tempêtes et catastrophes natur.
**Russie, Pakistan : deux phénomènes d’exception
Une photo satellite de la Nasa montre les fumées provenant des incendies qui sévissent en Russie.
INTERVIEW – Pascal Scaviner, le responsable du service des prévisions de la chaîne Météo, explique pourquoi la Russie et le Pakistan sont chacun confrontés à une forme d’anomalie météorologique sans lien entre elles.
LEFIGARO.FR – La canicule qui s’abat actuellement sur la Russie est-elle un phénomène inhabituel ?
Pascal Scaviner – La Russie est aujourd’hui confrontée à une situation de blocage, c’est-à-dire un système climatique qui n’évolue pas. L’anticyclone, qui s’est formé sur l’ensemble est du pays, est en effet quasi stationnaire. Associé à des masses d’air chaud en altitude, il favorise les fortes chaleurs, un air très sec et un ensoleillement important. On peut parler d’une situation exceptionnelle, et ce d’autant plus que la canicule persiste depuis début juillet. A Moscou, nous sommes actuellement à près de dix degrés au-dessus des normales saisonnières la journée et sept la nuit. Nous avons même atteint un pic de chaleur le 29 juillet avec 39 degrés. Le dernier record datait de 1920 ! On peut rapprocher ce phénomène de la canicule qui a sévi en France en 2003, sauf qu’il s’étale aujourd’hui sur un territoire beaucoup plus vaste.
Comment la situation va-t-elle évoluer ?
De manière très progressive jusqu’au début de la semaine prochaine. Les températures vont temporairement baisser avec quelques pluies dans le nord du pays et dans la région de Moscou. Mais nous allons quand même rester sur le même type de chaleur autour des 30 degrés. Ce n’est que vers le 16-17 août que les températures devrait diminuer dans le nord de la Russie, la chaleur se concentrant sur l’Oural et l’Ukraine. Une amélioration générale devrait finalement se faire sentir le week-end du 21-22 août. Les fortes températures pourraient alors se décaler vers la Turquie, déjà habituée aux fortes chaleurs.
Les inondations au Pakistan ont-elles un rapport avec le phénomène climatique qui touche la Russie ?
Il n’y a aucun lien entre les deux phénomènes. Ce que nous observons actuellement au Pakistan est dû à une mousson précoce, un phénomène que nous n’avions jusque là jamais observé. Les températures très élevées à la surface de la mer et au niveau de la terre favorisent une dépression quasi-permanente et stagnante, comme dans le cas de l’anticyclone russe. Ce système, qui est assez exceptionnel à la fois par la précocité de la mousson et la durée de l’évènement, engendre non seulement de fortes pluies dans le nord du Pakistan, mais aussi dans le nord de l’Inde et le nord-ouest de la Chine. Aucun autre phénomène climatique n’est parvenu jusque là à repousser cette dépression qui est bloquée aux confins de l’Himalaya. La situation devrait persister pendant encore au moins une semaine.
Qu’en est-il des inondations en Europe de l’Est ?
Nous sommes ici confrontés à un phénomène assez fréquent durant la période estivale. La Pologne avait par exemple déjà été frappée par des inondations similaires il y a deux ou trois ans. Comme à Paris le 14 juillet dernier, nous faisons actuellement face à un corps pluvio-orageux qui se déplace très lentement au-dessus d’un pays, provoquant des pluies abondantes. Ces perturbations devraient gagner le nord de l’Europe et plus particulièrement la Lituanie dès demain (mercredi, ndlr), avant une nette amélioration. Nous ne sommes toutefois pas à l’abri de nouvelles inondations dès ce week-end avec la rencontre d’un air instable et très frais venant d’Ecosse et d’une masse d’air très chaud en provenance de la Méditerranée orientale. Des perturbations orageuses de l’Italie jusqu’à la Pologne pourraient alors se développer. (Le Figaro-10.08.2010.)
**Russie : «La vague de chaleur la plus forte depuis mille ans»
Les écarts de température par rapport aux normales sont de 12°C en moyenne
Le phénomène s’apparente à la canicule française de 2003, en beaucoup plus intense.
«C’est la vague de chaleur la plus forte depuis mille ans», a déclaré lundi le responsable des services météorologiques russes. Le pays est confronté à une anomalie climatique tout à fait exceptionnelle. Le blocage de l’anticyclone au-dessus de l’ouest de la Russie depuis la dernière semaine de juin s’apparente à ce qui s’est passé en France lors de la canicule de 2003. «Mais le phénomène est beaucoup plus intense, sur un territoire plus vaste et d’une durée beaucoup plus longue», souligne Étienne Kapikian, prévisionniste à Météo France. L’anticyclone est installé depuis la fin du mois de juin. Il paralyse la circulation atmosphérique de Moscou jusqu’à l’Oural et le Kazakhstan. Les écarts de température par rapport aux normales sont eux aussi plus importants avec une augmentation de 12°C en moyenne au lieu de 6 voire 8°C pour la France.
De plus, la masse d’air torride venue de Turquie et du Moyen-Orient entraîne une sécheresse extrême alors que juillet est habituellement à Moscou le mois le plus pluvieux de l’année (la pluie sous forme d’orage est une fois et demie plus abondante qu’à Paris). «Il est trop tôt pour dire si cette canicule est due à l’impact de l’homme. Le système climatique naturel peut provoquer des phénomènes inhabituels. Avant de se prononcer, il faut voir s’ils se reproduisent sur une échelle de temps allant de vingt à trente ans», avance avec prudence Hervé Le Treut, directeur de l’Institut Simon Laplace.
Des incendies très étendus
Près de 190.000 hectares de forêts auraient déjà été détruits par les flammes en Russie. Une superficie considérable quand on sait qu’en moyenne, chaque année en France, près de 30.000 hectares partent en fumée. Mais c’est peu à l’échelle de la Russie, premier pays boisé de la planète avec 800 millions d’hectares de forêt, devant le Brésil et le Canada.
Ce chiffre est à relativiser aussi par rapport aux 1,7 million d’hectares de forêts qui brûlent chaque année en moyenne aux États-Unis où les incendies sont considérés dans les parcs nationaux comme des processus naturels de régénération. Les menaces sont néanmoins bien réelles en Russie, car les incendies échappent à la maîtrise des autorités et ils peuvent toucher des installations industrielles à risque, comme le centre de retraitement nucléaire de Maïak qui a été placé lundi en état d’urgence.
