Hamouche. Cette organisation mondiale a donné son aval pour augmenter de 260 tonnes le quota de l’Algérie pour 2018, a précisé M. Hamouche, soulignant que «la mission de la délégation algérienne n’était pas facile, car de nombreux pays n’ont pas réussi à obtenir des augmentations».
Les 1000 tonnes de thon que l’Algérie exporte directement vers les pays asiatiques rapportent entre 15 et 20 millions d’euros, a précisé le directeur général de la pêche, ajoutant que l’Algérie compte investir localement dans l’engraissement du thon, ce qui augmentera sa valeur marchande.
Dans ce contexte, le même responsable a noté que les autorités algériennes avaient proposé à la Cicta la création de trois fermes d’engraissement. Une dizaine d’investisseurs ont déposé des demandes dans ce sens et, deux candidats remplissant toutes les conditions requises, ont été sélectionnés par la commission ministérielle chargée du dossier.
Le quota de pêche de thon rouge attribué à l`Algérie pour 2017 avait été porté à 1043 tonnes, alors qu`il avait été fixé initialement à 546 tonnes par la Cicta lors de sa réunion tenue en 2014 à Gènes (Italie) consacrée à la définition du plan de répartition des quotas de pêche par pays jusqu’à 2017. L’Algérie avait bénéficié d`une augmentation graduelle de son quota qui avait été fixé à 243 tonnes au titre de l`année 2014, puis à 370 tonnes en 2015, à 460 tonnes en 2016, soit environ 2% du total admissible de captures (TAC).
L’augmentation du quota de l’Algérie de pêche de thon permettra des recettes en devises, le produit étant exporté vers l’Asie a ajouté le directeur général de la pêche, ajoutant que l’exportation du quota de 2017 a permis aux investisseurs algériens d’engranger une quinzaine de millions d’euros. L’Algérie utilisera l’ensemble de sa flotte, comptant 17 thoniers, lors de la prochaine saison de pêche de thon qui sera lancée en mai 2018 pour récupérer l’intégralité de son quota, a assuré M. Hamouche. *APS + el watan – 29 novembre 2017
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*Pêche au thon:
Quatre navires mobilisés pour le quota de l’Algérie qui s’élève à 243 tonnes
Quatre navires ont été mobilisés par des armateurs algériens pour pêcher le quota de thon rouge de l’Algérie pour l’actuelle campagne et qui s’élève à 243 tonnes, a indiqué mercredi Kamal Naghli, chef de cabinet au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques.
Ces 4 navires vont pêcher chacun quelque 60 tonnes durant cette campagne qui a débuté le 26 mai et qui dure jusqu’au 24 juin, a précisé le même responsable à la Radio nationale, soulignant que l’Algérie aspire à récupérer sont quota historique de thon qui était de 600 tonnes.
« On oeuvre (…) pour récupérer notre quota de 5,073% du quota global de la Méditerranée et de l’Atlantique », lors des prochaines réunions de l’ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique), a-t-il indiqué.
Le même responsable a évoqué les retombées économiques de cette activité notamment les redevances domaniales de l’ordre de 1,5 million DA par navire payées au Trésor public et l’obligation de rapatriement de 50% des recettes de vente en devises au niveau des banques algériennes, a-t-il dit.
A propos du prix élevé de la sardine et autres poissons, le même responsable a souligné que le prix « est une résultante » de plusieurs facteurs et d’activités. « Nous sommes en train de travailler sur les segments influant sur le prix à partir des zones de pêche » avec 6 wilayas pilotes arrêtées cette année, a-t-il dit.
Le deuxième segment est le renouvellement de la convention avec les entreprises de gestion des ports de pêche pour les équiper selon un programme « en voie de finalisation », ajoute-t-il avant de préciser que le troisième segment est celui de la commercialisation et de la distribution.
Il a aussi évoqué les résultats d’une enquête décelant des dysfonctionnements. « Nous agissons avec les professionnels pour améliorer ces segments qui « auront un impact sur les prix », a-t-il dit, soulignant le fait qu’il y a « des supermarges et un manque de transparence des transactions ».*source:APS-05.06.3013.
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*L’anguille européenne disparaît, l’esturgeon se fait rare, le saumon sauvage est devenu un luxe:
tous sont victimes de la surpêche
*2012, la fin du tarama? La surpêche épuise le stock de poissons
*photo: Des femelles esturgeons en train d’être vidées de leurs oeufs, en Gironde, dans le sud-ouest de la France
L’anguille européenne disparaît, l’esturgeon se fait rare, le saumon sauvage est devenu un luxe: tous sont victimes de la surpêche et des recettes traditionnelles à base de poisson risquent bientôt de ne plus être que des souvenirs, relève la coalition d’associations Ocean2012. Ocean2012, coalition coordonnée par l’ONG Pew Environment Group, évoque ce problème dans un document d’information publié alors qu’une campagne de la Commission européenne invite à consommer du «poisson durable».
Adieu tarama, beignets de morue et esturgeon noir
«Autrefois, en Pologne, on servait pour Noël le Jesiotr Pieczony», un esturgeon cuit au four dans de la crème aigre, note Ocean2012. Aujourd’hui, l’esturgeon noir «est classé en danger critique d’extinction», affirme la coalition. La taramosalata grecque, pour la période du Carême, est faite le plus souvent à base d’oeufs de carpe et de colorant, au lieu des oeufs de cabillaud ou mieux encore de mulet doré. Les bakaliaros, beignets de morue consommés en Grèce lors de la fête de l’Annonciation, sont devenus un luxe, de même que le saumon sauvage ailleurs, selon l’association.
Le cicciarello (anchois) de Noli, en Ligurie, se fait plus rare et l’anguille européenne est devenue une espèce en danger, alors qu’on la mangeait partout, du nord au sud du continent. «La majorité des stocks européens de poissons sont surpêchés», note Ocean2012, ce que confirme la campagne de sensibilisation sur le poisson durable conduite par la Commission européenne (www.choisirsonpoisson.eu): «Trois stocks de poissons sur quatre sont surexploités, 82% des stocks de la Méditerranée, 63% des stocks de l’Atlantique.»
Pour Ocean2012, les ministres de la Pêche de l’Union européenne portent de lourdes responsabilités. Ainsi, concernant l’anguille, c’est la France qui, selon la coalition, a fait achopper une négociation sur l’interdiction de la pêche aux civelles (les alevins de l’anguille), qui aurait permis aux stocks d’anguilles de se reconstituer. «Les consommateurs ont un rôle important à jouer, en choisissant des produits qui proviennent de ressources durables», estime la Commission. «Posez des questions sur la durabilité lorsque vous achetez du poisson ou lorsque vous en commandez au restaurant, variez votre alimentation en choisissant différentes espèces de poissons», recommande-t-elle.
Certains poissons affichent le label «pêche durable», mais il est parfois contesté et ne touche semble-t-il qu’une minorité de produits. La Commission européenne a proposé en juillet dernier une réforme de la politique commune de la pêche, la limitant dans certaines zones et soutenant le développement de l’aquaculture. Si elle est approuvée par le Parlement et les Etats membres, elle pourrait entrer en vigueur début 2013. (AFP-19.12.2011.)
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*La fête de la sardine à Dellys
Le 20 juillet, une fête de la sardine, dédiée aux loisirs de la mer et du port, et surtout à la consommation de sardines, devait être organisée à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès.
Cette fête donna également lieu à des expositions, des jeux nautiques, un concours de pêche sous-marine, une démonstration de planche à voile, un concours de ravaudage de filets, des sorties en mer et une soirée artistique. Une fête organisée dans le cadre du projet euroméditerranéen Montada, financé par l’UE au titre du programme Euromed Héritage IV. Dans le même cadre, une série d’activités pour mettre en valeur le patrimoine culturel de la ville de Dellys a été lancée depuis lundi dernier, et s’étalera sur un mois, selon l’agence italienne Ansamed. «La maison traditionnelle» et «La mer» sont les thèmes qui serviront de fil conducteur. Ces activités de réhabilitation sont programmées à partir des propositions des habitants, au sein du forum local de la ville.
Une balade le long du littoral est prévue pour demain, dont l’objectif est de sensibiliser les jeunes de la ville sur la pollution du littoral marin et de leur proposer des conseils de bonnes pratiques. Il est également prévu, durant ce mois, une formation de guides de la mer dans le but de constituer une équipe compétente et qualifiée pouvant encadrer des activités pédagogiques de découverte des richesses du patrimoine marin de Dellys. Dans ce cadre, est programmée du 10 au 15 juillet, une exposition de photos de la ville, ancienne et nouvelle qui seront exposées pour permettre aux visiteurs de juger de l’état de dégradation de la Casbah. Ils seront invités à émettre leurs commentaires et remarques et des propositions sur des actions à mener pour la réhabilitation de la vieille ville. (El Watan-24.06.2011.)
*Un thon vendu près de 300.000 euros à Tokyo…
Un thon rouge découpé au marché aux poissons de Jersey city (USA) pour alimenter les restaurants de New York, le 12 mars 2010
******Un thon rouge qui vaut de l’or
La diminution des stocks de thon rouge n’inquiète pas tout le monde. Elle fait même le bonheur des revendeurs qui voient le prix des poissons augmenter. Ce mercredi 05.01.2011, un nouveau record a été atteint: 32,49 millions de yens, soit environ 298.000 euros pour un thon rouge de 342 kilos. Ce spécimen, vendu aux enchères sur le plus grand marché aux poissons du monde à Tokyo, a été pêché au large d’Hokkaido, au Japon, et sera partagé par les deux acquéreurs, restaurateurs à Hong-Kong et au Japon.
