Les piscines, réservoirs à virus ?
**Les piscines publiques sont-elles des réservoirs à virus ?
AVIS D’EXPERT – Les virus n’entrent dans les piscines que si nous leur ouvrons la porte,, explique François Denis, professeur émérite de bactériologie-virologie-hygiène et membre de l’Académie nationale de médecine.
Les bénéfices du chlore
Les adénovirus passent par les yeux, porte d’entrée privilégiée du fait de l’irritation par les substances chimiques qui, par frottement, provoque des lésions superficielles. Mais ces conjonctivites des piscines ne concernent jamais plus d’une centaine de personnes et évoluent lentement sans laisser de séquelles.
De la même façon, la peau peut favoriser la contamination, à la faveur d’effractions cutanées, ou du fait du ramollissement provoqué par un séjour prolongé dans l’eau, au contact avec des surfaces souillées. Quant aux verrues plantaires, elles ne sont pas aussi liées aux piscines qu’on se l’imagine couramment… Elles sont dues à des papillomavirus, extrêmement résistants, pouvant survivre plusieurs heures dans le milieu extérieur et donc se transmettre indirectement par le linge ou les sols contaminés, par manque d’hygiène ou de précaution. Elles disparaissent spontanément dans environ 20 % des cas. Mais, fort heureusement, les papillomavirus génitaux cancérigènes ne se trouvent pas sur les bords des piscines.
Des normes strictes sont imposées pour traiter les eaux de piscine de façon à inactiver les virus. En dehors des bassins des eaux thermales, qui ne subissent aucun traitement, ce qui impose un renouvellement constant de l’eau, l’eau des piscines publiques doit être filtrée, désinfectée et désinfectante, et répondre aux normes physiques, chimiques et microbiologiques du Code de la santé publique. Les traitements doivent être capables d’éliminer les microbes sans irriter la peau, les yeux ni les muqueuses. Le chlore, utilisé sous forme gazeuse dans les piscines publiques, est le produit le plus employé car il cumule efficacité, facilité d’utilisation et innocuité. Mais son odeur est souvent incriminée, voire un risque chimique avancé, pour proposer d’autres solutions désinfectantes moins agressives – comme l’ozone, effectivement inodore – mais en réalité plus toxique au point qu’il est impératif de l’éliminer totalement en phase finale d’épuration de l’eau. De plus, dès la sortie du traitement, l’eau de la piscine peut être de nouveau contaminée, d’où l’obligation de procéder à une désinfection complémentaire.
Bien dosé et allié à une bonne ventilation, le chlore ne devrait pas provoquer de nuisance olfactive. Le plus souvent, ce n’est pas le chlore lui-même qui dégage une odeur désagréable, mais les «chloramines», des molécules qui naissent du contact de l’eau chlorée avec des matières azotées générées par le corps des baigneurs, la transpiration par exemple. Alors, avant de sauter à l’eau, surtout après avoir transpiré, une bonne douche, avec savon de préférence, s’impose! Cela réduira sensiblement un désagrément qui est sans commune mesure avec les bénéfices qu’apporte le chlore pour la désinfection de l’eau des piscines, dont l’avantage sur les autres désinfectants est démontré.
Mais les traitements ne suffisent pas à eux seuls à garantir contre toute contamination. La priorité, c’est d’apporter de l’extérieur le moins possible de microbes et de matière organique. C’est pourquoi la capacité d’accueil des établissements est limitée, la fréquentation maximale instantanée ne devant pas dépasser trois personnes pour 2m2 de plan d’eau en plein air et une personne par m2 de plan d’eau couvert ; surtout, on doit pouvoir compter sur une bonne hygiène corporelle des baigneurs, à commencer par un strict respect des mesures habituelles, comme le port du bonnet de bain et l’absence de maquillage, sans oublier que, en dehors de l’eau du bain, les surfaces avoisinantes peuvent aussi être source de contamination, d’où l’importance de passer par le sas de désinfection du pédiluve, à ne pas confondre avec une simple pataugeoire…
Renforcement de la surveillance
Les épidémies d’origine virale sont donc rares et le plus souvent bénignes. En 2009, dans le monde entier, 27 cas seulement ont été recensés, et, aux États-Unis, 5 % seulement des épidémies liées à la fréquentation des piscines publiques sont d’origine virale… Ces chiffres devraient encore baisser avec le renforcement de la surveillance et de la qualité et de la sécurité des piscines grâce aux progrès de la virologie. La biologie moléculaire permet, en effet, de détecter tous les virus, qu’ils soient cultivables, difficilement cultivables tels certains adénovirus ou entérovirus, et même non cultivables (norovirus, papillomavirus), ce qui n’était pas possible avec les recherches par culture traditionnelle. Dans la mesure où les concentrations virales sont souvent faibles, il faut partir de volumes d’eau importants (1 000 voire 2 000 litres selon les études) et concentrer les virus sous un faible volume. Selon le volume d’eau, la technique utilisée, les conditions d’hygiène et les normes des différents pays, le taux de positivité des eaux de piscine pour les virus va de 0 % à 28 %. En effet, l’eau d’alimentation des piscines est rarement en cause et le virus suspecté est souvent identifié, non à partir de l’eau, mais sur des prélèvements effectués sur des baigneurs malades, ce qui nécessite des enquêtes quasiment policières, d’autant plus complexes que l’incubation de certaines affections virales peut être longue. *Figaro-Santé-26/04/2013
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«Avec la piscine, on apprend à nager ou on coule».