Des impacts sur la santé à court et à long terme
Les particules fines mal décomposées par la combustion des arbres peuvent être très toxiques voire cancérigènes car elles contiennent des dioxines et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Leur inhalation présente un danger pour les populations fragiles au niveau respiratoire. Ces particules en se déposant peuvent aussi polluer les sols et, à long terme, contaminer les cultures.(Le Figaro-10.08.2010.)
**Russie : état d’urgence autour d’un centre nucléaire
Les autorités russes surveillent plusieurs incendies qui se rapprochent de différents centres nucléaires.
Dans l’Oural, les incendies menacent notamment le centre de retraitement et de stockage de déchets nucléaires de Maïak.
«La pire canicule en mille ans». C’est ainsi qu’Alexandre Frolov, directeur des services météorologiques russes, qualifie le climat exceptionnel qui a généré, depuis la fin du mois de juillet, d’importants incendies dans le pays. Le bilan officiel fait état de 52 morts directement imputables aux incendies. Et le taux de mortalité lié aux températures, qui dépassent les 35°C, est en hausse.
Dans l’Oural, le feu menace à présent le centre de retraitement et de stockage de déchets nucléaires de Maïak. Les autorités russes ont dû décréter l’état d’urgence dans le secteur, et vont réunir mardi tous les services concernés pour coordonner la lutte contre l’incendie. Le complexe de Maïak, construit en 1945, a connu en 1957 un des plus graves accidents nucléaires de l’Union soviétique. Des déchets radioactifs liquides s’étaient répandus après une explosion, touchant 260.000 personnes. Plusieurs centaines de milliers de personnes avaient dû être évacuées.
Il ne s’agit pas de la seule installation nucléaire menacée par les incendies. A Snejinsk, également dans l’Oural, sept hectares brûlent non loin d’un centre élaborant des armes nucléaires. Le ministre des Situations d’urgence, Sergueï Choïgou, a demandé à ses services de travailler 24 heures sur 24 pour éteindre l’incendie. Le directeur du centre, Guéorgui Rykovanov, s’est montré rassurant et a déclaré aux médias russes que les conditions météo étaient favorables. «Si cela continue aujourd’hui, l’incendie sera éteint», a-t-il déclaré.
Le vent risque d’attiser de nouveaux départs de feu
Autre zone à risque: Sarov, qui fabrique aussi des armes nucléaires dans la région de Nijni-Novgorod, à 500 km à l’est de Moscou. En premier lieu, les autorités avaient affirmé qu’il n’y avait aucun risque dans la zone, pourtant proche des incendies. Elles avaient finalement, la semaine dernière, décidé d’évacuer les matériaux radioactifs. Une fois le feu éteint, tout a été remis à sa place. Actuellement, «la surveillance se poursuit sur quatre zones où la possibilité d’incendies subsiste», a indiqué Sergueï Novikov, porte-parole de l’agence de l’Energie atomique Rosatom.
Et dans les zones irradiées par la catastrophe de Tchernobyl? «Dans la région de Briansk, la plus touchée par Tchernobyl, il pleut actuellement», se réjouit le scientifique Alexeï Iablokov, ancien responsable des questions écologiques au Conseil de sécurité russe et fondateur de Greenpeace en URSS. «Il y a aussi d’autres secteurs irradiés dans des régions touchées par les incendies, mais ces districts semblent avoir été épargnés pour l’instant.»
Selon les prévisions météo, la canicule devrait se poursuivre dans les prochains jours et le vent risque d’attiser de nouveaux départs de feu. A Moscou, cernée par les incendies, la fumée représente un risque pour les personnes fragiles et la population critique de plus en plus l’action du gouvernement, souvent jugée inefficace. (Le Figaro-09.08.2010.)
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*Des tempêtes d’une violence inconnue
Si le temps change…
Canicules, pluies torrentielles, froids sibériens, ouragans: les cataclysmes qu’a connus la planète ces derniers mois sont-ils les signes avant-coureurs d’un changement radical du climat? Sont-ils les premières manifestations indiscutables du réchauffement de la planète dû à l’effet de serre? Sommes-nous seulement au début des catastrophes? Partout dans le monde, météorologistes et spécialistes du climat se posent ces questions. Et y répondent de plus en plus souvent par l’affirmative. Déjà la marquise de Sévigné se plaignait du dérèglement des saisons et ensuite on a notamment accusé le télégraphe, le radar, puis la bombe atomique ou quelques autres gadgets de moindre envergure de «détraquer le temps». Alors, sur cette lancée, rien d’étonnant à ce que l’on continue à proclamer qu’«il n’y a plus de saisons», tant cela constitue une sorte de tradition culturelle. Malheureusement, cette fois-ci, cela risque d’être vrai, et on peut se demander si les deux tempêtes ravageuses qui viennent de meurtrir la France ne sont pas les signes avant-coureurs d’événements météorologiques désastreux, appelés à se faire de plus en plus fréquents. Autrement dit, si le climat fonce dans une direction inconnue, il va devenir prudent d’attacher sa toiture.
Remarquons que les ouragans des 26 et 27 décembre ne constituent pas, comme on l’a dit à tort, une «tempête du siècle». Car une tempête du siècle, c’est un événement dont la probabilité se situe aux alentours d’une fois tous les cent ans. Mais des vents de 159 km/h à Clermont-Ferrand ou de 169 km/h dans le parc Montsouris, cela ne s’était probablement jamais produit dans aucun siècle répertorié. En tout cas, si les 1500 kilos de plomb arrachés à la toiture du Panthéon le 26 décembre n’avaient pas bougé depuis le temps de Louis XV, ce n’est pas parce qu’ils étaient autrefois plus lourds. C’est parce que les vents soufflaient moins fort. Il s’agit donc de quelque chose de radicalement nouveau. Et on doit, comme Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement, «s’étonner de constater que la France, pays tempéré, puisse être désormais traversée par des tempêtes tropicales».Dans un communiqué publié le 16 décembre – qui ne pouvait donc pas prendre en compte les deux cyclones européens –, l’OMM (Organisation météorologique mondiale) dressait son rituel bilan climatique de fin d’année. C’était pour constater que, en termes de température moyenne, 1999 aura été l’année la plus chaude du siècle et aussi, ce presque défunt XXe siècle, le plus chaud du millénaire écoulé. Ce réchauffement global et graduel, désormais reconnu par tous les spécialistes et attribué par beaucoup d’entre eux au fameux effet de serre, est certes irrégulier, et minime d’une année sur l’autre (quelques dixièmes de degré). Mais cette évolution moyenne dissimule des événements climatiques de plus en plus extrêmes et disparates.