32 euros le sushi
Les médias japonais ont calculé qu’à ce prix, un seul sushi ou sashimi extrait de ce thon coûterait environ 3.450 yens, soit presque 32 euros. Les Japonais accusent les Chinois, de plus en plus friands de thon rouge, de faire grimper les prix. Le Japon reste néanmoins le plus gros consommateur de thon rouge: le pays consomme environ 80% des poissons pêchés dans le monde.
Espèce menacée par la surpêche, le thon rouge de Méditerranée est régulièrement la source de heurts entre pêcheurs et ONG écologistes. Lors de la dernière réunion de la Cicta (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) en novembre à Paris, les quotas de pêche ont été très légèrement abaissés en Méditerranée. (20Minutes-05.01.2011.)
* La malédiction du mérou
Dans la magie des eaux claires de la grande bleue, il y a toute une faune qui interpelle les vacanciers. Les plaisanciers sur hors bords, narguant un rivage plein à craquer s’adonnent à une folle randonnée nautique. Tout le monde trouve son compte dans ce havre aquatique. Les bronzeurs trempés dans l’ambre solaire s’exposent au zénith pour un look exotique.
Le teint se tient toujours à la beauté des îles. Dans ce décor féerique s’estompent les ennuis, les malentendus et le stress. Une thérapie de plein air à la portée de tous. On devient tous égaux devant ce très vaste palan d’eau. Les chapiteaux dressés le long des côtes ouvertes aux baignades font que les plages sont de plus en plus prisées par les vacanciers. Les professionnels de la pêche sous marine qui manquent tant à cette image d’Epinal reviennent cette semaine. Après tant d’années de plomb sur la pratique illicite de cette pêche subaquatique, nous revoilà gagnés par l’euphorie des grands jours. Cette année, le contrôle sur le permis de pêche et l’usage de l’harpon en zone de baignade reste vigoureux. C’est vers des sinueux chemins de crique entre Tipaza et Cherchell qu’abondent le mérou et le loup de mer. Rien ne vaut un plongeon pour aller taquiner la grosse pièce des fonds. Dans un mystérieux fonds d’eau de Jules Vernes, on pense à la pieuvre aux tentacules géants. C’est dans ce rêve d’enfants que naquit le plaisir d’avoir flirté avec les profondeurs et ses habitants subaquatiques. Une magnifique leçon de choses apprises au bout d’une fouine accrochant un brochet. Les pêcheurs en herbe arrivent toujours à coincer un bébé poulpe au détour d’un petit rocher.
Histoire de vanter sa première prise. Dans ce magnifique melting-pot. Il y a les vrais braconniers, ceux qui font dans la singularité pour aller empester les caches de mérou à coups de pesticides. La colère de Zeus les poursuivra jusqu’à la mort. Un peu comme le capitaine Achab et la baleine blanche. Ils auront tout tenté pour saborder la faune marine. La mer se venge chaque année pour arracher aux mauvais pêcheurs le prix de leur forfait. (Horizons-12.07.2010.)
* Le poisson sous la loupe des congressistes…Les 29 et 30 novembre prochains, l’Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral organisera, à l’hôtel El Riadh de Sidi Fredj, un congrès international autour du thème « La gestion systémique des ressources halieutiques ». À cet effet, un appel à communication vient d’être lancé. Le comité scientifique est représenté par des professeurs et docteurs d’Algérie, Italie, Liban, France, Tunisie, Maroc, Syrie, Turquie et Espagne. La génétique et l’exploitation durable des ressources marines vivantes auront la part belle dans les débats savants. « Cette rencontre vise, d’une part, à familiariser les différents acteurs intervenant dans la gestion des pêches en mer avec des visions nouvelles, d’autre part à accroître les liens entre l’économie, l’environnement et le social dans le cadre de la gestion intégrée des ressources marines », soulignent les organisateurs de ce congrès. (Le Courrier d’Algérie-08.07.2010.)
*La pêche aux chaluts interdite à Oran
La pêche aux chaluts (poisson blanc) est interdite pour la période de mai à août dans la wilaya d’Oran, a annoncé le chargé de l’information de la direction de la pêche et des ressources halieutiques. La pêche a été interdite pour offrir aux richesses halieutiques un repos biologique et assurer la pérennité de cette activité. Cette procédure est entrée en vigueur le 1er mai. La pêche aux poissons pélagiques (sardine, allache, anchois) n’est pas frappée par cette interdiction. (12.05.2010.)
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*Choisissez des poissons issus de la pêche durable
Le conseil «éconologique» de Jean-Marc Lorach, auteur de Comment faire des économies…avec l’écologie!, (Éditions du Puits Fleuri).
Les ressources marines ont longtemps été considérées comme quasi-illimitées, sur une planète recouverte à plus de 70% par les mers et les océans. A la belle saison, les produits de la pêche vont revenir ainsi en masse et sans grande sélectivité sur nos tables. Leur consommation est en progression constante, alors que la moitié des espèces de poissons sauvages sont aux limites de la surexploitation, et qu’un quart d’entre elles sont en voie de disparition. La pêche du thon rouge est ainsi toujours autorisée au plan mondial, alors que se multiplient les alertes sur sa raréfaction progressive. L’éco-certification MSC (http://www.msc.org/fr) du « Marine Stewardship Council » permet au consommateur d’anticiper une réglementation internationale qui se fait attendre. Elle atteste que les produits de la mer, ainsi labellisés et quelque soit leur provenance, sont issus de pêcheries certifiées responsables et durables. Son attribution est conditionnée au respect d’un ensemble de critères, visant notamment à la lutte contre la surpêche et à la préservation d’une nécessaire biodiversité. Cette éco-certification est gérée par une ONG indépendante, hors de tout intérêt économique. Le label se repère facilement à son logo en forme de poisson ovalisé et de couleur bleue, accompagné de la mention «Pêche Durable». (Le Figaro-13.04.2010.)
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* El-Tarf : Trop chère la sardine ….Avec le mauvais temps persistant, les marins pêcheurs du port d’El-Kala, où les sorties en mer se font au compte-gouttes, n’ont pas le moral. Du coup, l’indisponibilité du poisson a fait prendre l’ascenseur aux rares quantités de poisson comme la sardine ou le saourel.
En effet, en fin d’après-midi de ce samedi (13.02.2010.) , le seul chalutier pélagique entré au port était impatiemment attendu par les acheteurs et autres pères de famille venus braver le mauvais temps pour rentrer avec un peu de poisson à la maison. Sur place, la pêche aura été bonne avec presque une centaine de casiers entre sardine et saourel. Au prix de gros, le casier de 15 kg a été cédé à 3.200 DA pour la sardine et 4.000 DA pour l’autre poisson bleu. Non loin de là, commence la vente au détail à raison de 250 DA le kg pour la sardine. Ahuris, certains clients ont trouvé le prix trop élevé alors que d’autres, sans hésiter et résignés, ont dû acheter un ou deux kg de sardine. …En d’autres temps à El-Kala, parfois la sardine est jetée en mer quand elle ne trouve pas preneur et n’excède pas par moment les 50 et 100 DA. (Q.d’O.15.02.2010.)
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**Il y a thon et thon.
La famille des thonidés comprend plusieurs espèces : thon rouge, thon germon (thon) blanc, l’albacore (bacora), thon patudo, thon listao (bonite vraie), thonine, bonito. La réglementation commerciale permet l’appellation “thon” à toutes ces variétés quand elles sont mises en boîtes. En poissonnerie, seul le rouge a droit à l’appellation thon. C’est cette dernière espèce qui est la plus recherchée sur les marchés internationaux. Notamment par les consommateurs nippons qui la consomment crue en accompagnement des fameux sushi.
Nos eaux sont bien fréquentées par les thonidés. La pêche, étant ce qu’elle est chez nous, fait que le consommateur n’en voit que rarement sur les marchés, et encore les espèces les moins nobles. Le meilleur voit sa pêche vendue à des armateurs étrangers. Ce qui nous fait retrouver le thon plus à la une des journaux que dans l’assiette. Les thoniers, d’ailleurs hyperéquipés, sillonnent les mers du globe en quête de ce poisson qui est vendu à des prix dépassant parfois la raison. La demande mondiale va en augmentant, notamment depuis que la diététique s’y intéresse.
Le thon est une source de protéines et contient peu de cholestérol. Le thon regorge d’éléments nutritifs, dont le phosphore, le sélénium, les vitamines A et D, ainsi que celles du groupe B. Le thon rouge se démarque du thon blanc par sa teneur élevée en acides gras oméga-3. Des études montrent que la consommation de thon a des effets favorables sur la santé cardiovasculaire et réduirait la mortalité par maladie cardiovasculaire.
Il est dit également que le thon en conserve garde la plupart de ses propriétés nutritionnelles. Quand le produit est de qualité, faut-il ajouter… (Liberté-23.08.2010.)
