Les trois fléaux de cet été 2010
*10/08/2010 | INFOGRAPHIE – Canicule et incendies qui frappent la Russie depuis près d’un mois et demi, inondations dans le nord-ouest du Pakistan et marée noire dans le golfe du Mexique : l’été 2010 a déjà été marqué par trois catastrophes majeures.
* cliquer ici: Les trois fléaux qui touchent la planète
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*Alarmes climatiques au cœur de l’été
Des habitants du village de Polyaki-Maydan luttent contre le feu, dans la région de Ryazan, au sud-est de Moscou.
Il est trop tôt pour affirmer que canicule et inondations sont des conséquences du réchauffement de la planète.
L’été 2010 a déjà été marqué par deux catastrophes climatiques majeures. D’abord, l’exceptionnelle canicule et la sécheresse qui frappent la Russie depuis près d’un mois et demi. Ensuite, les inondations dans le nord-ouest du Pakistan qui ont fait, depuis la fin juillet, plus de 1500 morts et dépouillé 6 millions de personnes de tous leurs biens.
«Qu’il s’agisse de fréquence ou d’intensité de vague de chaleur, on bat des records. En Russie, le record absolu de température observé à Moscou depuis le début des enregistrements météo il y a 130 ans (38,2 °C) a été battu dès le début août. Au Pakistan, les inondations n’ont jamais connu une telle ampleur géographique», affirme à l’AFP Omar Baddour, chargé du suivi du climat mondial à l’Organisation météorologique mondiale.
Ces «événements extrêmes» comme on les appelle dans le jargon scientifique, sont-ils la conséquence directe du changement climatique ? Les spécialistes se montrent très prudents et nuancés. Il est, en effet, beaucoup plus difficile de voir la main de l’homme dans des pluies diluviennes ou des températures anormalement élevées que dans une marée noire comme celle qui touche les côtes américaines depuis bientôt trois mois. La faute des ingénieurs de BP est facile à démontrer et elle n’est discutée par personne. Calculer l’impact des rejets des gaz à effet de serre par les activités humaines sur les fluctuations du climat est une tout autre affaire. Beaucoup plus difficile que de savoir si le fait d’assécher les tourbières comme cela a été fait en Russie augmente le risque de les voir se consumer à petits feux pendant des jours et des jours. Ou si la déforestation augmente les risques d’inondations.
«Il faut faire attention à ne pas travestir la science en simplifiant des messages complexes, explique Hervé Le Treut, directeur de l’Institut Simon Laplace, spécialiste des modèles mathématiques. Le changement climatique ne s’apprécie pas à l’échelle d’une saison mais à l’échelle des décennies. L’impact des émissions de gaz à effet de serre s’accumule à long terme. Le système climatique terrestre va continuer à fonctionner mais l’homme est en train de le fausser, comme une roue qui se voile peu à peu. La canicule russe a des causes multiples, en partie dues au hasard. Seule la statistique de tels événements a un sens.» Les écarts climatiques par rapport aux moyennes doivent se répéter avant de pouvoir être attribués à l’augmentation des rejets des gaz à effet de serre.
«Il est impossible d’attribuer un événement particulier au changement climatique. C’est seulement le changement de fréquence de ce type d’événements qui nous permettra des conclusions, estime aussi Robert Vautard, physicien de l’atmosphère au Laboratoire de météorologie dynamique. L’augmentation de fréquences des vagues de chaleur estivales, tout comme celle des précipitations extrêmes font partie du tableau des projections pour le climat futur. Ces événements sont donc compatibles avec le changement climatique.»
«Bien-être de l’humanité»
Les climatologues redoublent de prudence depuis l’échec de la réunion de Copenhague sur le climat en décembre 2009 et les critiques des climato-sceptiques contre le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ce dernier a reconnu et corrigé quelques erreurs, et une enquête a blanchi des climatologues anglais soupçonnés d’avoir falsifié des données météo. Le Giec maintient ses conclusions. «Dans tous les scénarios de réchauffement du XXIe siècle et en l’absence de mesures de protection du climat, il est très probable (plus de 90 % de probabilité) que la fréquence des vagues de chaleur augmente sur la plupart des continents, que les pluies torrentielles deviennent plus fréquentes, et il est probable (plus de 66 % de probabilité) que les surfaces affectées par la sécheresse augmenteront, souligne Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du Giec. C’est un peu comme si un grave accident arrivait sur une autoroute après avoir relevé la vitesse maximale de 130 à 140 km/h, on ne pourrait pas être sûr qu’il ne se serait pas produit si la limite était restée à 130 km/h, mais on aurait des doutes. Il faudrait aussi attendre d’avoir plus de données pour tirer des conclusions.» Ces événements sont à ses yeux des signaux d’alerte : «Le bien-être de l’humanité dépend aussi de la stabilité de notre climat.» (Le Figaro-11.08.2010.)
***Réactions d’internautes
KifranK …. »Tout cela [...] est notre faute. Les hommes ont libéré les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. Ils ont cru s’en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. C’est un progrès accéléré vers la mort. Ils emploient pendant quelque temps ces forces pour construire, puis un beau jour, parce que les hommes sont des hommes, c’est-à-dire des êtres chez qui le mal domine le bien, parce que le progrès moral de ces hommes est loin d’avoir été aussi rapide que le progrès de leur science, ils tournent celle-ci vers la destruction. » RAVAGES,René BARJAVEL,en 1943.
mistophore …Il y a d’autres théories que le CO2 , en particulier la baisse d’intensité du champ magnétique terrestre qui fait que le rayonnement solaire est plus pénétrant et agressif que par le passé, donc plus d’énergie = réchauffement; cette théorie a un grand défaut car elle ne permet pas d’accuser quelqu’un ou d’inventer facilement des taxes.
Gerlm001 …Pour l’homme, l’Anthropocènee sera de très courte duree. Depuis 1980, nous sommes entrés l’Anthropocène. Selon Paul Crutzen ; prix Nobel de chimie ; cette époque géologique qui est marquée par l’homme comme son nom l’indique a commencé dés le XIX siècle avec le début de l’industrialisation. Près de deux siècles après, l’Anthropocène est marqué par une crise climatique, dont les causes sont établies comme «propablement humaines» à 90% (reste 10% pour les climatoseptiques). Cette crise climatique qui s’est ammorcée à la fin des années 80 au siècle dernier est évolutive. Elle mènera à une crise biologique par effet de cascade (augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère => augmentation du taux de CO2 dans les océans => saturation de la capacité des océans comme absorbeur de CO2 => accélération de l’augmentation du taux de CO2 dans la biosphère => apparition de pics d’acidités chroniques et élévation globale de la température dans les océans => sélection biologique au sein du phytoplancton au profit des cyanophycées et au détriment des diatomées => diminution de la quantité de phytoplancton => diminution de l’activité photosynthétique et baisse de la production d’oxygène dans le océans => abaissement du taux d’oxygène accompagné d’une élévation des températures dans l’atmosphère => accélération de la déforestation par les incendies et accélération du cycle de l’eau sur les continent par suite d’une augmentation phénoménale de l’humidité dans l’air => sélection biologique au profit d’espèces thermophiles et peu exigentes en oxygène => …..). L’Anthropocène n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements. Quand il commencera à marcher, il n’y aura plus grand monde pour le voir. Moralité: Il faut rigoler avant que le soleil nous tombe sur la tête.
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