Dans son récapitulatif pour l’an de disgrâce 1999, l’OMM épingle ainsi en vrac une série impressionnante de cataclysmes. Une canicule record (la plus longue et la plus chaude du siècle) dans le centre et le nord-ouest de la Russie, avec de gigantesques incendies de forêts. Des pluies torrentielles au Vietnam. Une chute vertigineuse du thermomètre, à un niveau jamais vu, en Norvège. Le cyclone le plus puissant du siècle, avec des vents de 250 km/h, dans l’Etat indien d’Orissa, qui a tué 10000 personnes et fait des millions de sans-abri. Des chutes de neige d’un volume inédit sur le centre de l’Europe, qui ont causé une incroyable série d’avalanches dans plusieurs pays, dont la France, ainsi que des inondations catastrophiques en Allema-gne et en Autriche (dégâts évalués à 1milliard de marks pour les seuls débordements du Danube et du lac de Constance).Aucun continent n’a été oublié dans cette généreuse distribution de fléaux célestes. L’OMM signale une chute de neige de 145 centimètres en une seule fois sur l’Ouest canadien (on n’avait jamais vu ça), tandis que la région des Prairies ne recevait que la moitié de ses précipitations habituelles; des pluies torrentielles en Afrique de l’Ouest et au Mexique; une insolite chute de neige sur Buenos Aires et sa région; une sécheresse prolongée sur certaines régions de l’Australie, de l’Argentine et de l’est des Etats-Unis, avec une baisse alarmante du niveau des Grands Lacs – avec, à l’inverse, des précipitations anormalement abondantes sur le Nord-Ouest américain. Etc.
Face à cette débauche de fâcheux records, les scientifiques refusent pour la plupart de confirmer la thèse populaire du détraquement généralisé et des lendemains catastrophiques. Mais, comme Robert Kandel (laboratoire de météorologie dynamique du CNRS et de l’Ecole polytechnique), certains remarquent: «Les modèles mathématiques prévoient une accentuation statistique des extrêmes climatiques en cas de réchauffement.» Autrement dit, le léger attiédissement constaté en moyenne entraîne, ou s’accompagne, de furieux débordements localisés et contradictoires: excès de froid et de chaud, de sécheresses et d’inondations, de calmes plats et de tornades, de cyclones et d’anticyclones. C’est que le réchauffement général, bien que modéré, suffit à désorganiser la machine, en modifiant les flux thermiques, les taux d’évaporation, les courants marins et atmosphériques auxquels nous sommes habitués. «L’humanité n’en mourra pas, dit Richard Halley (Pennsylvania State University), mais beaucoup d’entre nous vont être très malheureux.»
Auteur d’un excellent livre devenu classique, «Climat: d’hier à demain» (1), dont une nouvelle édition est annoncée pour ce début janvier, Sylvie Joussaume, directrice adjointe du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CNRS-CEA), considère que le problème reste en suspens. Que la multiplication des épisodes climatiques extrêmes n’est pas statistiquement démontrée sur une assez longue période. Et que «les modèles mathématiques n’ont pas encore été suffisamment étudiés sous cet angle-là». Mais elle ajoute: «C’est indiscutablement une question qu’il faut désormais regarder de près.»
D’ailleurs, admet Sylvie Joussaume, même si la machine climatique est d’une complexité inextricable, l’un au moins des aspects du problème relève de l’évidence: c’est la quantité d’eau présente dans l’atmosphère. En effet, plus l’air est chaud, plus il est capable d’emmagasiner la vapeur d’eau, qui tôt ou tard se changera en pluies et neiges plus ou moins diluviennes. Michael Coughlan, de l’OMM, a d’ailleurs fait le calcul: «Il suffit d’une augmentation de température de 1 degré pour que l’air puisse contenir deux fois plus d’eau. Ce qui accroît évidemment les risques d’inondations.» Sylvie Joussaume ajoute: «Non seulement la température élève le taux de saturation de l’air en vapeur d’eau, mais de plus elle accélère l’évaporation. Et comme l’humidité atmosphérique contribue à l’effet de serre, le phénomène ne peut que s’autoaccélérer»; plus chaud, donc plus humide, donc encore plus chaud, donc encore plus humide… Heureusement il y a des effets qui limitent cette course folle – essentiellement la croissance des masses nuageuses, qui interceptent la chaleur solaire et entraînent donc un refroidissement de la surface ainsi qu’un freinage de l’évaporation. Ouf!
N’empêche, avec le réchauffement, des masses d’eau de plus en plus considérables se baladent au-dessus de nos têtes, n’attendant qu’une occasion de se changer en déluges et en orages, de préférence là où ceux-ci ne sont pas désirés. Souvenons-nous d’ailleurs que, en novembre dernier, dans les Corbières et les Cévennes, la France a eu droit à des inondations exceptionnelles. Lesquelles présentent, avec les récentes tornades, ce point commun: elles avaient été dûment annoncées par Météo France, mais avec des prévisions très inférieures à la réalité constatée. Pourquoi? Parce que, lorsqu’ils voient arriver sur leurs écrans des chiffres décidément trop gros, invraisemblables pour tout dire, des volumes de précipitations ou des vitesses de vent jamais enregistrés dans notre doux pays, les spécialistes se méfient de leurs ordinateurs, et supposent que ceux-ci galèjent. Il va donc falloir s’habituer à les prendre au sérieux, même quand ils annoncent des énormités.
Car le pire est peut-être à venir, et, toujours sous couvert de réchauffement moyen, après les ouragans tropicaux, l’Europe occidentale risque un jour de goûter aux plaisirs des climats sibériens – un aspect inattendu de la mondialisation. En effet, selon certains géophysiciens, le Gulf Stream, ce courant d’eau chaude venu du golfe du Mexique et qui remonte vers le nord en longeant l’Europe pourrait se tarir, modifier son itinéraire ou même disparaître complètement. Or ce courant d’eau chaude, qui réchauffe les vents océaniques, assure un supplément d’environ 10 oC à la température moyenne de certaines parties de l’Europe du Nord-Ouest. C’est grâce à lui que la Scandinavie est couverte par la forêt et non par la toundra, que les ports écossais ne sont pas gelés l’hiver, que le palmier pousse en Bretagne ou les rhododendrons en Irlande, que Reykjavik n’est pas recouverte par la banquise. Seulement voilà, le moteur qui le fait tourner pourrait tomber en panne… et le réchauffement global accoucher localement de la glaciation.