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*Interdiction du commerce du thon rouge…La France est favorable à l’interdiction du commerce international du thon rouge, au nom de la protection de l’espèce, avec un délai de mise en oeuvre de 18 mois, a-t-on appris mercredi de source gouvernementale.«Ce délai de 18 mois a été arrêté pour permettre de nouvelles expertises scientifiques et peaufiner un plan de sortie des flottes» de thoniers, afin de réduire les capacités de pêche, selon cette source. Cette décision, prise au nom de la sauvegarde de l’espèce, est «lourde» mais «nécessaire», a confirmé le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo.«On va vers une grosse crise»«Je suis en état de choc». C’est ainsi que le président du Syndicat des thoniers méditerranéens, Mourad Kahoul, a accueilli la nouvelle. Il a immédiatement réclamé mercredi à Paris «une réunion d’urgence» avec le président de la République. «On va vers une grosse crise, a-t-il déclaré. Il faut que le président de la République s’implique sérieusement», demandant à Nicolas Sarkozy de se «rapprocher des scientifiques».Le président de la République s’était exprimé en juillet en faveur d’une inscription du thon rouge à l’annexe de la Convention de l’ONU sur le commerce international des espèces menacées (annexe 1).«Les pêcheurs ne se laisseront pas mourir»«Si on va à l’annexe 1, les pêcheurs ne se laisseront pas mourir», a averti M. Kahoul. «Chacun prendra ses responsabilités», a-t-il lancé, refusant toutefois de se prononcer sur un éventuel blocage des ports, avant que les pêcheurs ne se soient concertés mercredi soir. «Aujourd’hui il y a un problème humain, et on ne peut pas laisser les marins-pêcheurs à la rue», a-t-il ajouté. Ces deniers ont renouvelé leurs armements il y a trois ans et «sont acculés de dettes», a-t-il souligné.«C’est quand même triste de voir autant d’acharnement sur une pêcherie pour faire plaisir à des ONG irresponsables», a-t-il affirmé, alors que selon lui il est prouvé que la ressource «n’est pas menacée».Le stock de thon rouge a baissé en Méditerranée de 74,2% de 1957 à 2007, dont 60,9% au cours des dix dernières années. Dans l’ouest de l’Atlantique, ils ont même plongé de 82,4% de 1970 à 2007, selon la principauté de Monaco qui a déjà réclamé une protection internationale de l’espèce.Menacé par la surpêche en raison de la vogue des sushis, le thon rouge pourrait être inscrit dès mars, lors de la réunion de la CITES à Doha, à l’annexe 1 de la Convention de l’ONU sur le trafic des espèces menacées (CITES). Ce qui, en clair, signifie l’interdiction du commerce international pour tous.L’Union européenne attendait la décision de la France qui est l’un des principaux pêcheurs avec l’Italie et l’Espagne, pour se prononcer au niveau communautaire. (Aujourd’hui.fr-03.02.2010.)
**« Arrêtons de vider la mer »
OLIVIER ROELLINGER, chef à Cancale (Ille-et-Vilaine) Dans son « bistrot marin » à Cancale, Olivier Roellinger honore les produits de la mer. Vice-président de l’association Relais et Châteaux, il a obtenu de grands chefs l’engagement de ne plus servir de thon rouge.Pourquoi avez-vous lancé cette initiative ?
Olivier Roellinger. Parce qu’il y a des chiffres qui font froid dans le dos.Pour nourrir un kilo de saumon d’élevage, on utilise cinq à six kilos de poissons pêchés en mer. Or, on annonce la quasi-disparition des espèces sauvages dans l’océan d’ici 2040 à 2050. J’estime que les cuisiniers, en particulier les grands chefs, ont une responsabilité importante. Notamment en Europe où la moitié des produits de la mer sont consommés au restaurant. Arrêtons de vider la mer sans réfléchir.Combien de chefs ont signé ?
Alors que les chefs d’Etat n’ont pas réussi à s’entendre à Copenhague, nous avons obtenu que les meilleurs cuisiniers du monde, réunis au sein de l’association Relais et Châteaux, s’engagent à ne plus servir de thon rouge, y compris des chefs au Japon où ce poisson est très prisé. Cet engagement a donc une valeur internationale.Y a-t-il d’autres espèces menacées ?
Le thon rouge, c’est le sommet de l’iceberg. 20 000 sushis bars ouvrent chaque année dans le monde. C’est à pleurer. Mais on surconsomme d’autres espèces comme la sole ou le turbot. Des cuisiniers commandent du poisson à leurs mareyeurs sans connaître l’état des stocks, sans savoir qu’il y a des saisons pour pêcher et des tailles minimales à respecter. La mer est le plus grand garde-manger de l’humanité mais ses ressources ne sont pas inépuisables. Il faut donc être en phase avec l’océan. (Le Parisien-03.01.2010.)**Près de 500 chefs renoncent à servir du thon rougeEspèce menacée de disparition, pour cause de surpêche, le thon rouge n’est plus ni cuisiné ni servi dans 475 restaurants Relais et Châteaux depuis le 1er janvier. Une décision écologique.Inutile d’espérer déguster un carpaccio de thon rouge de Méditerranée ou d’Atlantique à la table d’Olivier Roellinger à Cancale (Bretagne), chez Hélène Darroze à Paris ou Michel Troisgros, à Roanne (Loire). A l’initiative du chef breton, les 475 restaurants gastronomiques et hôtels de charme du monde entier réunis au sein de l’association Relais et Châteaux, dont il est vice-président, ne proposent plus, depuis le 1er janvier, cette espèce menacée de disparition.
Cette grande famille d’hôteliers, présents dans 57 pays, s’est aussi engagée à s’approvisionner uniquement en produits de la mer dont les stocks sont en bon état. Or, 80 % des espèces de poissons sont pleinement exploitées, surexploitées ou en déclin. Notamment le thon, le cabillaud, l’espadon et le requin.
« Par conviction, comme Olivier Roellinger, ou par peur de se faire taper sur les doigts, le monde de la restauration s’engage de plus en plus à respecter les ressources halieutiques », constate Cécilia Talopp, coordinatrice Europe de l’association écologiste Alliance Produits de la mer. La grande distribution s’y met aussi, comme Auchan, qui ne vend plus de thon rouge et a récemment retiré de ses étals certaines espèces de requins menacées.
Et alors que les bars à sushis fleurissent sur la planète, certains spécialistes du poisson cru s’engagent à leur tour à jouer le jeu. Ainsi l’enseigne Sushi Bâ, qui compte cinq restaurants à Paris, appelle à « sauver » cette espèce et n’en propose plus depuis vendredi sur sa carte. « La législation européenne en matière de quotas n’étant pas assez restrictive, les restaurateurs, mareyeurs et acheteurs professionnels ont un rôle clé à jouer, estime Elisabeth Vallet, directrice Europe d’Alliance Produits de la mer. Car s’il n’y a plus de poissons, c’est toute une filière qui sera remise en cause. » Or, le stock de thon rouge a baissé de 80 % en vingt ans. « Le scénario qui a conduit à l’effondrement du thon rouge se reproduit pour des poissons de grand fond, comme le grenadier ou l’empereur, prévient Stéphan Beaucher, consultant indépendant, spécialiste de la surpêche. Des espèces comme la sole et le turbot sont désormais soumises à une pression de pêche insupportable. »(Le Parisien-03.01.2010.)
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*Le Japon crée un poisson rouge transparent…
Sur cette photo fournie par l’université Mie, le poisson transparent né du croisement de deux mutants à la peau très pâle.
Sa peau très pâle permet de voir son cerveau et son coeur en train de battre, affirment les scientifiques de l’université de Nagoya. À première vue, le poisson rouge du laboratoire de biologie de l’université de Nagoya (Japon) ressemble à tous ses congénères. Il a l’œil rond et plat comme une petite pièce de monnaie. Ses nageoires flottent lentement autour de lui quand il se déplace dans son bocal. Il faut le regarder de plus près pour s’apercevoir qu’il n’est pas tout à fait ordinaire : il est presque entièrement transparent. «Vous pouvez voir son cœur qui bat et tous ses organes parce qu’il n’a pas de pigments sur la peau et les écailles, explique avec fierté Yukata Tamaru. Vous pouvez même voir son petit cerveau au-dessus de ses yeux.» Ce prodige a été obtenu en sélectionnant des poissons mutants à la peau très pâle et en les faisant se reproduire entre eux. Quand le ryukin («poisson rouge» en japonais) aura grandi, les écoliers pourront voir sa vie intime se dérouler sous leurs yeux en direct. Le spectacle sera total, car les plus gros peuvent peser jusqu’à 2 kg et mesurer 25 cm. Pas besoin de les disséquer pour étudier leur fonctionnement, affirme Yukata Tamaru à destination des défenseurs des animaux. En attendant d’hypothétiques retombées scientifiques, il compte bientôt commercialiser la descendance de son poisson. Il suit en cela le chemin tracé par l’université d’Hiroshima, qui a fabriqué en 2007 une grenouille transparente et va la vendre l’an prochain 70 € pièce. Les Japonais adorent les poissons exotiques. Pas seulement pour les manger mais pour les regarder, aussi. (Le Figaro-31.12.09.)
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pêche illégale du thon….5 à 8 ans de prison requis
Le réquisitoire du représentant du ministère public est tombé jeudi dernier dans l’affaire du thon rouge. De peines de cinq à huit ans de prison ont été requises à l’encontre des 10 accusés (6 Algériens et 4 Turcs) impliqués dans l’affaire de pêche et de transbordement illicite de 210 tonnes de thon dans les eaux territoriales algériennes. Dans son réquisitoire, le représentant du procureur général a également réclamé la saisie des quatre bateaux, trois turcs et un algérien, et requis des amendes représentant dix fois la valeur de la quantité de poisson pêchée. Il a ainsi requis huit ans de prison à l’encontre de B.F., un cadre supérieur au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, six ans pour A.K., cadre central au même ministère, et cinq ans contre les autres prévenus, dont S.M. et H.H. (propriétaires de deux embarcations algériennes, dont une avait été arraisonnée) et contre les armateurs étrangers de nationalité turque. Selon le représentant du ministère public, le réquisitoire en question est basé sur des faits très graves qui touchent les intérêts économique du pays. Il avait mis, tout au long de son intervention, l’accent sur les failles d’une démarche administrative à l’origine d’un scandale de portée internationale. Auparavant, le juge Benbakir avait levé toutes les zones d’ombre qui entouraient cette affaire. Le tribunal a également mis en évidence, durant la dernière journée, l’illégalité des démarches des armateurs turcs et algériens ayant opéré les transbordements des produits de la pêche en question. Les plaidoiries de la défense se sont basées, elles, entre autres, sur les autorisations dont sont munis leurs clients en plaidant leur innocence. Le verdict est attendu pour le 13 octobre prochain.(Q.O.10.10.09.)