Les écoles d’informatique françaises ont adopté les épreuves venues de l’armée américaine pour tester la résistance des candidats. La «piscine», est une phase d’apprentissage intensif qui fait craquer les moins motivés et soude les autres. Témoignages.
«Avec la piscine, on apprend à nager ou on coule». La piscine, c’est le bizutage des écoles d’informatique. Inventée par l’Epitech et l’Epita, deux écoles du groupe Ionis, l’idée a été reprise par Xavier Niel pour sa nouvelle école, 42.Cette entrée en matière, aussi éprouvante que formatrice, va permettre de passer de 4000 étudiants recrutés sur Internet à seulement 1000 élus, qui pourront poursuivre le cursus.
La «piscine» tient son nom d’une épreuve d’endurance de l’armée américaine où les recrues doivent nager avec leur équipement. Dans les écoles d’informatique, elle plonge les étudiants dans une ambiance de travail particulièrement intense. Tous les jours, parfois jusqu’à 80 heures par semaine, ils doivent apprendre à travailler en équipe, à fournir des devoirs quotidiens à la première heure et à écoper de floppées de mauvaises notes.
«Dormir, c’est mourir»
Chez les anciens élèves de l’Epitech et de l’Epita ,la piscine laisse un souvenir impérissable. «Ça a été l’une des expériences les plus marquantes de mon apprentissage, voire de ma carrière. J’ai plus appris en 30 jours qu’en deux ans de pratique d’informatique», se réjouit Laurent, aujourd’hui cofondateur d’un studio de jeux .Les avis ne sont pas tous positifs. «La piscine reste la pire expérience de ma vie étudiante, mais la meilleure arme pour le monde du rapide. Elle a pour but de trouver qui sait nager, qui connaît ses limites et sait s’adapter» regrette Arnaud*.
L’emploi du temps est extrêmement chargé. «Il y a des projets à réaliser durant la nuit avec un rendu avant 6 heures du matin le tout durant deux semaines. Ces exercices sont ensuite notés par des machines ne tolérant aucune erreur. Un espace en trop à la fin d’une ligne en sortie de programme et c’est 0», raconte Thibaud, ancien d’Epita. Les moments de répit sont rares. «Le soir, côté ambiance, on est plus du tout en cours, on peut se déplacer, parler, il y a même une salle avec des enceintes qui diffusent de la musique pour laquelle votent les étudiants sur l’intranet», raconte Yohan, promo Epita 2013.
«Apprendre à apprendre»
Durant cette drôle de période, «on dort sur place, il y a des pleurs, des moments de panique, mais personne n’est humilié. On peut demander de l’aide», raconte Thibault. «Il faut s’entre-aider et bosser en équipe avec les autres nageurs. Dénoncer un copain est toujours sanctionné», explique Arnaud. Et l’esprit de groupe forgé dans cette épreuve perdure. «Plusieurs d’entre nous retournent à l’école pour donner un coup de main aux profs et élèves pendant la piscine», raconte Thibault.
À l’Epitech et l’Epita, la «piscine» est une mode de sélection naturelle. Les moins motivés renoncent seuls, sans processus de sélection. «C’est une expérience assez dure: on manque de sommeil (…) il n’est du coup pas rare de voir des élèves abandonner, à tel point que l’école rembourse les frais tant que l’abandon a lieu durant cette période. La peur de l’échec et l’impact psychologique d’une mauvaise note font craquer les moins préparés. La triche est punie très sévèrement, par une note négative de -42!» ironise Stéphane. Dans l’école de Xavier Niel, dirigée par d’anciennes têtes d’Epitech ,le passage par la «piscine» est encore plus déterminant, puisque seul un prétendant sur quatre sera pris.
Que font les élèves une fois sortis de cette épreuve? Laurent est nostalgique de sa «piscine». «En un mois, nous avons appris à maîtriser un langage de programmation, mais nous avons aussi appris à apprendre. C’est une période qui me manque parfois, d’ailleurs, avec certains collègues de promo, nous parlons souvent de prendre un mois de «vacances» pour travailler entre nous en isolement complet», raconte-t-il. Après la piscine, les élèves sortent opérationnels et prêts à être recrutés. Pragmatique, Arnaud résume la mentalité d’entreprise. «On comprend que l’appel d’offre, c’est pas de second, par de pleurnicheries ni d’excuses, pas de dossiers incomplets.» *etudiant.lefigaro.fr-le 02/04/2013
*Le prénom a été modifié.
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Hey, you used to write excellent, but the last several posts have been kinda boring… I miss your super writings. Past several posts are just a bit out of track! come on!
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