L’hypothèse est prise au sérieux par de nombreux scientifiques et étayée par des mesures de salinité qui paraissent confirmer les prémices du phénomène. Car le Gulf Stream – remontée d’eau chaude superficielle et descente en retour d’eau froide profonde – est actionné par le sel. Un sel abandonné par la glace en formation au bord des régions arctiques. Ainsi, les eaux froides, alourdies par cet excès de salinité, s’enfoncent sous l’océan et descendent vers le sud, ce qui amorce la pompe pour la remontée de l’eau chargée du soleil des Caraïbes. Hélas, il se forme de moins en moins de glace, et la banquise a globalement tendance à fondre. D’où un déficit de ce sel nécessaire à l’alourdissement et à l’évacuation par le bas de l’eau froide, donc au retour de l’eau chaude.
Formulée pour la première fois en 1998 par Wallace Brocker, spécialiste de géochimie marine à l’université Columbia de New York, l’idée a été reprise et développée lors d’un récent colloque organisé en Angleterre. Peter Wadhams (Scot Polar Institute, Cambridge) a dévoilé des mesures de salinité en eau profonde, effectuées au large de l’Ecosse, qui semblent malheureusement en accord avec cette théorie. Les derniers modèles mathématiques de Stefan Rahmstorf (Institut de Recherche climatique de Potsdam) montrent le rôle du sel dans la dynamique du Gulf Stream. Et Svein Osterhus (université de Bergen, en Norvège) a effectivement mis en évidence une «dramatique chute de puissance» de l’une des principales pompes salines, celle située au Groenland. Brrr! Dans cent ans, s’accordent ces spécialistes, le climat des îles Britanniques devrait ressembler à celui de… la Pologne.Fabien Gruhier
(1) CNRS Editions, 144p., 195F. (Nouvel Observateur-06.01.2000)****************************
*25 aéroports fermés en France
*Le trafic aérien suspendu dans la moitié nord de la France
En raison de l’éruption d’un volcan en Islande, le trafic aérien est totalement suspendu, jeudi, au Royaume-Uni et dans la plupart des pays scandinaves.
Les aéroports du nord de la France ont fermé leurs portes depuis 17 heures, jeudi 15 avril, en raison du nuage de cendres généré par l’éruption d’un volcan en Islande. Les trois aéroports parisiens – Roissy – Charles-de-Gaulle, Orly et Le Bourget –, ainsi que plusieurs aéroports de l’ouest et de l’est du pays, seront quant à eux fermés à partir de 23 heures, annonce la direction générale de l’aviation civile (DGAC). De son côté, Eurocontrol, l’organisme qui gère la sécurité aérienne en Europe, avance que les perturbations dans le ciel européen pourraient durer deux jours.Les aéroports fermés depuis 17 heures sont ceux de Calais, Merville, Le Touquet, Dieppe, Cherbourg, Amiens, Lille et Valenciennes. Ceux qui s’arrêteront de fonctionner à partir de 23 heures sont ceux de Brest, Lannion, Deauville, Morlaix, Quimper, Rennes, Caen, Strasbourg, Vatry, Reims, Metz, Beauvais, Pontoise, Toussus-le-Noble, Orly, Roissy - Charles-de-Gaulle et Le Bourget.La DGAC “recommande aux passagers aériens de contacter leur compagnie aérienne”. Quant à Air France, la compagnie a indiqué avoir “annulé une centaine de vols sur 1 700 en moyenne quotidiennement”. Aéroports de Paris invite les passagers qui doivent se rendre dans cette région à consulter son site Internet pour vérifier si leur vol est maintenu.L’espace aérien belge a lui été entièrement fermé à 16 h 30, et ce jusqu’à au moins 22 heures. Les aéroports de Bruxelles, Liège et Charleroi sont paralysés. Selon des sources aéroportuaires, les vols ne pourraient reprendre que vendredi matin.
L’EUROPE DU NORD PARALYSÉE
UN DANGER POUR LES RÉACTEURS
Le Service national du trafic aérien britannique (NATS) a justifié sa décision en expliquant que “les cendres volcaniques représentent une menace significative sur la sécurité des avions”. “Le danger vient principalement du fait que les cendres en suspension peuvent endommager les réacteurs”, précise un porte-parole des autorités aériennes suédoises. En 1982, un vol de la British Airways avait perdu toute puissance dans l’ensemble de ses réacteurs en traversant un nuage de cendres au-dessus de l’Indonésie. Il avait fait une chute de plusieurs milliers de pieds avant de toucher une nappe d’air non polluée, ce qui avait pu permettre à ses moteurs de redémarrer. Le volcan est situé sous le glacier Eyjafjallajokull, dans une région reculée et peu peuplée située à 125 kilomètres à l’est de Reykjavik, la capitale islandaise. ll a provoqué de nombreux tremblements de terre dans la région et une fonte du glacier inquiétante, qui a déjà entraîné deux importantes coulées d’eau. Toutes les routes de la région ont été fermées. Par mesure de précaution, quelque 800 personnes ont été évacuées de leurs habitations.“IMPOSSIBLE DE DIRE JUSQU’OÙ IRA LE NUAGE”A l’heure actuelle, les autorités islandaises ne savent pas combien de temps va durer l’éruption. “C’est extrêmement variable, cela peut aller de plusieurs jours à plus d’un an. Mais si l’on en juge par l’intensité de celle-ci, cela pourrait durer longtemps”, explique un professeur de géophysique islandais. Quant au nuage de cendres, “il est impossible de dire jusqu’où il ira au sud”, ajoutent les services météorologiques danois, soulignant en revanche que la Scandinavie et l’Ecosse resteront menacées “jusqu’à jeudi ou vendredi”.L’activité volcanique a repris dans cette région islandaise en mars : la première éruption de volcan depuis 1823 au glacier Eyjafjallajokull avait entraîné une brève évacuation de 600 personnes et l’interruption de tous les vols aériens dans le ciel islandais. (Le Monde-15.04.2010.)
***Vingt-cinq aéroports français fermés ce jeudi soir
L’aéroport de Lille est fermé jusqu’à nouvel ordre.