*pêche illégale du thon…procès reporté-
Le procès concernant la pêche illégale de deux cent dix (210) tonnes de thon au niveau des eaux territoriales de l’Algérie, précisément à 3 000 miles au large de Annaba, ouvert, mardi, a été reporté pour le 11 octobre prochain. Pour rappel le juge d’instruction du tribunal de Annaba avait ordonné le placement sous contrôle judiciaire de deux directeurs centraux du secteur de la pêche et des ressources halieutiques. Il faut dire que cette histoire avait fait couler beaucoup d’encre dans la mesure où les faits reprochés tant aux armateurs algériens qu’étrangers sont graves. Lors du point de presse tenu au lendemain de la saisie de l’importante quantité de poisson pêchée, le directeur local de la pêche et des ressources halieutiques avait affirmé qu’il s’agissait d’une transaction illégale effectuée entre un armateur algérien propriétaire du bateau dénommé ‘’El- Djazaïr’’ et trois remorqueurs turcs, à savoir ‘’Abdi Baba 3’’, ‘’ Serter Ahmed 1’’ et ‘’Aquadem 2’’. Après la découverte de ce transfert illicite (transbordement), les gardes-côtes de Annaba ont procédé à l’arraisonnement des quatre bateaux en question avant l’ouverture d’une enquête sur cette affaire, la première du genre en Algérie, précisément dans ce coin du pays. Selon le même intervenant, le ministère de tutelle avait ordonné de relâcher les quantités de thon vivants dont le prix est cédé à 300 DA en Algérie et atteignant des seuils importants à l’étranger, notamment au Japon et en Chine. Tout en précisant que 210 tonnes de ce produits font partie d’un quota global de 1 117 tonnes autorisés à la pêche de ce genre de poissons migrateurs et dont la part de l’Algérie est estimé à 800 tonnes, le même responsable avait affirmé que ces quantités de thon sont considérées hors quota et que des sanctions seront prises à l’encontre des contrevenants, conformément à la réglementation régissant ce genre de pêche. L’opération de lâchage des thons vivants dans des cages relevant du remorqueur ‘’Abdi Baba 3’’ est prévue incessamment sans pour autant situer l’heure et le temps. Le bateau algérien avait été arraisonné à Bouharoune, dans la wilaya de Tipaza et l’ambassadeur de Turquie s’était déplacé au port de pêche de Annaba où il s’est enquis des conditions de séjour de ses ressortissants. Depuis, plusieurs personnes concernées par cette affaire ont été entendues par la justice dans une tentative de situer les responsabilités des uns et des autres.(Le Courrier d’Algérie-30.09.09.)
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*Deux ports d’échouage à Oulhaça et Terga (Béni Saf)…Deux ports d’échouage sont inscrits dans le cadre du programme de développement de la pêche dans la wilaya de Aïn Témouchent, apprend-on de la direction de tutelle. Les 2 projets, dont le lancement est prévu courant 2010, seront réalisés dans les communes de Oulhaça et Terga. Les sites des 2 bassins sont encore au stade de l’étude. Pour Oulhaça, on est projeté sur un terrain à proximité de la ferme aquacole. Quant à celui de Terga, il est non loin de l’OAIC et de l’embouchure de l’oued. La capacité d’accueil de chaque bassin devrait être d’environ 50 petites embarcations (longueur inférieure à 9m) pour un coût global de l’ordre de 50 millions de dinars. Et chaque port d’échouage devra fort logiquement apporter de la main-d’oeuvre (emplois directs et indirects) et une plus-value pour la commune et pour le Trésor public. Une aubaine pour beaucoup de jeunes chômeurs, pêcheurs ou pas, de trouver un emploi. L’autre aubaine, c’est aussi celle des propriétaires d’embarcations qui, phénomène «harraga» oblige, sont obligés à longueur d’année de déplacer leur bien dans des endroits sûrs. (Quotidien d’Oran-22.09.09.)
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*Contrats pour navigants de pêche…(Témouchent) - Désormais, le personnel navigant à la pêche est protégé par un contrat d’engagement le liant à l’armateur ou son représentant ayant cette qualité dûment reconnue par l’administration chargée des affaires maritimes. C’est ce que stipule l’arrêté interministériel du 21 septembre 2006 qui fixe un modèle type de contrat d’engagement du personnel navigant à la pêche, et ce en application des dispositions de l’article 12 du décret exécutif n°05/102 du 26 mars 2005. Bien qu’un délai de trois mois ait été accordé aux professionnels de la pêche (art. n°4) pour se conformer aux dispositions du présent arrêté à compter de la date de sa publication, à Aïn-Témouchent, l’autorité de la pêche et des ressources halieutiques fait de grands efforts pour faire aboutir la procédure et faire valoir la réglementation en vigueur, de telle sorte que les réticences affichées au début et les incompréhensions survenues par la suite soient élaguées dans un cadre de concertation et d’entente avec tout l’environnement concerné directement ou ayant un droit de regard. Le contrat précise par ailleurs la durée de recrutement, assujettie à une période d’essai conformément aux dispositions des articles 14 et 15 du décret exécutif 05-02 du 26/03/2005. Les armateurs peuvent user de cette disposition particulière d’épreuve et déclarer insatisfaites les prestations de la nouvelle recrue pour faire valoir leurs conditions et gagner du temps, une durée de moins pour l’acquittement des cotisations de la sécurité sociale. L’épreuve d’essai est-elle laissée à l’unique appréciation de l’armateur ou bien les tests que devront passer les navigants candidats seront-ils transparents ? La discussion tenue avec l’autorité de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Aïn-Témouchent n’a pas abordé cette question en détail, mais la poser après coup est utile et nécessaire pour créer des garde-fous de protection à même d’éviter les dépassements flagrants. Il est par ailleurs utile de souligner qu’au titre de l’arrêté interministériel, il est fixé des repos et des congés. La chambre de la pêche de la wilaya de Aïn-Témouchent a un rôle important à jouer en matière de formation ou de recyclage au profit des nouvelles recrues. Une manière de diminuer les échecs durant la période d’essai.(Quotidien d’Oran-15.09.09.)
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* Oran…Neuf pêcheurs devant la justice
La direction de la Pêche et des Ressources halieutiques de la wilaya d’Oran vient d’ester en justice neuf pêcheurs pour non-respect du règlement régissant l’activité, apprend-on de source judiciaire. En clair, il est reproché à ces personnes d’avoir exercé la pêche dans la zone côtière interdite, c’est-à-dire à moins de 3 milles marins de la côte, de n’avoir pas observé la période du repos biologique et d’avoir fait des prises de poisson non conforme à la taille marchande, précise-t-on de même source. Cette action en justice fait suite à la saisie, il y a quelques jours, d’une quantité de 350 caisses de sardines de taille en deçà du calibre destiné à la commercialisation pour la consommation. Le gros de cette saisie avait été opéré au niveau de la corniche, rappelle-t-on. Les investigations, menées dans la discrétion, permettront aux services compétents de localiser «la source» : les abris de pêche de Cap Falcon et de Cap Blanc, notamment. Un coup de filet sera par la suite effectué et, avec l’aide des garde-côtes, les mis en cause seront pris en flagrant délit, selon la même source. Outre les peines principales pouvant aller jusqu’à la prison, comme stipulé par la loi, les contrevenants encourent également des sanctions subsidiaires, à savoir la saisie de leur matériel et le retrait de l’autorisation de pêche ainsi que des amendes entre 50 et 100 millions de centimes. Selon le directeur de la Pêche et des Ressources halieutiques de la wilaya d’Oran, «de telles prises en plein période de repos biologique ont un impact sur la régénération des ressources de la mer et la reproduction des espèces de poisson et de fruits de mer». D’ailleurs, l’année dernière, la direction de la Pêche de la wilaya avait enregistré un recul de plusieurs dizaines de milliers de tonnes, toutes espèces confondues, mais particulièrement le poisson bleu, dans la production annuelle de la wilaya. Un déficit incombant, en partie, à la pénurie des ressources, elle-même due à la surexploitation et le non-respect des cycles de reproduction, et qui s’est répercuté par une rareté du poisson sur les étals et une envolée sans précédent des prix. (Quotidien d’Oran-13.09.09.)
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*Une protection sociale pour les gens de la mer
La communauté des gens de mer demande un régime spécifique en matière de protection et couverture sociales. C’est à l’issue de grands débats nationaux avec la profession, toutes activités confondues, qu’il a été possible à l’autorité de la pêche d’élaborer un dossier volumineux portant régime spécifique de protection sociale des gens de mer, un dossier aujourd’hui sur la table du ministère du Travail, fait-on savoir auprès du directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Aïn Témouchent qui précise que l’initiative d’un tel projet est l’oeuvre des services centraux habilités de sa tutelle. En toute vraisemblance, le ministère des Transports à charge de la gestion de plusieurs activités au niveau des ports de pêche a pris part aux travaux d’élaboration du dit projet. Les points nodaux discutés s’articulent plus particulièrement autour des volets liés aux cotisations d’assurance (5% versés par le marin, 7% par l’employeur), aux maladies professionnelles, la durée de service (20 à 25 ans), aux allocations familiales, aux indemnités, aux accidents de travail, à la prise en charge des marins pêcheurs pendant la période de congé technique pour cause d’intempéries. Pour le dernier point cité, le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Aïn Témouchent a tenu à préciser que deux propositions ont été formulées par l’autorité de la pêche à l’échelle centrale, la première mentionne la création d’un fonds spécial qu’il faut définir impérativement et la seconde insérer les gens de mer dans un dispositif financier à charge de prendre les gens de mer en matière de prestations sociales et professionnelles durant la période de congé technique évaluée entre 4 et 6 mois. Il a fait référence à la CACOPATH agissant dans les mêmes circonstances au profit des travailleurs du BTPH.
