La zone touristique de Sidi Fredj-Alger
**Port de plaisance de Sidi Fredj : une balade parfumée à l’escabèche
S’il existe plusieurs bateaux de plaisance qui attirent l’attention des visiteurs du port de plaisance de Sidi Fredj, il faut reconnaître que depuis quelque temps, on s’attarde beaucoup plus longtemps sur une embarcation peu banale.
Un beau bateau à moteur, bien entretenu, invite à une balade en mer avec de la sardine au menu. En effet, si bon nombre de propriétaires d’embarcation se sont spécialisés dans les balades en mer à des prix assez raisonnables, il se trouve, aujourd’hui, que vous pouvez vous offrir une balade tout en dégustant une bonne assiette de sardines à toutes les sauces.
Ce restaurant flottant, Le Tassili II, innove et fait dans l’originalité avec sur le pont quatre tables aux belles nappes, et mérite bien le détour. Car en plus de la balade qui vous fera découvrir le large et le silence de la mer, vous pourrez en même temps déguster de la sardine fraîche que le capitaine se fera un plaisir de vous préparer. 300 DA la balade, les enfants sont transportés gratuitement et avec une boisson offerte, cela reste raisonnable.
Ensuite, le prix de l’assiette de sardines dépend de votre commande : frites, grillées, en sauce, etc. Le prix varie donc selon les exigences de votre palais et de votre estomac. La balade sur fond de musique douce, alors que le service se fait tout sourire. En attendant votre commande, vous pourrez prendre des photos souvenir avec en sus une belle casquette de marin que le commandant de bord se fera un plaisir de vous prêter pour les besoins de la pose. «Les gens ne nous connaissent pas bien encore, mais nous recevons beaucoup de personnes qui viennent nous demander des renseignements sur les prix, le menu, les horaires, la sécurité, etc.», nous dit le «loup de mer» tout content de répondre au moindre détail.
Alors que le mousse est affairé au nettoyage des tables et du parquet, après une balade qui vient de se terminer, le cuistot et son adjoint préparent déjà les ingrédients pour agrémenter les prochains plats de sardines qui demeurent, pour le moment, le seul menu ; vu le prix du poisson sur le marché, il y a des réticences. «Alors autant se rabattre sur le poisson du pauvre, mais devenu lui aussi cher», dit le commandant de bord. A tous les amateurs de la mer et de l’escabèche, rendez-vous au port de plaisance de Sidi Fredj pour une balade qui vous ouvrira certainement l’appétit.*El Watan-28.02.2013.
*photo:Sidi Fredj, Alger, vue d’avion (2005)
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*La zone touristique de Sidi Fredj
*très prisée par les familles algéroises et les touristes
Sidi Fredj, Staouéli, Draria et d’autres lieux touristiques de la capitale sont toujours aussi prisés par les familles algéroises qui s’y rendent massivement pendant la saison estivale afin de décompresser après une année d’efforts et de travail.
La zone touristique de Sidi Fredj connaît une intense activité, notamment le soir avec les déambulations incessantes des familles au niveau du port de plaisance où d’aucuns préfèrent s’asseoir sur les rochers pour respirer l’air marin.
Certains, quant à eux, préfèrent s’attabler en famille pour déguster des glaces alors que d’autres choisissent de visiter l’exposition de bijoux et de tenues traditionnelles organisée à chaque saison estivale.
Sur la place jouxtant le parking, des jeunes proposent toutes sortes de jouets, de fruits secs et de confiseries dont raffolent les enfants comme la barbe à papa, dont le stand est un passage obligé pour tous les parents venus avec leurs bambins. Les pizzerias et autres restaurants, quant à eux, n’ont pas la cote auprès des estivants qui se rendent à Sidi Fredj surtout pour se détendre et se balader sur le port.
La musique est omniprésente dans cette zone touristique où l’Office national de la culture et de l’information (Onci) a pour coutume d’organiser des soirées artistiques animées par des artistes algériens et étrangers.
A quelques encablures de Sidi Fredj, la rue piétonne de la commune de Staouéli ne désemplit pas jusqu’à une heure tardive. Ses restaurants et ses salons de glace rencontrent un grand succès auprès des familles algéroises. L’attrait de Staouéli demeure toutefois confiné à cet aspect-là en l’absence d’activités culturelles.