Alors que le nuage de cendres engendré par l’éruption du volcan islandais d’Eyjafjallajokull se déplace vers le sud, les autorités françaises ont décidé de fermer Roissy, Orly et le Bourget à 23 heures. Plusieurs pays du nord de l’Europe ont déjà fermé leur espace aérien.
• Paris : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a indiqué que les aéroports parisiens de Roissy, Orly et du Bourget fermeraient ce jeudi à 23 heures. Cette décision a pris effet à partir de 17 heures pour les aéroports du nord du pays (dont Calais, Merville, Le Touquet, Dieppe, Cherbourg, Amiens, Lille et Valenciennes). Les vols au départ de Roissy à destination de Londres, de l’Ecosse, de Copenhague et d’Oslo ont d’ores et déjà été annulés.
Comme les aéroports parisiens, ceux de Brest, Lannion, Deauville, Morlaix, Quimper, Rennes, Caen, Strasbourg, Vatry, Reims, Metz, Beauvais, Pontoise, Toussus-le-Noble seront fermés au plus tard à 23h00.
La compagnie Air France annule tous ses vols au départ et à destination de Paris vendredi matin.
Ces perturbations du trafic aérien interviennent au moment où certains trains SNCF ne peuvent pas circuler normalement du fait d’un mouvement de grève qui dure depuis plus d’une semaine.
Toutes ces difficultés de transports se produisent en plein chassé-croisé de vacances de Pâques.
• Londres : l’espace aérien britannique est totalement fermé depuis 12 heures (heure locale, 13 heures à Paris). L’opérateur BAA a annoncé que les vols ne reprendraient pas avant vendredi au mieux à l’aéroport londonien de Heathrow, l’un des plus fréquentés au monde. En ce qui concerne les autres aéroports britanniques, le trafic pourrait également être encore perturbé vendredi, voire «au-delà».
• Dublin : comme pour le Royaume-Uni, les autorités irlandaises ont fermé l’espace aérien irlandais à partir de 12 heures (heure locale, 13 heures à Paris) sans donner d’indication quant à sa réouverture.
• Oslo : l’ensemble du trafic aérien a été interrompu ce matin dans la capitale norvégienne comme dans le reste du pays. Mercredi soir, certains vols avaient déjà été suspendus.
• Copenhague : le nuage de cendres, qui se déplace vers le sud, oblige l’autorité de contrôle danoise à fermer son espace aérien à partir de 18 heures.
• Stockholm : pour le moment, seule la pointe nord de la Suède est touchée. Mais l’autorité suédoise chargée du trafic aérien va fermer secteur par secteur son espace aérien en fonction de l’avancée du nuage jusqu’à sa fermeture totale, prévue à 22 heures.
• Amsterdam : aux Pays-bas aussi, c’est l’attente. «Le trafic aérien au départ et à destination des Pays-Bas va être progressivement réduit. Comme cela se présente maintenant, on s’attend à ce que plus aucun vol ne soit possible à partir de 19H00», a indiqué l’autorité chargée du contrôle aérien. D’ores et déjà, une quarantaine de vols ont été annulés à l’aéroport Schiphol. Tous les vols transatlantiques vers les Etats-Unis et le Canada ont été retardés.
• Bruxelles : la Belgique a décidé de fermer son espace aérien en deux temps, sa partie ouest à partir 14H30 puis la totalité à partir de 16H30, en attendant que le nuage de cendres passe. L’espace aérien belge restera fermé jusque 18h vendredi
• Reykjavik : l’aéroport de la capitale islandaise reste quant à lui ouvert, puisque les vents dominants venant de l’ouest poussent les cendres du volcan loin de l’île.
• Varsovie : l’agence polonaise de navigation aérienne (PAZP) a annoncé jeudi soir avoir fermé l’espace aérien au-dessus du nord de la Pologne à partir de 20h (18h GMT) jusqu’à nouvel avis.
Jeudi, des colonnes de fumée continuaient de s’échapper du glacier Eyjafjallajokull, dans le sud de l’Islande. Selon le professeur de géophysique islandais Magnus Tumi Gudmunsson, personne «ne peut pas dire combien de temps l’éruption va durer. C’est extrêmement variable, cela peut aller de plusieurs jours à plus d’un an. Mais si l’on en juge par l’intensité de celle-ci, cela pourrait durer longtemps».
De même, pour ce qui est de la reprise du trafic, «il est impossible de dire pour l’instant quand les vols reprendront», a déclaré un porte-parole de l’aéroport international de Copenhague. Les cendres constituent un danger pour les avions parce qu’elles risquent d’endommager les réacteurs. Le nuage réduit par ailleurs considérablement la visibilité des pilotes. (Le Figaro-15.04.2010.)
Le mois dernier, la première éruption d’Eyjafjallajokull depuis 1823 avait entraîné la brève évacuation de 600 personnes. Ce réveil a placé le volcan voisin de Katla, situé sous le glacier Myrdalsjokull, sous observation. Par le passé, les deux volcans sont souvent entrés en éruption en tandem. L’Islande, qui compte 320.000 habitants, est située sur une zone volcanique au milieu de la faille atlantique
Dans le sud-est de l’Islande, la visibilité était par endroits de moins de 150m jeudi matin. Les agriculteurs ont reçu la consigne de garder leurs bêtes enfermées pour éviter qu’elles n’avalent des particules de cendres
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**La planète a connu le mois de mars le plus chaud de l’histoire
La Terre a connu cette année le mois de mars le plus chaud depuis que des données météorologiques sont enregistrées, c’est-à-dire 1880, a indiqué jeudi l’institut météorologique américain.
La température combinée des océans et des terres en mars 2010 a affiché un record de 13,5 degrés, soit 0,77 degré de plus que la moyenne du XXe siècle, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
La seule température de la surface des océans est montée de 0,56 degré au-dessus de la moyenne du siècle dernier (15,9 degrés), faisant du mois écoulé le mois de mars le plus chaud de l’histoire pour les océans.
Pas homogène
La température des terres a, elle, grimpé de 1,36 degré au-dessus de la moyenne (5 degrés) et fait de mars dernier le quatrième plus chaud dans les annales.
Des conditions météorologiques plus chaudes que la normale ont été observées en Afrique du Nord, en Asie du Sud et au Canada. Dans le même temps, il a fait plus froid en Mongolie, dans l’est de la Russie, en Europe, au Mexique, en Australie et dans les Etats du sud des Etats-Unis.