Cependant, il ne faut pas que ce dossier demeure coincé dans les tiroirs du ministère du Travail car s’il y a bien des disparités à relever, des insuffisances à combler et des injustices sociales à élaguer c’est bien chez la communauté des gens de mer qui lorsqu’ils sont assurés touchent une retraite de misère ne dépassant pas les 10.000 DA alors que ces derniers étaient exposés aux dangers en permanence. (Quotidien d’Oran-13.09.09.)
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*La Commission européenne propose d’interdire le commerce du thon rouge (Le Monde-09.09.09.)
La Commission européenne a proposé mercredi aux pays de l’UE de soutenir une interdiction mondiale du commerce du thon rouge, ce qui de facto suspendrait la pêche et aurait un impact considérable au Japon, principal pays consommateur. « Cette décision constitue un pas important en faveur de la protection du thon rouge », a déclaré dans un communiqué le commissaire à l’environnement Stavros Dimas, officialisant ainsi une recommandation qui avait déjà commencé à filtrer la veille. « Nous devons agir sur la base des meilleures observations scientifiques disponibles et les scientifiques disent qu’une action urgente est nécessaire pour préserver l’une des créatures les plus emblématiques des océans ». Dans le détail, l’exécutif européen soutient une proposition de Monaco visant à inscrire le thon rouge, pêché surtout en Méditerranée, sur l’Annexe I de la Convention de l’ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Cette annexe prévoit une interdiction de commercialisation et donc, inévitablement, empêcherait la pêche, au moins de manière temporaire. « La Commission européenne partage beaucoup des points de vue de Monaco sur l’état des stocks de thon rouge et a accepté, à titre provisoire, que l’UE puisse soutenir la proposition de Monaco » lors de la prochaine assemblée de la CITES, en mars 2010.Bruxelles laisse en effet une porte ouverte. Si les pays concernés par la pêche au thon dans le monde prennent d’eux-mêmes des décisions drastiques pour protéger l’espèce, l’UE pourrait renoncer à demander l’interdiction du négoce. La prochaine réunion de la Commission internationale pour la conservation du thon de l’Atlantique (ICCAT) est prévue en novembre.
D’ici là, la proposition de Bruxelles va être soumise aux Etats membres de l’Union européenne lors d’une première réunion le 21 septembre à Bruxelles. Elle devra être soutenue par une majorité d’entre eux pour devenir la position officielle de l’UE. L’Association euro-méditerranéenne des pêcheurs professionnels de thon a estimé mercredi que faire du thon rouge une espèce menacée d’extinction et interdire temporairement sa pêche étaient un « non-sens ». « La proposition visant à inscrire le thon rouge sur l’Annexe I de la Convention de l’ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction est un non-sens », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Elle regroupe 40 armements italiens, six espagnols, 32 français, 25 grecs, huit maltais et six chypriotes, selon son président, Mourad Kahoul, le chef de file des thoniers à Marseille. « La pêcherie de thon rouge est, à ce jour, la pêcherie la plus contrôlée et la plus réglementée à travers le monde », a ajouté l’association.
« Les lobbyings qui s’organisent pour mobiliser les acteurs politiques – au niveau national ou européen – autour d’une régulation ou d’une interdiction de la commercialisation du thon rouge, ne peuvent ignorer ni dévaloriser le rôle des organisations internationales en charge de la gestion des grand migrateurs, tels que l’ICCAT pour le thon rouge ».
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*Béni-Saf : mesures pour le contrôle des poissonneries
Dans un souci de contrôle et d’organisation, une nouvelle mesure incitative devra bientôt être mise en application au niveau des deux ports de la wilaya, à savoir Béni-Saf et Bouzedjar, apprend-on auprès du directeur de la pêche. Il s’agit, en effet, d’un arrêté du wali de Aïn-Témouchent, daté du 4 juillet dernier, qui vise à plus de salubrité et d’hygiène en matière de mouvements des fruits de la mer. Désormais, tous les chargements de poissons doivent faire l’objet d’un contrôle à leur sortie du port. Toute marchandise de poissons ne pourra quitter le port que si elle est accompagnée d’un document comportant toutes les informations sur la cargaison (poids, type de poisson…) délivré par le mandataire ou le mareyeur.
La marchandise doit aussi passer sous contrôle sanitaire auprès des services vétérinaires du port. Le bulletin délivré par les mêmes services sera exigé au niveau du contrôle, charge affectée aux services de la PAF, de la pêche et de l’EGPP. Par ailleurs, et toujours dans le même contexte hygiénique, les caisses en bois, utilisées aujourd’hui pour la mise du poisson sur le marché, doivent bientôt disparaître du circuit commercial pour laisser la place à d’autres caisses en plastique fabriquées selon des normes étudiées (type de plastique, polyéthylène ou polyester, poids, dimensions…). Pour l’ouverture au public, les poissonneries seront soumises à de nouveaux horaires, 5h/10h le matin et 13h/17h l’après-midi, avec 1 heure plus tôt pour les matins d’été. Enfin, il sera imposé à toute personne physique exerçant une activité commerciale au niveau de la pêcherie (mareyeur ou autre) de se mettre à jour et en conformité avec la législation avant l’instauration du système d’accès au port, par des badges. Pour rappel, en 2008, la production halieutique de la wilaya a été évaluée à 22.000 tonnes, tous types de poissons confondus, soit 9.000 de moins qu’en 2007.(Q.O.-03.09.09.)
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*Un poisson au prix…amer.
Déjà trop cher en d’autres périodes, le poisson est devenu intouchable en cette première semaine du mois de Ramadhan.
A voir les prix affichés, avant-hier, au marché des Frères Bettou, situé en plein centre-ville de Constantine, le commun des mortels penserait que tous les poissons proposés à la vente retourneraient vers les réfrigérateurs, tant ils sont chers. D’ailleurs beaucoup de clients qui faisaient leurs achats dans ce marché passaient immanquablement devant la poissonnerie bien placée dans un endroit stratégique, mais quittaient aussitôt les lieux tant les prix donnaient le vertige… Ainsi, il a été remarqué que la crevette, un plat très apprécié, sommeillait dans son cageot, au milieu de la glace et d’herbes aromatiques placées en ornement. Vendue entre 700 et 800 dinars avant le Ramadhan, elle est aujourd’hui proposée 1.400 dinars pour la blanche et 1.600 dinars pour la rouge, soit exactement le double des prix pratiqués auparavant. D’autres poissons, tels que le rouget dit rouget de roche, le merlan et le brochet, étaient proposés entre 1.400 et 1.600 dinars le kilo. Même tarif pour le chien de mer. Bien que placée au bord du carré, assez loin des regards, la sardine, poisson du pauvre par excellence, somnolant à 150 dinars le kilo, était à l’évidence la plus demandée par ces clients. D’autres par contre ont demandé, devant quelques regards incrédules, un kilo de tel et tel poisson, ont payé et sont repartis tranquillement avec leurs sachets.
Des poissonniers, questionnés sur ces prix que beaucoup de clients ont estimés «déraisonnables», ont déclaré «avoir acheté cher cette marchandise particulièrement périssable, qu’ils auraient d’ailleurs commandée depuis l’Ouest du pays et acheminée à Constantine par camionnette frigorifique. Imaginez le prix d’achat, le transport sur plus de 7 ou 800 kilomètres et calculez». Pourquoi en faire venir de l’autre côté du pays au lieu d’en acheter à Skikda, Collo ou Jijel, ont demandé des clients. Selon la réponse des vendeurs, ce sont les pêcheurs de ces villes côtières «qui ne s’aventurent pas assez loin pour ramener ces poissons des grandes profondeurs, disent-ils. N’empêche que nous ramenons souvent de ces ports, de la sardine, du merlan et quelques autres poissons bleus comme les cavals ou le petit thon rouge, mais en petite quantité», ont-ils répondu. (Le Quotidien d’Oran-30.08.09.)
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lutter contre la pêche illicite
Ce phénomène, qui a pris des proportions inquiétantes, a amené beaucoup de pays à réfléchir sur les voies et moyens de mettre un terme à ce pillage des ressources halieutiques. C’est dans ce sens qu’un accord portant sur un projet de convention mondiale ayant pour finalité la lutte contre la pêche illicite a été conclu par 91 pays, a annoncé hier l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cet accord vise « à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée ». Il s’agit là d’un premier traité mondial ayant trait spécifiquement à ce problème, qui devrait empêcher l’entrée sur les marchés internationaux du poisson capturé illégalement et aussi interdire l’accès des ports aux navires recourant à ces pratiques. Parmi les mesures envisagées figure également un système d’autorisation préalable pour les navires de pêche étrangers avant d’accoster dans certains ports. Il a été décidé aussi de procéder à des inspections régulières par des agents formés par les Etats signataires ainsi qu’à la création de réseaux pour permettre aux pays de partager les informations sur ceux qui se livrent à la pêche illégale. Le traité devrait être examiné par le conseil de la FAO fin septembre et par la conférence de la FAO en novembre pour examen final et adoption officielle. Ensuite, pour être effectif, l’accord devra recevoir l’approbation d’au moins 25 pays. Son entrée en vigueur interviendra normalement dans les 30 jours qui suivent son adoption. Parmi les pays négociateurs du projet, figurent notamment le Brésil, l’Union européenne, les Etats-Unis, la Russie, la France et le Japon. Dans un rapport publié en mars dernier, la FAO notait que 19% des principaux stocks des pêches marines commerciales sont « surexploités » et 8% « épuisés », tandis qu’environ la moitié sont « pleinement exploités », en particulier dans le nord-est de l’Atlantique, l’ouest de l’océan Indien et le nord-ouest du Pacifique. Le continent noir n’est pas en reste, selon l’organisme officiel d’aide au développement du gouvernement britannique. Chaque jour, des centaines de chalutiers pénètrent dans les eaux africaines pour pêcher sans permis la crevette, la sardine, le thon et le maquereau. Dans une étude récente, cet organisme avait estimé une perte annuelle d’un milliard de dollars pour l’Afrique.(el Watan-09.02.09.)
