Festival de Cannes

Festival de Cannes

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*Clôture du 67ème Festival de Cannes

La Palme d’or au printemps turc

Nuri Bilge Ceylan recevant la Palme d'or

L’Afrique repart bredouille sans aucun prix pour Timbuktu de Abderahmne Sissako, si ce n’est avec les Prix parallèles Francois-Chalais et le Prix oecuménique, amplement mérités au demeurant.

S’il est dit que la Palme d’or est de couleur politique d’abord, alors la Turquie qui sort vainqueur, doit sa Palme d’or à ses derniers conflits qui ont secoué son pays et à ce souffle de liberté de sa jeunesse. «Cette année, on célèbre le 100e anniversaire du cinéma turc, il était temps que cette Palme arrive» n’a rien mieux trouvé à dire l’un des membres du jury lors de la conférence de presse qui a suivi la cérémonie de clôture du 67e Festival de Cannes. Après Abdelatif Kechiche qui, en tout cas, a dédié sa Palme décernée, l’année dernière, pour le film La vie d’Adèle, à la jeunesse tunisienne, c’est au tour de Nuri Bilge Ceylan de la dédicacer à son tour à ceux qui ont sacrifié leur vie. «Ce prix est une façon aussi de se remémorer tous ceux qui sont décédés.» Après son dernier film Il était une fois en Anatolie, le cinéaste turc de 55 ans, qui compte de très nombreux prix à son actif dont trois déjà récompensés à Cannes, rafle ainsi la tête du podium avec ce film contemplatif qui raconte un drame social sur l’inaptitude de certains jeunes à accepter leur conditions de vie.

Après le Printemps arabe, ne voilà-t-il pas que c’est au tour du Printemps turc à qui le Festival de Cannes a fait le choix de célébrer. Alors, politique ou pas? Le long métrage Timbuktu d’aucuns pensaient qu’il allait repartir avec un prix, au grand théâtre Lumière, restera dans le noir à l’instar de cette population qui résiste dans l’indifférence jusqu’à ce que des hommes armés, venus d’ailleurs, viennent libérer le pays…était-ce la phrase de trop, sous-entendue par Sissako lors du point de presse en faisant allusion au pays de Sarko, qui avait déplu?
L’on ne saura jamais. La déception est en tout cas bien profonde parmi les comédiens de ce film. Reste la qualité artistique du film primé qui compte. «Ce qui me motive, au départ, dira le cinéaste turc, est l’aspect sombre de l’être humain et comprendre l’aspect sombre de mon âme, donc de la nature humaine..» Celle du Festival de Cannes, demeure encore obscure, faut-il l’avouer.
Pour la présidente du jury, Jane Campion, Xavier Dolan, auteur du touchant film Mommy (Prix du jury ex-aequo avec Adieu au langage de Jean-Luc Godard) est «un génie dont le film très intéressant montre une sorte de révolution technologique» alors qu’elle s’est dite «bouleversée» par le film de Godar «qui n’en est presque pas un, car il n’y a pas de récit, mais plutôt un poème».
Sofia Coppola a tenu à préciser, quant à elle, que le prix a été décerné en jugeant d’abord, le film en faisant ainsi abstraction du parcours du réalisateur. Un Prix du jury qualifié par la plupart de celui de «la liberté et de la passion» qui a étonné plus d’un, d’autant plus que Mommy du Canadien Xavier Dolan était pressenti pour la Palme d’or par certains critiques. Si Jane Campion a avoué avoir eu peur au départ du film turc en raison de sa durée (plus de 3h), elle reconnaîtra son plaisir à avoir vu le film «tellement merveilleux et maîtrisé que j’aurai pu le voir encore pendant deux heures supplémentaires». Elle rajoutera que les prix ont été décernés loin de toute considération politique. «Nous avons toujours tenté de déceler un aspect de liberté dans les films, plutôt que le politique.»
Notons que le Prix de la caméra d’or décerné au trio français Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis est un prix amplement mérité, compte tenu de la délicatesse poétique qui se dégage de ce film à la fois drôle et sensible, party girl. Pour Alain Sard producteur de Adieu le langage, le Prix spécial du jury est un prix «de jeunesse». «Godard a 83 ans et Dolna, 25 ans. C’est magnifique.
Voilà de l’encouragement, donc je vais continuer!». «Godard est-il au courant qu’il a reçu un prix?» l’a interrogé un journaliste et Alain Sard de répondre: «Je pense qu’il a dû l’apprendre, mais à mon avis, ce n’est pas cela qui va révolutionner sa vie.» Rires dans la salle. Celui qui aura le plus touché l’assistance est Timothy Spall, Prix d’interprétation masculine pour son rôle dans Mr.Turner. Cet homme qui a échappé il y a quelque années à la maladie du cancer, a avoué son bonheur naïf comme celui d’un adolescent de 16 ans de se voir obtenir un prix après avoir joué avec le réalisateur pour qu’il voue le plus grand respect dans la profession et après avoir été cantonné, surtout, souvent dans des seconds rôles.
Le Prix de l’interprétation féminine, quant à lui, a été décerné à la délurée Julianne Moore dans l’étrange Maps to the stars de David Cronenberg. Le Grand Prix est revenu au film italien Le Meraviglie, tandis que le Prix du meilleur scénario a été attribué au truculent et bien intelligent film russe Leviathan de Andrey Zvyagintsev et Oleg Negin.
Le Prix de la mise en scène est revenu à Bennett Miller qui a avoué avoir pensé son film Foxcather pendant huit ans. Mais celui qui saura bien parler pour défendre son film et surtout ses idéaux est bel et bien le jeune Québécois Xavier Dolan dont on a tenté de restituer fidèlement les propos tant ceux-ci sont pleins de maturité. «Je reconnais le geste délibéré du Festival de Cannes à se soucier du temps séparé entre Godard et moi et de nos recherches de liberté dans nos démarches et époques différentes. J’aime croire que le cinéma est à ce moment-là à un virage et que j’en fait partie.
Le jury a perçu la sensibilité d’un doyen du cinéma et d’un jeune, de tous les âges. On me rappelle constamment que j’ai 25 ans, tout d’un coup, mes interrogations sont pulvérisées. Toute ma vie j’ai entendu: ‘Redescend sur terre, remets-toi à ta place ». Quand j’étais petit, je réalisais que je venais d’un grand pays, mais qui rêvait petit. Et si ce prix peut inspirer les gens de chez moi à faire de grands rêves, eh bien, tant mieux! C’est ça Cannes, il faut rêver en grand. On ramène un prix, un cadeau avec nous avec une grande fierté.»* L’Expression-envoyée spéciale O. HIND - Lundi 26 Mai 2014