Le phénomène climatique El Nino, qui se caractérise par des températures supérieures à la normale des eaux de surface dans les secteurs central et oriental du Pacifique tropical, a contribué au phénomène.
Sur les trois premiers mois de 2010, la température moyenne combinée des océans et des continents s’affiche à 13 degrés, soit le quatrième premier trimestre le plus chaud de l’histoire. (Ouest France-15.04.2010.)
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BIRMANIE
Le bilan du cyclone Nargis en Birmanie pourrait dépasser les 100.000 morts
NOUVELOBS| 23.06.2008
« Le chiffre que nous avons maintenant de sources fiables pour le nombre des morts et des disparus se situe entre 63.000 et 100.000″, affirme l’ambassadeur britannique depuis Rangoun. Le PAM, qui a suspendu ses vols d’aide devant les exigences de la junte, a annoncé leur reprise dès samedi.
Le bilan du passage du cyclone Nargis en Birmanie pourrait très nettement dépasser les 100.000 morts, en raison de la grande vulnérabilité des sinistrés, a estimé vendredi l’ambassadeur de Grande-Bretagne dans ce pays.
« Le chiffre que nous avons maintenant de sources fiables pour le nombre des morts et des disparus se situe entre 63.000 et 100.000″, a affirmé, au cours d’une conférence de presse à Londres, Mark Canning, s’exprimant de Rangoun par lien vidéo.
« Ces chiffres pourraient augmenter de manière vraiment dramatique car nous savons aussi qu’entre 1,2 et 1,9 million de personnes sont actuellement vulnérables », a-t-il ajouté.
Selon le dernier bilan officiel provisoire, le cyclone Nargis, qui a ravagé le week-end dernier le sud de la Birmanie, a fait près de 23.000 morts et plus de 42.000 disparus.
« Nous avons affaire à une population vulnérable qui atteint le double de celle du tsunami » de 2004, a-t-il noté. Ce tsunami avait fait 220.000 morts recensés dans douze pays, dont l’Indonésie, le Sri Lanka, l’Inde et la Thaïlande, sans compter les milliers de cadavres non identifiés enterrés à la hâte dans des sépultures collectives.
Le PAM suspend ses vols
La junte birmane a fermé la porte vendredi aux équipes de secours et aux journalistes de pays étrangers, entendant gérer elle-même les aides matérielles et financières promises qui se chiffrent à des millions d’euros.
après avoir annoncé vendredi la suspension de ses vols d’aide humanitaire vers la Birmanie, en raison des restrictions « inacceptables » imposées par les militaires, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a annoncé quelques heures plus tard la reprise de ses vols dès samedi.
La chargée d’affaires américaine en Birmanie, Shari Villarosa, avait estimé mercredi que le bilan du cyclone pays pourrait dépasser les 100.000 morts, citant sans la nommer précisément une organisation non gouvernementale.
De Genève, les Nations unies ont annoncé vendredi un appel de fonds à la communauté internationale pour aider pendant six mois 1,5 million de sinistrés. (AFP)
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** Les catastrophes naturelles font des millions de déplacés
REUTERS | 22.09.2009 |
LONDRES (Reuters) – Les inondations, les tempêtes, les sécheresses et d’autres catastrophes naturelles liées au climat ont chassé de chez elles 20 millions de personnes l’an dernier, soit près de quatre fois plus que les personnes déplacées en raison de conflits, souligne un rapport des Nations unies rendu public mardi.
L’étude a tenté d’évaluer pour la première fois le nombre de personnes chassées de chez elles par les changements climatiques.
Le réchauffement climatique augmente la fréquence et l’intensité des tempêtes et d’autres phénomènes climatiques, de sorte que les catastrophes sont désormais « un facteur extrêmement important des déplacements contraints », dit l’étude.
En 2008, un total de 36 millions de personnes ont été chassées de chez elles par des catastrophes naturelles survenues brutalement. Parmi elles, 15 millions sont des sinistrés du tremblement de terre du Sichuan, en Chine, mais les catastrophes liées au climat sont responsables du déplacement de 90% du reste.
Beaucoup d’autres personnes ont probablement dû quitter leur foyer en raison de crises survenues progressivement, telles que les sécheresses, avance le rapport.
L’étude a été réalisée conjointement par le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) et le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC), instance qui habituellement recense les déplacements causés par des conflits.
L’objectif était de « voir s’il est possible de chiffrer le problème et d’élaborer une méthodologie nous permettant de faire cela dans le temps », a déclaré Kate Halff, qui dirige l’IDMC.
MIGRATION OU FUITE?
La réponse est un « oui » nuancé, le suivi n’ayant pas permis jusqu’ici de « donner une idée de la durée pendant laquelle ces personnes ont été déplacées ni de quels sont leurs besoins », a dit Kate Halff.
L’évaluation exacte des mouvements de population liés à des crises se développant progressivement, telles que la montée du niveau des mers, devrait aussi être difficile, en grande partie parce qu’il est malaisé de déterminer quand une migration volontaire d’une zone à problème devient une fuite forcée.
Déterminer le rôle joué par le changement climatique dans une catastrophe naturelle prêtera aussi sans doute à controverse.
Mais « une augmentation du nombre de personnes déplacées temporairement sera une conséquence inévitable d’événements climatiques extrêmes plus fréquents et plus intenses affectant davantage de personnes dans le monde », dit le rapport.
L’an dernier, plus de cinq millions de personnes ont été déplacées par des inondations en Inde imputées en partie aux changement du cycle de la mousson dans ce pays.
Aux Philippines, près de deux millions de personnes ont été chassées de chez elles par de violentes tempêtes et d’importants déplacements de population causés par des tempêtes ont aussi été enregistrés en Chine et au Myanmar.
Plus de 90% des déplacements de population de l’an dernier liés à des catastrophes ont été enregistrés en Asie, « peut-être parce que l’Asie est la région la plus sujette aux catastrophes », dit le rapport.
A titre de comparaison, 4,6 millions de personnes ont été contraintes l’an dernier à des déplacements internes en raison de conflits et au total, les conflits ont contraint l’an dernier 42 millions de personnes à vivre hors de chez elles, que ce soit dans leur pays ou à l’étranger. (Nouvel Observateur-22.09.09.)