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*350 caisses de sardine saisies pour non-respect de la taille marchande
Une quantité de 349 caisses de sardine, soit plus de 4 tonnes, a été retirée du marché, a-t-on appris d’une source proche de la Direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya d’Oran. Motif de cette saisie : la sardine mise en vente ne répondait pas au calibre autorisé pour la pêche et destiné à la consommation. En clair, c’était une sardine trop maigre. Le poisson en question provenait principalement de Cap Falcon et de Cap Blanc. De telles prises en pleine période de repos biologique, entre le 1er mai et le 31 août, à l’intérieur des trois milles marins, ont un impact irréversible sur la régénération des ressources et la pérennité de la biomasse marine. D’ailleurs, l’année dernière, la direction de la pêche de la wilaya avait enregistré un recul de plusieurs dizaines de milliers de tonnes, toutes espèces confondues, mais plus particulièrement de poisson bleu, dans la production annuelle de la wilaya. Un déficit qui certes incombe à la pénurie des ressources, elle-même due à la surexploitation et au non-respect des cycles de reproduction, qui s’est répercuté par la rareté du poisson sur les étals et une envolée sans précédent des prix. Suite à la saisie, une opération de contrôle a été effectuée au niveau des abris de pêche de Cap Falcon et de Cap Blanc et d’autres points de pêche improvisés sur le littoral ouest d’Oran, qui s’est soldée par l’interpellation d’un certain nombre de personnes exerçant l’activité de manière tout à fait clandestine, ainsi que la saisie de leurs embarcations et matériel de pêche. Il importe de rappeler que la Direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya d’Oran avait promis l’application avec rigueur de la nouvelle législation (l’arrêté ministériel du 24 avril 2004). L’article 89 de la loi n°01/11 prévoit des peines de prison allant de six mois à une année et/ou une amende de 500.000 à 1.000.000 de dinars contre tout transgresseur des périodes d’interdiction ou de fermeture de la pêche. Il faut savoir d’autre part que 80% de nos ressources halieutiques vivent près des côtes, dans la zone des six miles marins, là où l’exploitation est en nette croissance.(Le Quotidien d’Oran-24.08.09.)
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*Grandes marées : ce que vous pouvez pêcher
Que peut-on ramasser à la pêche à pied ? Des coques, des étrilles et bien d’autres coquillages et crustacés. À condition de respecter des règles et que le dinophysis, algue toxique, ne vienne pas en interdire la pratique. Sans doute faites-vous partie des 1,8 million de vacanciers qui aiment pêcher coques, bigorneaux, palourdes et autres coquillages, en courbant le dos, les pieds dans l’eau, chapeau sur la tête… À l’heure des grandes marées fort fréquentées sur les côtes normandes, bretonnes et atlantiques, il est bon de rappeler quelques principes de base alors que 83 % des pêcheurs avouent ignorer la réglementation.
Dans l’Ouest, ombres au tableau, trois sites sont interdits de pêche actuellement. La faute au dinophysis, algue microscopique et toxique, qui s’est invitée en Basse-Normandie, sur toute la Côte fleurie, entre Ouistreham et Honfleur. Elle sévit également dans le Finistère, en baie de Concarneau, de Beg-Meil à la pointe de Trévignon et en Loire-Atlantique, de La Baule à Pornichet…
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*Le requin, prédateur devenu proie
Le requin, qui fait pourtant très peur, est devenu une proie, soulignent les experts après que deux squales eurent été repérés jeudi sur une plage de la Méditerranée. Une alerte au requin a été lancée jeudi après-midi sur une plage de Canet-en-Roussillon, dans le sud-est de la France. Les baigneurs ont vu deux squales, le drapeau rouge a aussitôt été hissé et les vacanciers priés de sortir de l’eau. Pourtant, les attaques de requins restent un phénomène rare : entre 2001 et 2008, elles ont fait moins de 4 morts par an dans le monde, selon l’université de Floride. Cette année, en juin, une touriste française a été tuée par un requin en mer Rouge, au sud de la ville égyptienne de Marsa Alam. « Les requins n’aiment pas la chair humaine », assure pourtant Nicole Aussedat, coordinatrice de l’ONG Shark Alliance en France. Les attaques sont généralement dues à des « erreurs », les squales croyant s’attaquer à des tortues marines, confondant, vu du dessous, surfeurs et baigneurs avec leur proie préférée, explique-t-elle. La majorité des victimes sont des surfeurs (56,6%) devant les baigneurs (35,8%) et les plongeurs (7,6%), selon l’université de Floride. La peur du requin a été portée au paroxysme par le film culte de Steven Spielberg les Dents de la mer en 1975. « Il n’y a jamais eu d’accident notoire avec les requins en Méditerranée », a souligné à cette occasion le président de l’association Rimmo (Réserve internationale maritime de la Méditerranée occidentale). Dans son film les Seigneurs de la mer, sorti en 2008, le réalisateur canadien Rob Stewart prend la défense des requins en soulignant que « les éléphants et les crocodiles tuent chaque année plus de personnes dans le monde ». Même les victimes des requins plaident en leur faveur : plusieurs d’entre elles, ayant survécu à des attaques, ont témoigné en juillet devant le Congrès à Washington, pressant les sénateurs d’adopter une loi pour la protection des squales, à l’initiative du centre d’études Pew Environment Group. « Ce n’est plus du tout le requin qui menace l’homme, c’est l’homme qui menace le requin », est-il affirmé. Un tiers des requins océaniques – parmi lesquels le grand requin blanc et le requin marteau – sont menacés d’extinction en raison essentiellement de la surpêche, selon une étude publiée en juin par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les requins sont pêchés pour leur viande, mais ils sont également très prisés pour leurs ailerons, en particulier en Asie où ils sont servis en soupe. Les associations de protection des squales dénoncent en particulier la pratique du « finning », qui consiste à couper les nageoires des requins et à rejeter en mer le reste du corps, laissant l’animal encore vivant se vider de son sang et sombrer. Quelque 100 millions de requins sont pêchés chaque année, et de nombreuses espèces ont vu leur population décliner de plus de 80% au cours de la dernière décennie, selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Les requins sont situés tout en haut de la chaîne des espèces en mer. Leur disparition de l’écosystème aurait des conséquences difficiles à imaginer, plaident les ONG.(El Watan-23.08.09.)
***Un requin de 6,30 mètres capturé à Ain Benian(Algérie)-
Un requin a été capturé hier au large de la Madrague (El Djamila), à Aïn Benian.« Un navire de pêche de type petit métier espadonier, armé d’un filet maillant dérivant de 2,5 km et de 50 mètres de hauteur a capturé le requin accidentellement ; c’est une femelle qui mesure 6,30 m de longueur », nous a assuré la directrice de la pêche de la wilaya d’Alger, Mme Rabéa Zerrouki. Selon Hemida. F, maître de conférence et enseignant à l’Ecole supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral, ISSMAL, spécialiste des requins, le poisson sélacien est une espèce cosmopolite qui fréquente les côtes algériennes, de février à juin, pour disparaître après. Sa disparition, relève le spécialistes, se fait de par le monde de juillet à janvier. « Ces requins descendent probablement vers les profondeurs pendant toute cette période. Par ailleurs, l’espèce planctophage est inoffensive et comestible. » Ce genre de poisson est toujours une curiosité pour les populations du littoral qui n’en voient pas tellement. Faut-il rappeler que « Requins bleus » est le nom donné à l’équipe local de Guyotville (Aïn Benian), le WBAB qui connaît toujours des succès.(25.05.09. El Watan)
***Capture d’un requin de 7 mètres à Ghazaouet (Algérie) Le chalutier « le dauphin » a crée la sensation en ramenant dans ses filets un requin d’un volume hallucinant ! Le squale pèse environ 1 500 kg et mesure 7 mètres de long. C’est une capture insolite, nous dit-on dans le milieu de la pêche. Les quelques privilégiés qui se trouvaient dans le port au moment de l’accostage du chalutier ont pu examiner à loisir le monstre marin et prendre des photos pour immortaliser l’événement. La nouvelle s’est vite propagée et en quelques minutes, une foule impressionnante est venue admirer, inerte, le requin allongé de tout son poids sur le quai du mole d’Alger « les dents de la mer ». Selon les professionnels de la pêche, il s’agit d’un requin pèlerin. On trouve cette espèce dans les eaux côtières et océaniques en surface comme en grande profondeur.(03.07.2007.)