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*66éme Festival de Cannes- du 15 au 26 mai 2013

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Le Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche remporte la Palme d’or

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La 66e édition du Festival de Cannes, présidé par Steven Spielberg, a attribué la Palme d’or au réalisateur Abdellatif Kechiche pour son film la Vie d’Adèle, avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, mettant en scène une histoire d’amour entre deux femmes. Le prix d’interprétation féminine a quant à lui été attribué à Bérénice Bejo pour son rôle dans le Passé. Le réalisateur franco-tunisien a salué les Tunisiens, leur souhaitant qu’ils puissent vivre plus libres après la révolution du Jasmin.-dimanche 26 mai 2013.

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**Kechiche « rejette » son héritage et son identité tunisiennes

«Je rêve d’une révolution dans toutes les démocraties corrompues où sévit l’injustice sociale et je rêve d’un soulèvement dans nos banlieues.» Abdelatif Kechiche

Le film de Abdelatif Kechiche La vie d’Adèle a obtenue  la Palme d’or du Festival de Cannes. Le Franco-Tunisien sera le deuxième cinéaste arabe et africain à décrocher cette distinction… en tant que réalisateur après Mohamed Lakhdar Hamina et Chronique des années de braise. Mais dans cette affaire, la Tunisie ne sera pas fière de ce film qui alimente déjà la polémique aussi bien en France qu’ailleurs. Car le film n’est pas produit par la Tunisie et n’évoque pas un sujet tunisien. C’est sans doute pour cette raison que le ministre de la Culture tunisien…n’a pas répondu à l’invitation de son homologue français pour assister à la projection de 19h de La vie d’Adèle. Contrairement au film Le Passé d’Asghar Farhadi, le réalisateur iranien avait gardé son identité et son âme de Perse, alors que Abdelatif Kechiche qui est venu en France à l’âge de 6 ans a compris que pour réussir dans le cinéma en France, il faut filmer des sujets…. français.  Juste après la projection de La vie d’Adèle on a croisé deux critiques égyptiens qui sont restés sonnés après une projection qui a duré plus de trois heures. L’un des deux critiques qui connaît bien le cinéma tunisien, a déclaré notamment que le cinéaste tunisien a fait un film français avec une sensibilité française alors que le cinéaste iranien a fait un film français avec une sensibilité iranienne. Dans Le Passé, le cinéaste iranien s’est interdit de montrer une scène de nu ou un bout de sein, alors que le cinéaste tunisien dans La vie d’Adèle nous a mis plein la gueule en matière de sexe et en libertinage. Dans le stand tunisien situé juste à côté du stand algérien, l’ambiance n’est pas «gay». Abdelatif Kechiche, qui pourra être le premier réalisateur tunisien à décrocher une Palme d’or, ne leur a pas rendu visite. Ils n’ont même pas été invités à la soirée organisée par les producteurs du film dans une luxueuse villa sur les hauteurs de Cannes. On imagine le grand sourire de Mohamed Lakhdar Hamina, quand Kechiche décrochera la Palme d’or, il dira sûrement: «Au moins moi j’ai obtenu la Palme d’or avec un film sur la Révolution algérienne et financé par l’argent du gouvernement algérien.» Car c’est important l’identité du film et du financement. Après que l’Algérie eût décroché la Palme d’or, le président Boumedienne organisa une zerda et une projection à la salle Harcha à laquelle a assisté Che Gevara et plusieurs responsables politiques étrangers. On voit mal Ghannouchi organiser une projection de La vie d’Adèle à Tunis! D’abord, parce que le sujet n’est pas français. Quand le film de Rachid Bouchareb Indigènes décroche le Prix d’interprétation à Cannes c’est essentiellement parce que la politique avait appuyé ce film sur la base de l’apport humain et historique «des libérateurs» de la France. Les producteurs et plus particulièrement Canal+ et France Télévision y étaient pour beaucoup dans cette consécration. Trois ans après Bouchareb, qui est revenu sur la Croisette avec le film Hors-la-loi n’a pas été reçu avec le même enthousiasme, parce que ce sujet pro-algérien et anticolonial ne cadrait pas avec la raison cinématographique cannoise. Alors touchons du bois et espérons que Spielberg aura assez de pouvoir pour imposer la vision iranienne du film Le Passé sur la vision française et politicienne de La vie d’Adèle.*source: L’Expression-27.05.2013.