***tempête sur la France
Bruges, Landes
* Après la tempète, la menace des crues …
Saint-Jean-de-Cole
Si 427.000 foyers sont toujours privés d’électricité, les dégâts sont peu à peu réparés. La distribution en eau potable est quasiment revenue à la normale et le trafic SNCF a pu reprendre sur trois grands axes. La vigilance orange est toutefois maintenue sur huit départements.
Des milliers de personnes étaient mobilisées lundi dans le Sud-Ouest pour réparer les dégats provoqués samedi par la tempête Klaus, qui laissait toujours 427.000 foyers dans le noir et a dévasté le massif forestier de la région Aquitaine. Le Premier ministre François Fillon s’est engagé lundi à ce que l’électricité soit quasiment «rétablie d’ici la fin de la semaine». C’est la région Aquitaine qui reste la plus touchée avec 308.000 clients coupés, contre 96.000 en Midi-Pyrénérées et 23.000 dans le Languedoc-Roussillon. Le trafic ferroviaire, jusqu’ici interrompu, a en revanche pu reprendre sur les axes Bordeaux-Agen-Toulouse, Tarbes-Toulouse et Bordeaux-Périgueux. De nombreuses exploitations agricoles ont également été «dévastées» par la tempête, selon La Coordination Rurale, qui réclame que l’état de catastrophe naturelle soit rapidement déclaré. La question sera débattue mardi lors d’une réunion interministérielle. La Commission européenne s’est en tout cas dite prête lundi à actionner le Fonds de solidarité de l’UE pour aider les victimes. La demande devrait être formulée rapidement par la France, ainsi que l’Espagne, sévèrement touchée elle aussi. Le coût des dégâts en France atteindrait «plusieurs centaines de millions d’euros», selon une estimation provisoire lundi de la fédération française des sociétés d’assurances (FFSA). Le Secours Catholique et la Croix Rouge lancent des appels aux dons pour venir en aide aux victimes. Les vents étant calmés, les habitants du Sud-Ouest sont désormais sous la menace des crues. Météo-France a émis une nouvelle alerte «orange» pour mardi, étendue à huit départements, en raison de risques de «crues significatives» sur les bassins de l’Adour, de la Garonne et de la Charente.Neuf décès au total
Neuf décès, au total, sont à déplorer. Dans les Landes, deux automobilistes ont été tués par des chutes d’arbres sur leur véhicule et à Saint-Vincent-de-Tyrosse, un homme de 78 ans a été percuté par un débris volant. En Gironde, au Verlelais, une septuagénaire placée sous assistance respiratoire est décédée à la suite d’une coupure de courant. Dans les Pyrénées-Atlantiques, un homme de 52 ans a été grièvement blessé par la chute d’une plaque de tôle et son pronostic vital est engagé. Dans l’Aude, sept personnes ont été blessées et en Ariège, un pompier grièvement atteint aux jambes. Dimanche, quatre personnes ont été retrouvées mortes intoxiquées au monoxyde de carbone à cause de leur groupe électrogène utilisé en raison des coupures de courant. Il s’agit d’un couple de personnes âgées, à Nanteuil-Aurillac-du-Périgord en Dordogne et de deux plaisanciers retrouvés à bord de leur voilier à Port-Barcarès. Enfin, une femme de 70 ans a été retrouvée en état apparent d’hypothermie dans son jardin dimanche matin dans les Landes. Elle est décédée à l’hôpital de Mont-de-Marsan, sans que les autorités soient en mesure de préciser si ce décès était lié à la violente tempête . Autre victime collatérale de la tempête, le député socialiste de Gironde François Deluga, maire du Teich, qui s’est blessé dimanche matin en voulant réparer son toit endommagé par la tempête.
«Images de guerre»
Conséquence de cette tempête, le réseau d’électricité a été considérablement touché. Quelque 427.000 foyers étaient toujours privés de courant lundi en fin de journée. Au plus fort de la tempête, 1,7 million de foyers au total étaient sans électricité.
Lue, Landes.
Les riverains privés d’eau ont pu bénéficier de bouteilles gratuites fournies par les municipalités.
La distribution d’eau potable dans le sud-ouest de la France, interrompue en raison des coupures d’électricité, est revenue à la normale lundi en fin d’après-midi, selon les sociétés de distribution Veolia et Suez.A la Lyonnaise des Eaux, filiale du groupe Suez Environnement, on indiquait que 5.000 à 6.000 clients étaient encore coupés, principalement à Castelnaudary (Aude) et à Condom (Gers) sur un total de 2 millions de clients desservis. Côté téléphone, 200.000 foyers étaient encore privés de fixe dans le Sud-Ouest lundi en fin d’après-midi, selon France Télécom.
Enfin, les établissements scolaires (écoles, collèges, lycées, IUT), qui étaient fermés lundi, devraient pour la plupart réouvrir leurs portes mardi. Seuls une dizaine d’écoles, trois collèges et un lycée ne pourront pas reprendre leurs activités car ils se situent dans des zones encore privées d’électricité, selon la même source. Le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a parlé dimanche lors d’une visite éclair dans les Landes «d’images de guerre» pour évoquer les destructions causées par la tempête sur les Infrastructures ferroviaires.
«Plan global pour les forêts»
A la suite de cet épisode particulièrement violent, le gouvernement s’est immédiatement mobilisé. Nicolas Sarkozy s’est rendu sur le terrain dimanche. Le chef de l’Etat a annoncé qu’il allait faire appel à l’armée pour porter secours aux habitants victimes de la tempête. Sur le terrain, quelque 10.000 personnes, selon lui, ont été mobilisées – tous services confondus – pour dégager les routes à la tronçonneuse, rétablir le courant, le trafic ferroviaire ou bâcher des bâtiments. Grâce aux leçons de 1999 il y a eu «beaucoup plus de réactivité, moins de victimes, plus d’efficacité», a assuré le président.
La forêt des Landes a été touchée à 60%.
Le ministre de l’Agriculture Michel Barnier proposera quant à lui la mise en oeuvre d’un «plan global» en faveur des forêts et de la valorisation du bois comme source d’énergie. Le plan, dont date de l’annonce n’a été précisée, permettra d’assurer la récupération des bois abattus, le stockage et la valorisation de ces bois (et) d’organiser la reconstitution du patrimoine forestier.