En raison de cette grande affluence, trouver une place de parking relève du parcours du combattant. La sécurité est l’un des point positifs de Staouéli. En effet, de nombreux agents veillent sans relâche à la sécurité des estivants et à la protection de leurs biens. La commune de Draria connaît, elle aussi, une forte affluence des citoyens pendant la saison estivale. Elle a réussi en quelques années seulement à devenir le «quartier des grillades à Alger».
Des familles des différentes régions du pays y viennent pour apprécier les mets proposés par les nombreux restaurants et pizzerias qui s’alignent des deux côtés des grandes artères. Il y a, toutefois, un bémol à Draria: les embouteillages. En raison du nombre élevé de visiteurs, des parkings se sont improvisés des deux côtés des artères de Draria.
Afin d’attirer les clients, les propriétaires de restaurants affichent le plat du jour à la devanture ou chargent un employé de faire le rabatteur en se mettant devant l’entrée pour inviter les passants à choisir son restaurant plutôt qu’un autre.
Une méthode qui a d’ailleurs fait ses preuves. La saison estivale est également l’occasion pour les chômeurs de se faire un peu d’argent grâce à un emploi saisonnier.
Certains d’entre eux investissent carrément les lieux improvisés en parkings et demandent pas moins de 50DA par voiture gardée.(L’Expression-10.08.09.)
**************Une ballade en mer
La mer claque contre la coque du bateau. Un bon vent marin venant du large fait tanguer le bateau lorsque le moteur est en marche. L’arnaque est intéressante : 400 DA une balade en mer à bord d’un bateau confortable. De Sidi Fredj à l’hôtel Hilton, un quart d’heure, c’est largement suffisant pour faire une petite virée en bateau. Le propriétaire propose également des tournées à 1000 DA la demi-heure.Avant de détacher la corde du bateau qui le fixe au port, le propriétaire impose le port du gilet de sauvetage orange. On ne sait jamais ! Le gilet est sale et la fermeture éclair est cassée. L’eau de mer du port de Sidi Fredj est sale et vaseuse. Environ cinq bateaux sont amarrés attendant des clients. Il s’agit de bateaux mesurant dix mètres de long au moins pouvant transporter pas moins de 8 personnes assises. « Mais le ministère des Transports autorise uniquement le transport de cinq à sept personnes », explique le propriétaire. Nous sortons du port en silence. Le bateau affiche pavillon algérien. Une casquette sur la tête et quelques taches de rousseur qui attestent l’agressivité du soleil sur sa peau bronzée, le propriétaire maintient une attitude de chef d’escadron. La promenade est en ce début de journée agréable. Quelques doutes sur la capacité de l’estomac à supporter les remous de la houle et aucun sac en plastique pour rassurer en cas d’accidents gastriques. « Tant pis, s’il faut vomir, c’est les poissons qui écoperont », pense-t-on. Le propriétaire du bateau allume une radio encastrée dans le bateau qui diffuse une musique à la mode. Un peu agressive pour une balade qui se veut avant tout apaisante ! Sorti du port, le moteur vrombissant, le bateau accélère sa course. D’un coup, les vagues deviennent menaçantes et le bateau tangue brutalement. Un rire nerveux s’échappe de la bouche des passagers, mi-effrayés, mi-amusés. Les vagues frappent et éclaboussent. Le propriétaire limite la vitesse aux abords du port de Sidi Fredj, mais à un kilomètre de la côte, il s’en donne à cœur joie. On lui recommande de ralentir le rythme car la balade n’est plus si agréable que ça. Les passagers ont les yeux fermés à cause du vent et des vagues. Les mains sur le gouvernail, le « chauffeur » n’entend rien. C’est que la mer fait du bruit quand on la traverse. Aucun point à l’horizon, le port est derrière nous. Tout droit vers nulle part. De l’eau à perte de vue. La mer fait peur quand il n’y a plus qu’elle comme point de repère. La promenade est carrément déconseillée à ceux qui n’ont pas le pied marin ou pour qui la grandeur de l’océan n’apporte qu’effroi et angoisse. La profondeur est de 22 mètres, indique le propriétaire du bateau qui a ralenti