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*Annaba, Algérie…*PÊCHE ILLICITE DU THON….Suite à l’enquête ouverte sur la pêche illégale de deux cent dix tonnes de thon au niveau des eaux territoriales de l’Algérie, précisément à 3 000 miles au large de Annaba, le juge d’instruction du tribunal de Annaba a ordonné le placement sous contrôle judiciaire de deux directeurs centraux du secteur de la pêche et des ressources halieutiques. I l faut dire que cette affaire avait fait couler beaucoup d’encre dans la mesure où les faits reprochés tant aux armateurs algériens qu’étrangers sont graves. Lors du point de presse tenu au lendemain de la saisie de l’importante quantité de poisson péchée, le directeur local de la pêche et des ressources halieutiques avait affirmé qu’il s’agissait d’une transaction illégale effectuée entre un armateur algérien propriétaire du bateau dénommé ‘’El Djazaïr’’ et trois remorqueurs turcs, à savoir ‘’Abdi Baba 3’’, ‘’ Serter Ahmed 1’’ et ‘’Aquadem 2’’. Après la découverte de ce transfert illicite (transbordement), les gardes-côtes de Annaba ont procédé à l’arraisonnement des quatre bateaux en question avant l’ouverture d’une enquête sur cette affaire, la première du genre en Algérie, précisément dans cette région de l’Est du pays. Selon le même intervenant, le ministère de tutelle avait ordonné de relâcher les quantités de thon vivants dont le prix est cédé à 300 DA en Algérie et atteignant des seuils importants à l’étranger, notamment au Japon et en Chine. Tout en précisant que 210 tonnes de ce produit font partie d’un quota global de 1 117 tonnes de ce genre de poissons migrateurs autorisées à la pêche et dont la part de l’Algérie est estimé à 800 tonnes. Le même responsable avait affirmé que ces quantités de thon sont considérées hors-quota et que des sanctions seront prises à l’encontre des contrevenants, conformément à la réglementation régissant ce genre de pêche. L’opération de lâchage des thons vivants dans des cages relevant du remorqueur ‘Abdi Baba 3’’ est prévue incessamment sans pour autant situer l’heure et le temps. Le bateau algérien avait été arraisonné à Bouharoune, dans la wilaya de Tipaza et l’ambassadeur de Turquie s’était déplacé au port de pêche de Annaba où il s’est enquis des conditions de séjour de ses ressortissants. Depuis, plusieurs personnes concernées par cette affaire ont été entendues par la justice dans une tentative de situer les responsabilités des uns et des autres.(Le courrier d’Algèrie-16.08.09.)
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*Canada: 9 millions de saumons disparus …Une douzaine de millions de saumons rouges étaient attendus cet été pour frayer dans les eaux de la rivière Fraser en Colombie-Britannique, mais plus de neuf millions ne sont jamais venus et leur disparition est un mystère, ont rapporté aujourd’hui des médias canadiens. Le quotidien Globe and Mail, qui s’appuie sur les chiffres du ministère fédéral des Pêches et Océans parle de « crise » et prédit une « catastrophe » pour les tribus indiennes des bords de la rivière Fraser, le plus long cours d’eau de cette province de l’ouest canadien, dont certaines familles vivent essentiellement de pêche. Selon le ministère, cité par leGlobe and Mail, 1,7 million de poissons ont été observés, alors que les prévisions se situaient entre 10,6 et 13 millions.Le journal cite un haut responsable des Pêches et Océans, Barry Rosenberger, selon lequel les poissons seraient probablement morts pendant leur migration depuis la mer, pour une raison qui reste à éclaircir.(AFP.13.08.09.)
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*La sardine à 15 da le kg à Boumerdès…Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la sardine a vu ses prix chuter de façon vertigineuse au grand bonheur des petites et moyennes bourses. En effet, de 120 DA, il y a seulement quelques jours, elle est passée de façon brusque et inattendue à 15 DA le kg. Heureux de l’aubaine qui s’est offerte à eux, les citoyens se sont permis plusieurs kilogrammes à la fois. « Je préfère acheter 10 kg de sardines à 150 DA et manger à satiété moi et ma famille, que d’acheter 200 grammes de viande pour le même prix, » Dira un citoyen de Taourga. Enfin, il est à rappeler qu’au mois de février dernier, le prix de la sardine était de 250 DA le kilogramme.(Le Courrier d’Algérie_10.08.09.)
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* La survie du thon rouge se joue en Méditerranée…..
La reproduction des thons rouges a lieu entre mai et juin au même moment que la pêche qui a duré du 15 avril au 15 juin. Les poissons sont particulièrement fragiles durant cette période.
L’Europe a renforcé depuis l’an dernier les contrôles des bateaux et des cages où sont engraissés les thons rouges. Chaque bâtiment embarque désormais un observateur.
Le thon est un géant parmi les poissons, certains spécimens pouvant atteindre 4 mètres de long et peser plus d’une demi-tonne. Autrefois, ils pouvaient même aller jusqu’à 700 kg. Aujourd’hui, du fait de la pêche intensive, ils ne dépassent jamais plus de 300 kg. C’est aussi un des poissons les plus chers. En 2001, un thon de 300 kg s’est vendu 150 000 euros sur le marché de Tokyo. «Il est encore possible de sauver le thon rouge. Mais des actions importantes sont urgentes, notamment celles visant la préservation des reproducteurs.» Avec la diminution des capacités de pêche et le contrôle du marché japonais des sushis, c’est une des mesures que préconisent Alain Fonteneau, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), et Jean-Marc Fromentin, de l’Ifremer (Pour la science, juillet 2009).La reproduction est en effet le moment clé pour cette espèce migratrice qui ne se reproduit qu’en Méditerranée, autour de la Sicile et de Malte, entre Chypre et la Turquie et autour des Baléares. Elle a lieu entre mai et juin au même moment que la pêche qui, cette année, a duré du 15 avril au 15 juin. Les poissons sont particulièrement fragiles durant cette période. Ils s’agrègent et sont moins fuyants. Ils se laissent plus facilement emprisonner dans les sennes, de très grands filets déployés en arc de cercle autour du bateau.
En 2006, quand l’état des stocks était au plus bas, les scientifiques de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Iccat) avaient préconisé l’arrêt pur et simple de la pêche en Méditerranée entre mai et juin. L’Union européenne s’y était opposée mais elle avait mis en place de nouvelles règles contre la fraude qui touchait tous les domaines : repérage par avion, non-respect des tailles minimales de capture, données fausses ou lacunaires, etc. Résultat, le renforcement des contrôles a quelque peu changé la donne depuis 2008, de l’aveu même de Jean-Marc Fromentin.
Les fraudeurs sanctionnés
Chaque senneur est tenu d’em barquer à bord un observateur. Les cages qui accueillent en mer près de 80 % des thons capturés pour y être engraissés font l’objet d’inspections. Des vedettes peuvent aussi faire des contrôles suivis ou inopinés. Créée l’année dernière, l’Agence européenne de contrôle des pêches basé à Vigo (Espagne) coordonne désormais toute la surveillance. Les fraudeurs sont exposés à des sanctions.
Lors de la dernière réunion de l’Iccat à Marrakech, en novembre 2008, le comité scientifique de l’Iccat avait déjà souligné que toutes ces mesures vont dans le bon sens mais que le thon rouge n’est pas sauvé pour autant. Il reste des zones d’ombre et la pêche illégale continue. Il faudra attendre encore plusieurs années avant de poser un nouveau diagnostic. L’Union européenne a récemment débloqué 800 000 euros afin de renforcer le recueil de données. Les années à venir seront cruciales pour la survie de cette espèce pêchée en Méditerranée depuis l’Antiquité, par les Phéniciens puis pas les Romains.(Le Figaro-06.07.09.)
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*La France épinglée……
La France est inscrit sur une liste noire comprenant la Libye, Panama, la Chine, la Tunisie et l’Italie, en raison de son incapacité à contrôler la pêche illégale en Méditerranée.
La pêche au thon rouge en Méditerranée donne toujours autant de fil à retordre aux autorités françaises. En juin 2008, Bruxelles avait décidé d’interdire la pêche aux bateaux français huit jours avant la date officielle de fermeture. La commission estimait, en effet, que les thoniers, basés pour la plupart à Sète (Hérault), avaient déjà atteint leur quota. En janvier, nouveau rappel à l’ordre : le Congrès américain inscrit la France sur une liste noire des pays qui ne parviennent pas à contrôler et juguler la pêche illégale. Au niveau mondial, la pêche INN (illégale, non déclarée et non réglementée) représente plus de 30 % des prises déclarées. Le Congrès appuie sa décision sur un rapport de la NOAA (administration américaine chargée de l’étude de l’océan et de l’atmosphère). Ce document pointe plusieurs infractions survenues en 2007 et en 2008 : l’utilisation de filets dérivants interdits ; des activités de pêche au-delà des périodes réglementaires ; l’absence de notification de prises de pêche ou des retards dans la communication des données. Le Congrès s’est saisi du dossier de la pêche illégale parce que le thon rouge est présent le long des côtes nord-américaines où il donne lieu à une intense activité de pêche sportive. Une loi autorise ce type de saisine et le lobby de la pêche est puissant au sein du Congrès. Or, le thon rouge de l’Atlantique est menacé par la surpêche qui sévit en Méditerranée où une grande partie de cette espèce migratrice se reproduit. Le comité scientifique de l’Iccat (Commission internationale pour la conservation du thon atlantique) préconise une limitation de la pêche à 15 000 tonnes par an alors que les quotas 2009 sont fixés à 22 000 tonnes et que les captures réelles sont évaluées à plus de 60 000 tonnes.
**La pression s’accentue
Les pays épinglés par les Américains ont deux ans pour communiquer leurs données et exposer leur programme. Rebecca Lent, directrice du bureau des affaires internationales de la NOAA, a rencontré les responsables de l’administration française des pêches à Paris à l’occasion d’un colloque sur la pêche illégale organisé par la Fondation Pew et le WWF. Elle devrait remettre un rapport d’étape en janvier 2010. Si les pays améliorent leurs contrôles ils seront sortis de la liste, sinon ils pourraient subir des sanctions économiques.Au ministère de l’Agriculture et de la Pêche, on accuse le coup. La démarche américaine intervient à un moment où la surveillance s’est améliorée, explique-t-on. On fait valoir aussi que l’administration manque cruellement de moyens pour assurer les contrôles. Faute de personnel, les données sur les contrôles n’ont toujours pas pu être rendues publiques. La pression ne cesse de s’accentuer. Lundi, une dépêche AFP révélait qu’une enquête vient d’être ouverte à Montpellier sur des soupçons de fausses déclarations de pêche par des thoniers et d’utilisation d’avion pour repérer les bancs de poissons : une pra tique strictement interdite par l’Union européenne (UE) durant la campagne de pêche. Cette enquête a été sollicitée par la nouvelle Agence européenne de contrôle des pêches basée à Vigo (Espagne).(26.03.09.)