La forêt du Sud-Ouest est en effet sévèrement touchée. Selon le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, la tempête a ravagé 60% de la forêt dans le Sud de la Gironde et les Landes. Le ministre de l’Agriculture a estimé également que les «fonds normaux» joueront pour les agriculteurs victimes de la tempête et indiqué qu’après évaluation, le gouvernement dégagera «les moyens de faire un nouveau plan tempête» comme en 1999. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a quant à elle appelé samedi les assureurs à «une mobilisation exemplaire», «afin de limiter les conséquences de cet événement climatique pour les personnes concernées».( le Figaro)
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La tempête qui a frappé le Sud-Ouest depuis la nuit du vendredi à samedi ( 24.01.09) en France, a fait plusieurs mort. Un automobiliste a été tué entre Bougues et Mazerolles (Landes) à la suite de la chute d’un arbre sur son véhicule. Par ailleurs, dans le Gers, un pompier a été grièvement blessé, mais ses jours ne sont pas en danger.Un avis de vigilance rouge pour tempête hivernale a été émis par Météo France sur neuf départements : Pyrénées-Atlantiques, Haute-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Lot-et-Garonne, Gironde, Landes, Audes et Pyréennées-Orientales. Un avis rare qui signifie qu’il s’agit là d’un phénomène d’une ampleur exceptionnelle. Depuis la mise en place de l’alerte météo après la tempête de 1999, c’est la septième fois que le niveau rouge est décrété. «Une telle tempête survient en moyenne tous les 30 à 40 ans», estime Cyrille Duschene, prévisionniste à Météo Consult, contacté par lefigaro.fr. Cette tempête baptisée Klaus, proche du niveau de classe de l’ouragan sévit depuis 4h ce matin de samedi . La situation est comparable, voire supérieure quant à sa durée, à la tempête de 1999.Dans les Landes, le plan Orsec, plan d’urgence et de secours, a été déclenché par le préfet compte tenu de la «gravité de la situation» et «afin d’obtenir la mobilisation de moyens extra-départementaux supplémentaires». Dans l’Aude, le préfet a interdit en début d’après-midi la circulation de tous les véhicules, sauf de secours. La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a d’ailleurs annoncé la mobilisation de 715 agents supplémentaires pour aider les victimes de la tempête…
Le dernier bulletin de Météo Consult indique que la tempête faiblit sur l’Aquitaine mais se renforce sur la région Midi-Pyrénées et le Roussillon, où l’on observe des rafales à 140 km/h notamment à Narbonne. Depuis la fin de nuit et la matinée on a observé les rafales suivantes : 173 km/h près du bassin d’Arcachon jusqu’à Biscarosse, 151 km/h à Biarritz, 144 km/h à Bordeaux, 130 km/h dans l’intérieur des terres des Landes comme à Mont de Marsan, 133 km/h à Pau, 110 à 130 km/h dans le Tarn et Garonne et le Gers, 140 km/h à Lézignan et Montauban. Cette tempête ne faiblira vraiment sur l’Aquitaine que dans les deux prochaines heures. Elle persistera jusqu’en seconde partie d’après-midi sur les autres départements avant de faiblir en s’éloignant vers la Provence.
«Nous n’avons jamais enregistré de valeurs aussi fortes depuis que les relevés existent», a indiqué Patrick Galois, ingénieur prévisionniste à Météo France précisant que Perpignan (Pyrénées-Orientales) avait essuyé à la mi-journée des pointes à 184 km/h.
Dans la matinée, près d’1,2 million de foyers sont privés d’électricité en Aquitaine, principalement en Gironde et dans les Landes. «Face à cette situation exceptionnelle, ERDF a mobilisé toutes ses équipes de la région aux premières heures des intempéries et fait appel à sa force d’intervention rapide (FIRE) issue de toute la France ainsi qu’à des entreprises spécialisées dans les réseaux pour ré-alimenter au plus vite les clients», a précisé le groupe dans un communiqué. Sur le plan de la circulation, le trafic ferroviaire, interrompu entre Paris et Bordeaux, a été «rétabli» et reprenait «progressivement» samedi en milieu de journée, mais des retards étaient à prévoir, a indiqué la SNCF. La circulation des trains restait en revanche «complètement interrompue dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et dans les départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude et de l’Hérault, à l’ouest de Montpellier».
Dans le ciel, le trafic a aussi été perturbé et les vols, suspendus samedi matin sur les aéroports de Mérignac (Gironde) et Toulouse, devaient reprendre respectivement vers 15H00 et à 17H00.
Sur la route, la circulation des poids lourds a été interdite en Aquitaine et Poitou-Charentes, ainsi qu’en Midi-Pyrénées et Limousin, selon le Centre régional d’information routière.
Par ailleurs, quelque 70.000 foyers étaient privés de ligne fixe en milieu de journée. La tempête s’accompagne de précipitations importantes, de l’ordre de 20 à 40 litres par mètre carrés, qui se produiront sur des sols déjà saturés, notamment sur le sud de l’Aquitaine et Midi-Pyrénées. Cela provoque des risques de crues, notamment pour le Gers ou la Baïse qui ont été placés en alerte orange. Les autorités demandent la plus grande vigilance et invitent les habitants à rester chez eux dans la mesure du possible.
Des morts également en Espagne
Au moins trois personnes sont mortes à Sant Boi de Llobregat, à côté de Barcelone, quand une partie d’un mur d’une installation sportive s’est effondrée sur plusieurs dizaines de jeunes. Une porte-parole du gouvernement régional catalan, qui parle également de 16 blessés, n’est pas en mesure de dire si les victimes étaient mineures. La partie nord de l’Espagne, comme le sud-ouest de la France, subit depuis vendredi une tempête venue de l’Atlantique, avec de fortes rafales de vent pouvant atteindre 150 km/h. Deux autres personnes sont mortes depuis vendredi en Espagne, une en Catalogne et une autre en Galice, dans le nord-ouest du pays. De nombreuses routes ont été coupées, des trains et des avions retardés, et la tempête a provoqué des vagues de plus de vingt mètres au large du Pays Basque, tandis que l’équipage d’un cargo en difficulté était secouru en Galice.(Le Figaro).
L’alerte rouge a été étendue à neuf départements dans la matinée, alors qu’un million de foyers sont privés d’électricité. Les autorités appellent les habitants à rester chez eux durant cet épisode d’une violence inouïe.On n’a pas vu celà depuis 25 ans.
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* photos des dégats
Aigrefeuille, Haute-Garonne
Centre-ville de Biarritz
Dax
Hossegor
Hôtel du palais, Biarritz. (Martial Beau de Loménie)
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