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Bérénice Bejo remporte le Prix d’interprétation féminine

L’actrice française Bérénice Bejo, remporte le Prix d’interprétation féminine de cette 66e édition du Festival, pour son rôle dans « Le Passé » d’Asghar Farhadi.

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Deux ans après le succès de « The Artist », la belle Bérénice Bejo rafle ce dimanche soir le Prix d’interprétation féminine pour son rôle dans « Le Passé«  d’Asghar Farhadi.

L’actrice de 36 ans y incarme Marie, une mère de famille dépassée par une situation compliquée, entre son nouveau compagnon, sa fille révoltée et son mari iranien venu pour divorcer. Le tout sur fond de lourds secrets dont l’Iranien Asghar Farhadi, oscarisé pour « Une séparation », dissèque scène après scène les effets dévastateurs.

La ravissante jeune femme s’est vu remettre le Prix par Orlando Bloom. Au bord des larmes, elle a remercié le réalisateur iranien qui lui a donné ce rôle avant de l’appeler sur scène pour la traditionnelle photo souvenir. Une récompense bien méritée pour la maîtresse de cérémonie de 2012, qui était un peu stressée avant la projection du film.*Médias-26.05.2013.

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L’Algérie au 66éme Festival de Cannes-2013

Hamidi, un Algérien en course pour la Palme d’or

«L’an dernier c’était six films, cette année on vient avec un catalogue de films très riche, lesquels vont défiler sur un écran plasma installé dans le pavillon», nous a indiqué Nabila Rezaïg.