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*Pêche illégale au thon au large des côtes françaises…
Une vidéo a circulé sur Internet … On y voit des pêcheurs français en train de treuiller sur leur bateau un filet dérivant avec des thons rouges pris dans les mailles. Ce type d’en gin de pêche est interdit depuis quatre ans en Méditerranée parce qu’il attrape des dauphins. La scène a été filmée entre Porquerolles et Marseille, par un homme embarqué à bord de l’Oceana, un navire appartenant à une ONG active dans la protection des océans. Assez vite, les pêcheurs français encerclent le navire et lancent une fusée de détresse. C’est la panique à bord. Pour marquer leur hostilité, plusieurs pêcheurs baissent leur culotte et montrent leurs fesses. À la fin, l’arrivée d’un hélicoptère des douanes disperse les assaillants. Ces derniers accusent maintenant l’équipage de l’Oceana d’avoir endommagé leurs filets.
À une semaine du conseil européen des pêches, la vidéo dévoile le laxisme des autorités françaises. L’in quiétude est grande pour l’avenir du thon rouge, une espèce menacée de disparition en Méditerranée à cause de la surpêche. En effet, même si les prises des filets dérivants sont globalement modestes (500 tonnes par an pour le marché local), on peut se demander si les senneurs français qui capturent plus de 30 000 tonnes de thons rouges par an pour le marché japonais, respectent vraiment leurs quotas de pêche.
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*Comment remplacer le thon ?
Pouvons-nous, nous régaler encore de tartares ou de sushis de thon rouge dans cinq ans ? Au train où vont les choses, rien n’est moins sûr. Alors, pour faire du steak des mers un plaisir durable, à nous de varier les espèces et de redécouvrir le goût du maquereau ou du maigre.
Les scientifiques et les ONG nous alertent pourtant depuis des années. La semaine dernière encore, un comité d’experts internationaux mandatés par le Cicta (Comité international de conservation des thonidés de l’Atlantique) a même demandé la suspension immédiate de la pêche au thon rouge, le temps de reconstituer les stocks. C’est qu’il y a urgence. En 2007, plus de 60 000 tonnes de thons (sans compter les prises illégales) ont été pêchées en Atlantique et en Méditerranée, pour un quota de départ fixé à 29 500 tonnes. Une quantité bien supérieure aux recommandations des scientifiques qui préconisaient de ne pas dépasser les 15 000 tonnes pour ne pas mettre l’espèce en péril. Changer aujourd’hui notre façon de consommer le poisson peut peser sur la politique européenne en matière de pêche et nous permettre d’avoir encore du thon rouge dans nos assiettes d’ici à cinq ans. Contraignant ? Non. Il s’agit juste de varier les plaisirs.Pas de tartare sur le rocher. Sensibilisés par les scientifiques et les mises en garde du WWF, les enseignes Auchan et Casino ont décidé de stopper la vente du thonidé. Mais c’est au restaurant que se consomme l’essentiel de ce poisson à la mode. C’est donc là qu’il convient de changer nos habitudes. Conscient de la menace, le prince Albert II de Monaco a officiellement prié tous les restaurants de la principauté de ne plus mettre de thon rouge au menu. Il a été exaucé. Cet été, pas un tartare, pas un pavé de thon mi-cuit n’a été servi sur le Rocher. Mais l’initiative n’est pas relayée dans l’Hexagone.
Dommage. Car à l’étranger, les expériences prouvent que l’on peut parfaitement concilier pêche durable et amour des sushis. En Grande-Bretagne, la chaîne de sushis-bars Moshi Moshi travaille main dans la main avec les pêcheurs de Cornouaille (et avec Greenpeace) qui lui fournissent des poissons locaux (lieu noir, mulet…), non menacés et pêchés dans le respect de l’environnement. La clientèle, ravie de découvrir d’autres goûts, ne réclame pas de thon.
Le rôle primordial des chefs. Chez nous, comme si de rien n’était, le thon rouge reste à la carte. «C’est vrai que c’est un produit magnifique, atteste Benoît Delbasserue, le jeune chef de La Mare Ô poissons, fraîche adresse ouverte il y a une petite année à Ouistreham, sur la côte nor mande (02 31 37 53 05, www. lamareopoissons.fr). Mais si nous, les chefs, ne montrons pas l’exemple, qui le fera ? À nous de valoriser d’autres poissons, de cuisiner différemment des produits populaires comme le maquereau par exemple. Il est délicieux juste saisi, mi-cuit, servi avec un jus de fraise, une gelée de radis ou une vinaigrette passion.»
Au Relais du Parc, table parisienne de l’Hôtel Renaissance (01 44 05 66 10), le jeune chef Romain Corbière, sensibilisé à la raréfaction des ressources, fait lui aussi un formidable travail de recherche et de diversification. L’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) et le conso-guide édité par le WWF (wwf.fr) l’ont renseigné sur le type de poissons qu’il pouvait travailler : des espèces de saison, non menacées et dont la pêche n’est pas nuisible pour l’environnement. Puis, il est parti à la recherche des meilleurs fournisseurs avant de passer à la mise en valeur. À sa carte, du coup, le maigre, souvent méprisé voire rejeté à la mer. «Pour moi c’est un cousin du bar. Son goût et sa texture sont remarquables.» Le lieu jaune traité comme la morue. Quant au lieu jaune, méconnu, Romain Corbière le travaille, non sans humour, comme la morue et le sert en effeuillé demi-sel poché sur velouté glacé. Il propose aussi un «cœur snacké d’escolier» sur une fondue de tomate-olive épicée. Une révélation. «C’est contraignant de mettre en place une telle carte car on n’est jamais sûr des approvisionnements. C’est délicat à gérer, reconnaît le chef. Il n’empêche, c’est à nous d’aller chercher les produits, de les faire découvrir aux clients, à nous de les sensi biliser.» Le Relais du Parc étant géré par le groupe Alain Ducasse, il est permis d’espérer que le travail de Romain Corbière serve de répétition générale à l’ensemble des établissements de la maison… Au siège, on confirme : «Comme c’est déjà le cas à Monaco, le thon rouge est progressivement retiré de nos cartes.» Le fameux thon à la plancha sauce satay du Spoon sera ainsi remplacé par de l’escolar. Par ailleurs, au-delà de la seule problématique «thon rouge», le groupe réfléchit à la construction de cartes de plus en plus axées sur la pêche durable et le respect des cycles naturels.
**Quel poisson de substitution ?
Hors restaurant, pour la cuisine du quotidien, mettez votre poissonnier à contribution. Réclamez des poissons de saison qui ne soient pas surexploités et, mieux, qui bénéficient d’un écolabel garantissant des méthodes de pêche respectueuse du milieu marin. Il existe déjà un label anglo-saxon : MSC (Marine Sterwardship Council). La marque de surgelés Iglo fait d’ailleurs un effort louable pour distribuer des poissons ainsi estampillés «pêche durable». En France, l’Ofimer encou rage la mise en place d’un écolabel et les démarches des professionnels visant à l’obtenir. Mais force est de reconnaître qu’il est encore difficile pour le consommateur de s’y retrouver. Les poissons à privilégier ? Le maquereau, les coquillages d’élevage comme les moules ou les huîtres, le saumon du pacifique, bien mieux préservé que son homologue atlantique, la sardine du golfe de Gascogne, le lieu noir, le lieu jaune de ligne, le tacaud… Pour être incollable, rendez-vous sur les sites de WWF afin de télécharger le tableau des espèces à privilégier ou sur le site de Nausicaa (www.nausicaa.fr), centre consacré à la découverte de l’environnement marin, qui met en ligne une liste pointue des espèces à favoriser. Une fois le poisson acheté, une petite visite sur le site www.lepoissonfacile.fr vous permettra de trouver la recette adéquate. (le Figaro-)
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* Le repos biologique… La direction de la pêche et des ressources halieutiques a entamé, depuis plus d’une semaine, une campagne d’information et de sensibilisation relative à la période d’interdiction de la pêche, appelée aussi repos biologique ou période de désarmement. L’interdiction touche tout le littoral de la côte chélifienne, dont la longueur est de 120 km, et est régie par l’arrêté ministériel du 24 avril 2004 fixant les limitations d’utilisation des chaluts pélagiques, semi-pélagiques et de fond dans le temps et dans l’espace, notamment l’article 5 qui stipule: «L’usage des chaluts pélagiques, semi-pélagiques et de fond, à l’intérieur des trois (3) miles marins, mesurés à partir des alignements de référence tels que définis par la réglementation en vigueur, est interdit de jour comme de nuit du 1er mai au 31 août de chaque année». La campagne d’information et de sensibilisation se poursuit à travers les médias locaux et sur site par une meilleure explication ainsi qu’une vulgarisation du repos biologique sur tous les plans, scientifique, juridique, etc. Ce repos biologique dans le domaine de la pêche, qui coïncide avec l’apparition de regroupements de variétés de poissons de petite taille dans de faibles profondeurs, vise à mettre fin aux infractions de la pêche et à permettre aux petits poissons de poursuivre leur croissance et de se reproduire. Il s’agit ainsi de favoriser les conditions de régénération dans le milieu marin et d’en préserver l’équilibre. (Q.d’O.- 10.05.09.)
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