le rythme une fois arrivé pas loin du Sheraton. Il s’apprête à faire demi-tour. Retour sous la direction motrice du vent et des vagues. Calmement, le bateau vogue en direction du port. En fait, l’essentiel et le plus beau de la promenade se situe à ce moment-là : lorsque le propriétaire veut économiser du gas-oil et que seul la naute dirige le gouvernail. Le sel marin laisse une couche granuleuse sur la peau. La fraîcheur marine trahit la férocité des rayons de soleil. Impossible de voir le fond. La mer est par ailleurs trop agitée et le regard n’est pas si curieux que ça. Il a peur de buter sur quelques poissons effrayants. L’eau est bleue au large et la houle ne permet pas de livrer les secrets des fonds marins. La musique émise par la radio rend inaudible le bruit des vagues qui s’incrustent vulgairement dans le paysage. Les passagers peuvent difficilement parler entre eux. Pour peu que l’un d’eux tombe du bateau, personne ne l’entendrait appeler au secours. Involontairement, c’est peut-être pour ça que chacun a les jointures blanchies contre les barres de fixation qui encadrent le bateau. Pour ne pas tomber. Le propriétaire du bateau ne fait pas beaucoup la causette mais se plaint des restrictions imposées par le ministère des Transports pour la saison estivale 2006. « L’année dernière, nous travaillions jusqu’à minuit ou une heure du matin. Le plus gros de notre bénéfice se faisait la nuit. Les gens ne cherchent pas tant à sortir en mer dans la journée. D’ailleurs, l’idée surgit lorsqu’ils voient le bateau après un bon repas en fin de journée au restaurant ou lorsqu’ils viennent pour prendre des glaces. Cette année, on nous a imposé de travailler jusqu’à sept heures du soir. Nous avons demandé des dérogations, leur expliquant que le gros du chiffre d’affaires ne se faisait pas la journée. Nous attendons une réponse », raconte d’un trait le propriétaire du bateau. Pourtant, la saison devrait battre son plein et les concurrents ne sont pas nombreux à Sidi Fredj. Ce type d’activités n’est pas prisé sur la côte algéroise. Idem pour le scooter des mers. Se sont généralement des particuliers qui s’amusent à ce genre d’activités. « La dernière des plages en Tunisie vous offre des balades en scooter des mers ou du parachute ascensionnel. Chez nous, une balade en mer à bord d’un petit bateau, c’est la mer à boire », continue le propriétaire. Nous sommes arrivés au port. Il amarre son outil de travail et nous aide à descendre. La balade est finie. Il empoche ses 400 DA et rejoint les autres jeunes qui attendent de faire, eux aussi, une tournée en mer.(El Watan-18.07.09.)
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*Lieux de mémoire…
Beaucoup d’estivants qui flânent en ce mois de juin 2010 à Sidi Fredj, ne peuvent s’imaginer que ces lieux, rendus exubérants par le rush estival, ont une mémoire historique à l’épreuve du temps. Y aurait-il des curieux parmi ceux qui fréquentent le théâtre de verdure du Casif, pour demander à quoi aurait pu servir ce fort ?
Il est vrai aussi que les nouvelles générations, non au fait de la longue nuit coloniale, ne nourrissent aucune rancœur revancharde à l’égard de l’occupation armée de leur pays. Et par conséquent, elles cherchent à «oublier». Elles veulent vivre, sans revenir toujours aux guerres qu’a eu à mener leur ascendance. Elles ne savent pas qu’à celle-ci, il n’a été imposé que la guerre. Cette nonchalance à la limite de l’indifférence a fait que, maintenant, non seulement on profane l’emblème national par autodafé, mais on pousse l’injure jusqu’à arborer, sous l’emprise de la colère, le drapeau tricolore.(1) Pur hasard ou ironie de l’histoire, le quartier où a lieu le départ de feu s’appelle encore le quartier de la SAS (Section administrative spécialisée) de sinistre mémoire. De l’autre côté de la Méditerranée et au même moment, un jeune Algérien est molesté par la police pour avoir insulté Nicolas Sarkozy en visite nocturne en Seine-Saint-Denis. Il arborait un drapeau algérien maculé de sang.(2) Cette page douloureuse n’est pas encore prête pour être définitivement tournée.