**Envoyée spéciale de l’Expression à Cannes- O. HIND

Nabila Rezaïg devant l'affiche du pavillon algérien

photo: Nabila Rezaïg devant l’affiche du pavillon algérien

*Il fait chaud sur la Croisette! Bien que le climat soit doux. Des Algériens commencent à débarquer à Cannes et pour cause! Comme l’année dernière, l’Algérie a son pavillon au Village international de Cannes. le cinéma algérien a, pour la seconde fois consécutive, sa place au Festival de Cannes, dont l’édition de cette année s’est ouverte hier et durera jusqu’au 26 mai en cours. Impossible de le rater. Son numéro d’adresse? le 107 au Village international Riviera. D’ailleurs c’est avec élégance que notre pavillon s’est paré cette année pour recevoir ses invités. D’Alger à «Cannes» sonnerait presque comme de Hollywood à Tamanrasset, clin d’oeil au film algérien de Mahmoud Zemmouri… C’est cette appellation assez symbolique que les organisateurs ont choisi pour illustrer leur affiche de cette nouvelle participation algérienne à Cannes. Notre pavillon a fière allure avec son design intérieur blanc et sa terrasse donnant sur la mer. C’est ici, comme l’an dernier, que les cinéphiles et professionnels algériens et étrangers se donneront rendez-vous pour palabrer cinéma et/ou signer des contrats. Car tel est le but d’un tel festival interplanétaire, tisser des contacts pour des éventuels accords de coproduction. C’est l’Agence Algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) sous l’égide du ministère de la Culture qui représentera le cinéma algérien à Cannes en y présentant les dernières productions cinématographiques nationales ainsi que celles en cours de production. Cette année la promotion du cinéma algérien sera déclinée par l’organisation de journées thématiques à même de relancer la dynamique du 7e art en Algérie et faire de notre pays «une destination cinématographique» de choix comme il est mentionné dans le communiqué de l’Aarc. Pour ce faire, ce dernier nous apprend qu’un riche catalogue des nouvelles oeuvres cinématographiques produites par l’Aarc dans le cadre de l’aide du Fdatic sera proposé aux professionnels du cinéma de tout bord. Histoire de trouver preneur ou acheteur. En effet, nous a confié hier, Nabila Rezaïg, responsable du département Cinéma à l’Aarc. «L’an dernier nous étions venus avec six films, cette année, le catalogue en possède une multitude, entre des oeuvres finies, en cours de tournage où en post production. Un écran plasma a été installé au niveau du pavillon où on verra défiler l’ensemble de ces films, du moins ceux dont les producteurs ont remis la copie…». Dans la catégorie long métrage l’on trouve du bon comme du mauvais. Pêle-mêle, il sera suggéré aux distributeurs de cinéma notamment les films Le Menteur de Ali Mouzaoui, L’Héroïne de Chérif Aggoune, Titi de Khaled Barket, Jour de cendre de Amar Sifodil, d’un conte à l’autre de Rabie Benmokhtar, ou encore Mista de Kamel Laïche. S’agissant de la catégorie court métrage, les films présentés sont Le Hublot de Anis Djaâd, Iminig de Mbarek Menad ou encore El Mektoub, court métrage qu’on attend avec impatience de voir de Lamia Brahimi. Pour ce qui est du documentaire cette fois, le programme comprend la mise en avant des films tels Sur les traces de Rachid Koraïchi de Laurent Boullard, Tiddis et l’histoire de Chahrayar Boulberdaâ, ainsi qu’une sélection de films documentaires réalisés dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie. le film d’animation aura aussi droit de cité, puisque Papa Nzenu conte l’Afrique, une coproduction Aarc et Dynamic Art Vision que dirige Djilal Beskri sera présenté pour la première fois. Achevé ou pas, l’Aarc se targuera de présenter aussi des films qualifiés comme «ses grandes coproductions cinématographiques» à l’image de Le Brunous embrasé, épopée sur Fatma N’soumer et réalisé par Belkacem Hadjadj avec… dans le rôle titre, Laëtitia Eïdo comédienne de talent que l’on a déjà aperçue, entre autres, dans le court métrage de Sofia Djama, Mollement un samedi matin. Aussi, sera présenté le film El Wahrani, second long métrage de Lyès Salem, un film qui promet…L’on y découvrira aussi le dernier-né de Rachid Bouchareb l’infatigable qui, à l’instar d’un Merzak Allouache se met à faire quasiment un film par an, si ce n’est plus…Enfin, on notera également la production algéro-palestienne Les Yeux du voleur de la réalisatrice Najwa najjar. Le pavillon servira également à la mise en avant des jeunes cinéastes et producteurs algériens, précise le communiqué de l’Aarc. Parmi eux, on peut citer la boîte Thala Prod laquelle sera représentée par le dynamique Yacine Bouaziz avec son projet El Djazaïria, très bon court métrage de Amin Sidi Boumedienne, meilleur film arabe au festival d’Abou Dhabi. Un film qui sera par ailleurs présenté dans le short corner, à côté d’autres films tels Dayen de Abdelkader Selmi, Le Fou du shiste de Sofiane Bellali, Tarzan, Don Quichotte et Nous de Hassan Ferhani et enfin La Nuit de Yanis Koussim, les deux derniers faisant partie d’une série d’autres films courts entrant dans le cadre du programme Web doc Alger by night. «Le pavillon de l’Algérie sera la vitrine algérienne actuelle avec la présence d’une délégation composée de jeunes réalisateurs, comédiens et producteurs. Il donnera la visibilité aux professionnels algériens en mettant à leur disposition un espace de travail d’échange avec les professionnels internationaux du secteur cinématographiques.» rajoute le communiqué de l’Aarc. Parmi ces comédiens, on relèvera la présence de certains acteurs qui ont pris part à la réalisation de l’émouvant dernier vidéo-clip de Warda. Un hommage lui sera rendu le 17 mai. Date commémorative de la disparition de la diva de la musique arabe. L’excellent clip réalisé par Mounès Khemmar sera présenté ainsi à Cannes et ce, en présence sans doute de son producteur et fils de la chanteuse, Riyad Kesri. Sur la Croisette, on a pu croiser hier, Hassan Kechanche qui joue dans le vidéo-clip de Warda et le réalisateur Mounès Khemmar arrivé hier également à Cannes ainsi que Chérif Aggoune et Yanis Koussim, notamment. Un Festival qui s’annonce riche en films et en rencontres. Hier, le clinquant Gatsby le magnifique avec le beau Dicaprio a ouvert, en hors compétition, les festivités au niveau du Palais. La montée des marches a commencé..*L’Expression-16.05.2013.

