le Carnaval (à Fribourg)pour chasser l’hiver
Comme de nombreuses villes suisses, Fribourg s’adonne une fois de plus à cinq jours et cinq nuits de festivités masquées pour marquer la fin de l’hiver. Une douzaine de groupes ont conçu un char. L’Association sportive Mottiv a choisi la fusée de Tintin. En voiture.
«C’est le 6e char que j’organise et le nôtre est toujours le plus haut: cette année il fait 10 m. Le carnaval, c’est comme un virus, on l’a ou on l’a pas. Moi, je l’ai dans le sang!» Christelle Corpataux, 24 ans, a l’enthousiasme contagieux. Elle dirige le groupe d’une trentaine de membres de la société sportive (dont elle est aussi la présidente) qui, chaque année, concocte dans le plus grand secret un des chars du cortège de carnaval. Ils ont commencé à travailler en septembre et le rythme s’est accéléré. «Depuis décembre, ajoute Christelle Corpataux, c’est marqué partout ‘carnaval’ dans mon agenda. J’ai des nuits d’insomnies à me demander comment résoudre tel ou tel problème.»
Les 40 ans de l’homme sur la Lune
Tout ça dans un vacarme de ponceuses, visseuses, etc. Quelqu’un teste la machine à faire de la fumée. Ce brouillard est traversé par un ange: un jeune homme, accroché par un harnais à un treuil à 6 ou 7 mètres de hauteur, vole vers une haute structure métallique. Ce matin-là, ils sont une dizaine à recouvrir la future fusée de panneaux de contre-plaqué, dans le vaste entrepôt prêté par le Groupe E, au bord de la Sarine. «On avait d’abord pensé à la crise boursière mais c’était trop compliqué, alors on a choisi le thème des 40 ans de l’homme sur la Lune, explique Florence. On fabrique la fusée de Tintin, à carrés rouges et blancs, posée à côté d’une lune avec des cratères verdâtres et nous serons déguisés en cosmonautes.» «Le gros souci a été de construire une base assez solide pour supporter 300 à 400 kilos. La fusée est inclinable, pour passer sous les ponts. Mais on ne pourra pas être plus de deux à l’intérieur», explique Stéphane, en mélangeant la peinture.
Un deuxième groupe est chargé des déguisements. «Je suis du quartier et mes parents ont toujours fait le carnaval et les chars. Depuis un ou deux ans, je m’y suis mise aussi», explique Océane. Morgane, sa soeur, est aussi «tombée dans la marmite du carnaval» et suit la tradition familiale. «J’adore, on ne sait jamais ce qui va se passer exactement et il y a des surprise chaque fois!», rit-elle. «Le plus beau, c’est l’ambiance entre nous, ajoute Stéphane. Et aussi le jour du cortège, c’est le délire, l’accomplissement, la cerise sur le gâteau!»
La fête d’un quartier-village
La mère de Stéphane, Patoche, perchée sur l’échelle, en est à son… 25e char. «On est limité par la configuration du parcours, avec des rues et des ponts étroits et notre cortège n’est peut-être pas aussi important qu’ailleurs, mais tous les ‘gens d’en bas’ y mettent du leur», raconte-t-elle. «La Basse», comme ont dit ici, était autrefois un quartier populaire où les bourgeois ne se risquaient pas. Surtout pas à carnaval, où ils risquaient de se voir jetés dans une poussette et lâchés du haut d’une rue très raide, le Stalden. Tout était permis, ou presque, et c’était les femmes (masquées) qui invitaient les hommes à danser…«C’est du passé et, aujourd’hui, c’est aussi la fête des enfants, tempère Alain Rappo, vice-président du comité d’organisation. Le carnaval a été relancé en 1968 par les instituteurs et les habitants de la Basse-Ville. Puis des écoles d »en haut’ s’y sont mises, puis des centres de loisirs et diverses associations.»
En moyenne, le carnaval des Bolzes attire dans les 10’000 personnes, surtout le dimanche. «On ne peut pas mettre beaucoup plus de monde, observe Alain Rappo. Mais c’est le jour le plus important parce qu’il nous permet d’amortir notre budget avec le prix des entrées.» «Cette fois, il y a une quarantaine de numéros: une douzaine de chars, un peu plus de groupes déguisés et les guggenmusiks (cliques de fifres et tambours)», précise Emmanuelle de Gottrau, responsable du cortège. «Le problème, ajoute-t-elle, c’est la sécurité. Il y a de plus en plus d’incivilités, de gens qui laissent leurs petits enfants passer sous les barrières et ramasser les confettis quasiment sous les roues des tracteurs. On n’a jamais eu d’accident mais on renforce de plus en plus la sécurité.»
Cinq jours pour tuer l’hiver
Depuis vendredi, les rues, les cafés et les caves décorés de la Basse-Ville sont remplis de groupes costumés. Samedi, les autorités ont remis officiellement les clés (symboliques) de la ville aux carnavaleux. Point d’orgue dimanche, avec le cortège des chars tirés par des tracteurs ou des 4×4. «Quand je vois les copains sur notre char, le sourire jusqu’aux oreilles, je me dis que c’est le plus beau moment. Moi, je suis plutôt à cran, à cause de la sécurité. Mais après, on fait la fête jusqu’au mardi», se réjouit Christelle Corpataux. Dimanche, une poupée de paille de 9 mètres de haut, le «Rababou» (voleur de bois), symbole des malheurs de l’année et de l’hiver, est jugé et brûlé sur la place du Petit-St-Jean. Comme chaque année, il a été fabriqué en grand secret par Eric Curti et son fils de 12 ans, Alex. «On dit que le temps de l’année dépendra de la rapidité de la combustion (entre 7 et 25 minutes) du Rababou, mais je n’y crois pas trop», affirme-t-il. N’empêche que, cette année, il a brûlé plutôt rapidement: l’été sera chaud. Enfin, Mardi Gras attire des nuées d’enfants déguisés. «Les gens se masquent de moins en moins et on essaie de les encourager à s’y remettre, moi-même je n’arrive pas à garder longtemps mon masque, on n’arrive pas à passer dans la foule», raconte Patoche. On fait encore la fête jusqu’à minuit, jusqu’à ce que tombent les masques. On dort tard le mercredi. Reste à nettoyer une centaine de tonnes de déchets et, peut-être, commencer un petit régime. Après tout, c’est le carême. (swissinfo, 22.02.09.)
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** Art éphémère …
Des équipes en provenance de 10 pays sculptent la neige et la glace.
«Vis l’instant présent»… c’est ce visage.
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