Les rivalités historiques, moins passionnelles, certes, qu’au début de la rupture, persistent et se transmettent de génération en génération. La cause première remonte, bien sûr, à ce fatidique 14 juin 1830, où le général Louis Marie Eugène de Bourmont et consorts foulaient avec violence le sol algérien. Ce fade général, qui méritait «le bâton» selon la satire du «Figaro» de l’époque, a eu malheureusement celui de maréchal en offrant à la France chancelante tout un empire. Et c’est justement à Sidi Ferruch, encore, alors que le pays venait à peine de recouvrer son indépendance, que le Mémorial de la colonisation en pièces quittait discrètement l’Algérie le 21 juillet 1962. La France guerrière sortait symboliquement par la porte d’entrée. Soumise à la vindicte populaire, la stèle fut déboulonnée nuitamment et pour faire vite, on fit intervenir un commando parachutiste pour sauver ce qui pouvait l’être. Le commando Guillaume livrait son baroud d’honneur, le 4 juillet 1962, en faisant exploser le Mémorial de la colonisation. Retour sur les évènements :
«L’oeuvre d’Emile Gaudissart érigée en Algérie pour y célébrer le centenaire de la présence française, échappe de justesse à la démolition par les fellaghas, les 4 et 5 juillet 62, est récupérée en catastrophe lors d’une opération commando montée par des officiers du 3ème RPIMa (3) et du commando Guillaume, est ensuite ramenée en France par le 3 (rpima) le 21 juillet, puis «oubliée» dans les sous-sols de l’école de St Maixent jusqu’en 1986.»… «Le marbrier Raymond Berges de Perpignan est chargé de restaurer et de remonter l’ensemble. La nouvelle stèle qui représente deux femmes (la France et l’Algérie) est réimplantée le 14 juin 1988 sur le terre-plein de la redoute Bear.»…. «Inaugurée à l’origine, le 5 mai 1930, par le président de la République Gaston Doumergue, elle mesurait 15 mètres, elle se composait d’un bas-relief symbolisant sous les traits de deux femmes, l’union de l’Algérie à la France. L’inscription qui y figure est la reprise du texte gravé par Latour à l’entrée du fort de Sidi-Ferruch:
«Ici le 14 juin 1830 – par ordre du Roi Charles X sous le comm. du G. de Bourmont-, l’armée française vint arborer ses drapeaux, rendre la liberté aux mers, donner l’Algérie à la France». On y ajoutait : «Cent ans après, la République française ayant donné à ce pays la prospérité, l’Algérie reconnaissante adresse à la mère patrie l’hommage de son impérissable attachement» (Extrait des tablettes du général Lemée lors de la cérémonie commémorative du 14 juin 1996).
Voilà une nation, déboutée d’un territoire qu’elle n’aura occupé que par le glaive, qui honore ses militaires et ses colons, en s’attachant à un amas de marbre. Il lui était loisible d’ériger une fidèle réplique du mémorial, mais elle a préféré les restes symboliques d’une occupation coloniale inique, qu’elle ne compte pas encore abjurer par la repentance. Que de sanctuaires et de lieux historiques foulons-nous au pied, sans qu’une seule fibre de notre ego ne tressaille. Sommes-nous apatrides ou indignes de ce pays ? La France des Lumières a mené, tout au long de sa présence en Algérie, une guerre sans merci à la population. Population dont les chefs n’ont fréquenté aucune école de guerre.
Il s’agirait du premier usage, d’une guerre non conventionnelle, fait par une armée régulière. Les généraux, Bugeaud, Pélissier, Cavaignac, de Saint Arnaud, chefs de la redoutable Armée d’Afrique voulaient vite en finir. Ils eurent recours au pogrom par l’enfumade, dont l’utilisation consacrait son irruption lexicale dans l’encyclopédie. Le général Thomas-Robert Bugeaud, pensant en finir avec les partisans de l’Emir Abdelkader trop nombreux dans la région d’Orléansville (Al Asnam), suggère par cette phrase fatidique : «Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Enfumez-les à outrance comme des renards.». Instruisant ses subalternes sans ambages, il ne tolérait pas seulement les massacres mais les suggérait de manière péremptoire. Les enfumades, dont il faisait référence, remontaient au 11 juin 1845. Par ce génocide, le colonel Louis Eugène Cavaignac (4) faisait des émules parmi ses pairs. Ainsi, les chefs de régiments et de bataillons s’en donnèrent à cœur joie pour exaucer les recommandations de leur chef suprême. Ne voulant certainement pas être en reste, le colonel Aimable Jean Jacques Pélissier duc de Malakoff, on aura remarqué que le cynique euphémisme du prénom n’aura pas empêché les massacres du Dahra, qu’il dirigera, lui-même, le 18 juin 1845.