Hamidi, un Algérien en course pour la Palme d'or

Hamidi, un Algérien en course pour la Palme d’or

Le journal L’Expression a été le premier média et sans doute le seul qui avait évoqué, le 9 avril dernier, la possible sélection du film de Mohamed Hamidi, Né quelque part en compétition au Festival de Cannes. C’est chose faite, mais on ne s’attendait pas à ce que ce film soit sélectionné de cette façon aussi spectaculaire. C’est du jamais-vu au Festival de Cannes.
En effet, deux jours avant l’ouverture du 66e Festival de Cannes et alors que la sélection avait été bouclée et finalisée et les catalogues imprimés, le comité de sélection a rajouté un film en sélection officielle: le long métrage de l’Algérien Mohamed Hamidi, Né quelque part, avec Jamel Debbouze. C’est d’ailleurs la star franco-marocaine qui a forcé ses relations pour que le film soit accepté et sélectionné par le Festival de Cannes.
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Le film est inscrit sous la bannière française et il est produit par la société de production de Jamel Debbouze, Kissfilms, celle-là même qui avait produit et imposé le film Indigènes de Rachid Bouchareb en 2007. Le film est également coproduit avec France 3 cinema Mars films (France) Juror productions (France) et surtout Agora films (Maroc) et Frakas Productions (Belgique).
Cette opération démontre, si besoin est, la force du lobbying du comique franco-marocain dans l’univers du cinéma français. Aucun producteur français et encore moins algérien ne pouvait imposer son film à Cannes et surtout pas en sélection officielle. Jamel Debbouze a prouvé avec cette sélection surprise et forcée qu’il avait un soutien de taille dans le monde du showbiz français. Mais cette sélection n’a rien d’artistique ou cinématographique, c’est la preuve réelle du travail en coulisses que font les Marocains en France. Tout est relatif.
Jamel Debbouze possède un soutien de taille: le conseiller du roi Mohammed VI, André Azoulay. Le père fondateur du Festival de Marrakech et de tous les événements culturels en relation avec la France.
Le 9 mai dernier, deux figures importantes de la gauche étaient au Maroc pour faire des conférences: l’ex-patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, avait, en effet, participé à une conférence sur la zone euro, organisée par une université privée à Marrakech. Quant à l’ex-compagne de François Hollande, Ségolène Royale, elle était également à la ville ocre pour participer aux Journées d’étude organisées par l’Association internationale des régions francophones «Airf», qu’elle préside.
Même si les deux visites n’ont aucune relation avec le Festival de Cannes, reste qu’il faut décrypter la sélection du film de Debbouze, comme un cadeau de la France au Maroc pour son «hospitalité politique», des choses qui auraient pu être réglées aussi lors de la visite au Maroc du président français, François Hollande le 3 avril. Côté cinéma, le film de Hamidi sera projeté en séance spéciale, réservée aux lycéens de la Région Paca.
La projection se tiendra le mardi 21 mai à 14h dans la salle du 60e, en présence de l’équipe du film. Le film Né quelque part qui a été tourné en France et même en Algérie, raconte l’histoire de Farid, un jeune homme d’origine algérienne, ayant toujours vécu à Montreuil. Lors d’un séjour dans son pays d’origine pour régler une affaire de famille, il fait la connaissance de son cousin et se fait voler ses papiers. Farid est contraint de rentrer en France via les filières clandestines. Le scénario est signé par Mohamed Hamidi et Alain-Michel Blanc (César du meilleur scénario original pour Va, vis et deviens, en 2006). La production sera assurée par Nicolas Duval, Yann Zenou et Laurent Zeitoun, de Quad Films. C’est le premier long métrage du réalisateur franco-algérien, Mohamed Hamidi. Après des études d’économie-gestion, Hamidi enseigne à Bobigny pendant une dizaine d’années. Il abandonne l’enseignement pour se consacrer à l’art et coécrit et met en scène le spectacle de Jamel Debbouze: Tout sur Jamel. Jamel Debbouze tiendra l’un des rôles principaux de Né quelque part, au côté de Tewfik Jallab et Abdelkader Secteur, la dernière collaboration entre Debbouze et l’humoriste algérien avant leur séparation.
Enfin, malgré l’absence de l’Algérie dans la compétition du Festival de Cannes, cette année, un réalisateur algérien y est en compétition, 38 ans après la Palme d’or décrochée par Mohamed Lakhdar Hamina avec son film Chronique des années de braises.*L’Expression-15.05.2013.

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L’Algérie tente de séduire Cannes

Drame, histoire, guerre, amour… Les films algériens défilent sur le tapis rouge à la 66e édition du Festival de Cannes qui se tiendra jusqu’au 26 mai. El Watan Week-end s’est installé au cœur de la Croisette la plus glam.

Envoyé spécial d’El Watan à Cannes-Fayçal Métaoui

Sous la pluie. La montée des marches au Palais des festivals, à Cannes, s’est faite, mercredi soir, sous les averses du printemps. Les curieux, qui avaient attendu des heures la cérémonie d’ouverture pour prendre une photo et voir monter les stars, étaient bien déçus. Il fallait vite se protéger. Les revendeurs de parapluies étaient là pour offrir leurs services. Durant la journée, des dames quémandaient les précieuses invitations pour assister à la fameuse soirée devant le hall consacré aux accréditations. Peine perdue.

Les invitations que les journalistes et professionnels accrédités peuvent obtenir par inscription électroniques étaient épuisées pour les deux premiers jours du Festival ! A Cannes, il faut se lever tôt pour avoir les invitations, surtout pour les films en compétition officielle (les réservations débutent à 7h). Audrey Tautou était la maîtresse de cérémonie. Habitués du festival, Leonardo Di Caprio et son compatriote Steven Spielberg, président du jury longs métrages, étaient les vedettes de la soirée. Cannes a besoin de têtes d’affiche.

Pendant plus de deux minutes, le public a fortement applaudi le réalisateur de E. T. Leonardo Di Caprio était venu pour la projection en hors compétition de The great Gatsby (Gatsby le magnifique) de Baz Luhrmann, qui a coécrit le scénario du film avec Craig Pearce à partir du célèbre roman de Scott Fitzgerald. Baz Luhrmann (réalisateur notamment de Roméo et Juliette) a été «happé», comme il l’a lui-même reconnu, par ce roman lors d’un voyage de nuit dans un train en Sibérie ! «Lorsqu’on avait quinze ans aux Etats-Unis, on lisait Gatsby le magnifique pour voir la décadence, l’alcoolisme et la romance de ces années-là», a expliqué le scénariste Craig Pearce lors de la conférence de presse qui a précédé la projection en présence de l’équipe du film au complet.

Leonardo Di Caprio a, lui, qualifié le livre de Scott Fitzgerald de «chemin sans fin». «Un livre au centre de toutes les lectures», a-t-il affirmé. Ecrit en 1925, ce roman a été adapté quatre fois à l’écran, le premier à l’avoir fait était Herbert Brenon. Craig Pearce n’a pas manqué de rappeler que Scott Fitzgerald avait prévu la crise financière de 1926. Côté retombées économiques, la dentelle française est bien servie par ce film où les costumes féminins sont forts présents, témoins d’une époque où tous les excès étaient permis, à commencer par les mondanités ruineuses ! Une entreprise française a décroché un marché de rêve grâce à Gatsby le magnifique.

«From Algiers to Cannes»

Au village international, sur la Croisette, en face de la Méditerranée et à quelques pas du Palais des festivals, le drapeau algérien flotte à côté de ceux de la Tunisie, de la Géorgie, du Maroc, de l’Inde, du Qatar et des Pays-Bas. Pour la deuxième année consécutive, l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) anime le pavillon Algérie au Festival de Cannes. Le slogan de cette année est : «From Algiers to Cannes» (D’Alger à Cannes). «Nous voulons maintenir la communication avec les professionnels du cinéma et dire que l’Algérie est présente. Nous avons invité des réalisateurs et des producteurs algériens pour présenter leurs œuvres entre longs et courts métrages ainsi que des documentaires. Des productions réalisées à travers le FDATIC (Fonds de soutien du ministère de la Culture) ou à travers le Centre national cinématographique dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays», a précisé Nabila Rezaïg, responsable du département cinéma à l’AARC.

L’agence présente cette année ses différentes coproductions, déjà exécutées ou en cours de réalisation. Il s’agit, par exemple, du long métrage de Belkacem Hadjadj, Le brunous embrasé, consacrée à la vie de Fadhma n’Soumer, celle qui avait dirigé la résistance contre les forces d’occupation françaises entre 1854 et 1857. Ce film est en cours de tournage. Autant qu’El Wahrani de Lyès Salem. Un drame sur fond de guerre, l’histoire de deux destins, ceux de Mourad et Djaffar qui se croisent et se recroisent, deux amis qui se lancent dans le combat libérateur durant les années 1950, quelque part en Algérie. Aux Etats-Unis, Rachid Bouchareb est revenu pour tourner un autre film, Enemy way (la route de l’ennemi), une coproduction algéro-franco-belge. Ce film sera marqué par la présence du comédien américain de renom, Forest Whitaker. En 2012, Rachid Bouchareb a tourné en terres américaines le téléfilm, Just like a woman avec Sienna Miller, Roschdy Zem et Chafia Boudraâ.

«Certifié halal» !

Mahmoud Zemouri, de son côté, va bientôt revenir aussi avec une comédie, Certifié halal. Réalisateur de deux comédies décapantes, Les folles années du twist et de Hollywood à Tamanrasset, Mahmoud Zemouri reste fidèle à l’expression ironique. Certifié Halal suit les aventures de deux mariées qui se retrouvent dans de drôles de situations après une immense confusion lors de la cérémonie de noces. Ce film est en postproduction. Il en est de même pour Histoire sans ailes, de Amar Tribèche, un drame social autour d’une famille qui couve des secrets et des déceptions. Rabie Benmokhtar achève, lui aussi, la postproduction de D’un conte à l’autre, une fiction inspirée du patrimoine oral algérien.

Dans un autre style, Mission, un film policier de Omar Chouchane, sera bientôt achevé, prêt à la présentation au public. Omar Chouchane, qui a coécrit le scénario avec Abdelmadjid Bouagar, suit à la trace deux inspecteurs de police, comme dans une série américaine, Salim et Mourad, aux prises à des crimes urbains, fatalement soutenus par les pouvoirs de l’argent et d’influence. Ce film fera découvrir de nouveaux visages du grand écran comme Mustapha Azzana, Sofiane Dahmani, Ahcène Azzani et Ahmed Ben Adjal. Au chapitre nouveautés, il faut retenir aussi la sortie prochaine de Mista, un drame de Kamel Laïche, retraçant le vécu de gens simples qui tentent de trouver couleur à leur existence. Nabila Rezaïg a rappelé les deux récentes avant-premières faites à Alger avant le Festival de Cannes, Le menteur, de Ali Mouzaoui et L’héroïne, de Chérif Aggoun, qui est présent à Cannes avec sa comédienne Samia Meziane.

Une journée sera consacrée au film d’animation algérien. Djillali Beskri viendra parler du projet Papa Nzenu conte l’Afrique. Ce film de plusieurs épisodes, d’une durée globale de 80 minutes, a été coréalisé avec, entre autres, Hector Sonnon du Bénin, Mandoza de Côte d’Ivoire et Samba Cissé du Sénégal. «En 2012, grâce à ce pavillon Algérie, nous avons élaboré notre programme de l’année après des contacts noués avec des responsables d’autres festivals tels que Doha, Abu Dhabi et Carthage. Des gens sont venus nous voir pour savoir comment avoir des films algériens dans leurs festivals. J’espère que cette année, nous allons organiser d’autres événements autour du cinéma algérien», a indiqué Nabila Rezaïg.