Hadj M’hamed El Anka savait-il que le célèbre café qu’il fréquentait tirait sa dénomination de la rue baptisée, jadis, du nom de ce sanguinaire? Tout comme à Dely Brahim, où le duc des Cars ne semble pas avoir quitté le pays. De bien visibles plaques de signalisation indiquent la direction de la pinède qui porte jusqu’à ce jour son nom. Haut lieu de la résistance à l’occupation et premier village de colonisation, Dely Brahim (précédemment haouch Brahim) a fait payer au maréchal de Bourmont son aventurisme en lui ravissant, par la mort au combat, le lieutenant Amédée, son propre fils.(5). Il en est de même pour l’ingénieur du génie du royaume, spécialiste des fortifications, Sébastien de Preste de Vauban qui nous dispute jusqu’à aujourd’hui les hauteurs à Hussein Dey.
Un soldat écrit, à propos du pogrom du Dahra: «Les grottes sont immenses; on a compté 760 cadavres; une soixantaine d’individus seulement sont sortis, aux trois quart morts; quarante n’ont pu survivre; dix sont à l’ambulance, dangereusement malades; les dix derniers, qui peuvent se traîner encore, ont été mis en liberté pour retourner dans leurs tribus; ils n’ont plus qu’à pleurer sur des ruines.» (6) Pour se donner bonne conscience, le sinistre colonel part de cet alibi, le moins qu’en puisse en dire, était des plus fallacieux. «La peau d’un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables.» Dans leur folie meurtrière, les colonels de salon se passaient la main pour massacrer du Barbaresque. Ils pensaient débarrasser la chrétienté de la «vermine» impie. Le général Armand Jacques Achille Leroy de Saint-Arnaud se construisait un piédestal de gloire en transformant, le 12 août 1845, les grottes de Ténès «en un vaste cimetière», «cinq cents brigands» y furent enterrés. Il n’est nul besoin de dire que les chiffres avancés à l’époque ne pouvaient être qu’en deçà de la réalité. Les massacres perpétrés après l’invasion du pays faisaint chuter les chiffres de la population d’alors de 3.700.000 individus à 2.100.000. La volonté de l’épuration ethnique n’était même pas voilée.
Interpellé par la Chambre des Pairs «indignée» par les enfumades du Dahra, le général Bugeaud eut ces mots lourds de sens pour l’avenir colonial de l’Algérie : «Et moi, je considère que le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment». A elles seules, les enfumades ont généré des centaines d’Oradour-sur-Glane, où lors de la Seconde Guerre mondiale, une centaine de victimes périrent dans une église. L’épitaphe rappelle pour le souvenir : «Afin que nul n’oublie». Quant à M. Kouchner, tout comme Ben Gourion, il attend que les vieux disparaissent pour que les jeunes oublient.
Un siècle après les enfumades, presque jour pour jour, on remet çà à Sétif, Kherrata et Guelma. Charles de Gaulle qui venait, avec l’aide des Alliés, de libérer la France des griffes du nazisme, fait donner de la grenaille aux «loqueteux» qui ont osé réclamer une part de la liberté chèrement reconquise par l’humanité. Le général Raymond Duval, chargé de la sale besogne, pilonne la région de Sétif par deux croiseurs qui mouillaient dans la baie de Bougie (Bejaia). Huit cents obus sont ainsi catapultés sur une armée fantôme. Décidément, depuis de Bourmont, on faisait faire à une armée régulière une guerre à tout un peuple. Les milices, inspirées par leurs prédécesseurs au Dahra, réinventaient la crémation nazie en utilisant les fours à chaux d’Héliopolis pour faire disparaître les cadavres, trop nombreux pour être enterrés. De grandes colonnes de fumée grisâtre montaient au ciel, l’odeur de chair humaine brûlée imprégnait les lieux. Vous pouvez, toujours, glorifier votre colonisation, M. Lemée, mais rien n’y fera, vous resterez toujours honnis par l’Histoire. Votre sublimation des bienfaits du colonialisme a fait, à jamais, long feu. (Quotidien d’Otan-01.07.2010.)
Ref/documentaires:
(1) La Tribune on line du 23 /6/201 «Emeutes de Sidi Salem».
(2) Le Monde.fr du 25 /6/2010 «Seine-Saint- Denis: Un journaliste aurait été giflé par l’escorte de Sarkozy.
(3) «Site commando Guillaume» 3e Régiment parachutiste d’infanterie de marine.
(4) Cavaignac :ce triste sire prête toujours son nom à une pharmacie d’Alger-centre en dépit de la rebaptisation déjà lointaine de la rue.
(5) http://alger-roi.fr/alger/dely_ibrahim
(6) Wikipédia – «Enfumades du Dahra»
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