Ce qu’ils présentent à Cannes

-Khadra et Khadda en documentaires

Yasmina et Mohamed est un nouveau documentaire de Regine Abadia, consacré au romancier Yasmina Khadra. «Sous forme de road-movie entre l’Algérie et la France, ce documentaire se déploie comme un voyage à travers l’œuvre du romancier», est-il précisé dans la présentation de ce documentaire. Régine Abadia a réalisé des courts métrages comme Les bêtes et Premier outrage.

Khadda, le signe et l’olivier est un autre documentaire de Jaoudet Gassouma consacré au grand peintre algérien Mohamed Khadda. Pour Jaoudet Gassouma, lui-même plasticien, ce film est un hommage romancé au parcours «tout en relief et en images fortes» d’un artiste fougueux. Mohamed Khadda est décédé en mai 1991.      

-Mounes Khammar présente Eyyam

Le cinéaste algérien présente, aujourd’hui, au pavillon de l’Algérie au village international du 66e Festival de Cannes, le dernier clip de Warda, disparue il y a une année. Eyyam est un clip que Mounes Khammar avait entamé avec Warda de son vivant. Le tournage s’est arrêté après le décès de la chanteuse. Mounes Khammar, encouragé par Ryad Kesri, fils de Warda El Djazaïria, a continué le tournage.

Il a fait appel à Mahmoud Benameur pour les animations et à Soumia Ouarezki pour les mouvements du corps. Eyyam (les jours) est une chanson écrite par le parolier libanais Mounir Abou Assaf et composé par son compatriote Billal El Zeine. Le clip, qui est coproduit par l’AARC et Saphina Production, a été offert à toutes les chaînes de télévision arabes.                                                   

Khaled Barkat en cinéaste

Titi est le nouveau film de Khaled Barkat. C’est également le premier film de cet acteur et chanteur qui a disparu de la scène artistique depuis des années. Khaled Barkat a notamment joué dans le film de Mohamed Chouikh, La citadelle, aux côtés de Fetouma Ousliha. Il est aussi connu par des chansons, devenus tubes dans les années 1980 comme Zorini et Ya loulid. Sans être lié à la forte actualité de ces derniers mois, Titi est film qui aborde le drame d’un enfant qui fugue avec son chien et qui se retrouve au milieu d’un marchandage indécent. L’avant-première de cette fiction se fera dans les prochaines semaines.

Premier long métrage pour Amar Sifodil

Formé en architecture et aux beaux-arts, Amar Sifodil, 38 ans, a choisi l’image pour mieux s’exprimer, élaborer son propos. Il achève bientôt son premier long métrage, Jours de cendre, coproduit par l’AARC. Le film raconte l’incroyable histoire de Patiche, une femme qui cherche sa place sous le soleil, dans un environnement où tournent les vents de la séduction et de l’hypocrisie. Amar Sifodil a réalisé par le passé de nombreux courts métrages comme Histoire des poupées, Sidi El Kebir et Le doute.

Fayçal Métaoui -El Watan-17.05.2013.

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Yamina Benguigui soutient le Cinéma du Sud

Un Algérien parmi les neuf projets sélectionnés

«Nous nous devons d’être solidaires dans ce grand partenariat francophone, même si l’Algérie n’en est pas membre, mais elle est amie et est très présente».

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Solidarité. Un mot décidément que la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, affectionne particulièrement. Et adore le décliner sous toutes ses coutures. Ainsi, après l’affaire de L’Attentat de Zied Doueri, le sentiment de la ministre va directement vers les cinéastes des pays «sous dictature qui ne peuvent pas s’exprimer» selon ses termes, là où la liberté de créer fait donc défaut et les moyens encore plus. Et pour cause, quand il s’agit de censure au cinéma, Yamina Benguigui part au front immédiatement. Elle ne manquera pas de le rappeler, vendredi dernier, où en grande pompe et avec une heure de retard, elle a inauguré le Pavillon «Les Cinémas du Monde 2013».
A ses côtés, le cinéaste Raoul Peck (ancien président du Fond Sud), parrain de la Fabrique «Les Cinémas du Monde», Xavier Darcos, président de l’Institut français, Clément Duhaime, administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie, Marie-Christine Saragosse et la présidente-directrice générale de RFI, France 24 et Monte Carlo, Doualiya. Cette cérémonie était l’occasion de présenter la délégation des neuf jeunes réalisateurs des pays du Sud dont l’Algérie est représentée par le réalisateur Mohamed Latrèche, présent avec son producteur Boualam Ziani.
Tout ce beau monde a inauguré le pavillon et monté les marches à l’occasion du 5e anniversaire du Pavillon «Les Cinémas du Monde». «C’est un honneur et un grand plaisir pour moi d’accompagner les cinéastes retenus par la «Fabrique des cinémas du Monde», pour ce bout de chemin qui n’est finalement que la porte d’entrée vers la plus belle aventure qui soit: la fabrique de la vie», dira Raoul Peck.
Après les master class du parrain et les derniers échanges d’expériences entre le réalisateur accompli et les réalisateurs en devenir, La Fabrique «Les Cinémas du Monde» est déjà au travail. C’est un programme de travail complet, conçu en étroite collaboration avec le Festival de Cannes et le Marché du film. Il est destiné à concrétiser le développement de projets de premier et deuxième longs métrages issus des pays du Sud. Depuis 5 ans, la qualité des ateliers et la richesse des rencontres professionnelles ont déjà permis à plusieurs projets de trouver des opportunités de coproduction et de distribution internationale, nous affirme-t-on. Cette année, neuf jeunes réalisateurs et leurs producteurs sont invités à bénéficier d’un accompagnement personnalisé de leur projet à travers des rendez-vous individuels avec les acteurs-clés de l’industrie cinématographique. Quatre pays sont pour la première fois représentés: l’Arménie, le Burkina Faso, Haïti et les Philippines. En 2012, 80% des projets ont conclu des accords de coproduction dans les six mois. Depuis 5 ans, plus de 75 réalisateurs et producteurs en provenance de 30 pays, dont 26 originaires des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) ont bénéficié de La Fabrique «Les Cinémas du Monde». Quand on sait que l’Algérie souffre cruellement de manque de financement malgré l’apport du Fdatic qui reste bien maigre, cet atelier de travail n’en sera que bénéfique pour notre heureux élu algérien.
Dans son allocution d’ouverture, Yamina Benguigui a affirmé être attachée à la diversité culturelle dont le pavillon et la Fabrique «Les cinémas du Monde» constituent le symbole. «Le cinéma a le pouvoir d’éveiller les consciences, de soutenir la diversité des cultures et de changer le regard sur l’autre», fera-t-elle remarquer avant de louer le cinéma «militant, nécessaire et humain» de Raoul Peck. Et d’évoquer l’objectif de la Francophonie et le rôle de la France dans le soutien de la «création cinématographique des pays du Sud». Elle rappela qu’en 2012 a été lancé le Fonds Sud dont le budget annuel a été augmenté à hauteur de six milliards d’euros. «Une chance pour le cinéma».
En mettant l’accent sur les pays où ne règne pas de démocratie, elle déclarera un peu plus loin, qu’ «on ne peut pas séparer ces non productions sans regarder l’état d’un pays. Là où il y a de la démocratie il faut pousser le cinéma.
L’espace de Francophonie est un espace de valeurs. Nous défendons les démocraties, la culture, nous avons une langue en partage. Nous avons quelques pays où nous travaillons fortement. Nous sommes à égalité avec les pays, c’est de notre devoir d’aider ces pays-là où il y a eu une révolution comme la Tunisie, aider sans ingérence bien entendu, nous devons pousser cette industrie cinématographique parce qu’elle est vitale et essentielle pour les démocraties».
Qu’en est-il de l’Algérie? Nous lui avons demandé en aparté, et la ministre de répondre: «Il est vrai que quand je parle du cinéma algérien, je parle plus du cinéma florissant des années 1970 et 1980 où l’on a vu émerger un cinéma très abouti. Des films algériens distribués à l’étranger ont gagné des Oscars. Nous ne sommes pas partis de rien. Il y a une histoire, une mémoire d’une industrie du cinéma. C’est vrai qu’entre 1980 et 2000, c’est un espace mortifié pour le cinéma où on a dû fermer toutes les salles. Mon regard sur le cinéma algérien? J’ai l’impression qu’il y a, depuis quelques années, un nouveau mouvement, quelques salles qui ont rouvert. Nous nous devons d’être solidaires dans ce grand partenariat francophone même si l’Algérie n’est pas membre de la Francophonie, mais est amie et elle est très présente.» *L’Expression-19.05.2013.

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Le film  »Le Passé » avec Tahar Rahim fait pleurer la Croisette

Farhadi iranise le cinéma français

Quand vous prenez l’acteur principal de  » Un Prophète », Tahar Rahim, l’héroïne de The Artist Bérénice Bejo, et le comédien iranien du film  »La Dernière marche de Leila Hatami », Ali Mosaffa et vous les mettez sous la direction de l’Oscarisé, Asghar Farhadi, ça vous donne un grand film dramatique  »Le Passé » est en compétition dans cette 66e édition du Festival de Cannes. Comment un réalisateur perse «iranise» le cinéma français? Le pari des producteurs français est réussi.
Le cinéma n’a pas de frontières et surtout pas de barrières linguistiques. Les différentes tentatives de récupérer des cinéastes iraniens n’ont pas abouti à l’image de Abbas Kiarostami avec son film Copie conforme en 2010, avec comme comédienne principale, Juliette Binoche. Avec le film Le Passé, le producteur français Alexandre Mallet-Guy peut d’ores et déjà, se frotter les mains. Son film a fait sensation sur la Croisette et selon le «palmomètre», il risque d’être sur le podium. Il fait dire que le dernier film de Asghar Farhadi est un saphir qu’il est impossible de dérober à Cannes! Et pourtant, le scénario est des plus banals, pas d’effets spéciaux, pas de musique de John Williams pour installer l’ambiance et encore moins de maquilleuse pour adoucir les visages des comédiens! C’est en lumière douce que Asghar Farhadi a débuté son film. Une histoire de divorce encore pour l’auteur de La Séparation, mais avec un décor différent de Téhéran: La banlieue française, avec un Iranien qui vient officialiser le divorce, une Française qui collectionne les relations conjugales et un mari maghrébin sur le point de perdre sa femme. Un tourbillon dramatique et social dans lequel le réalisateur iranien a su bien négocier la mise en scène de son oeuvre. Mais ce film n’aurait pas été parfait sans l’apport majestueux des comédiens du film. C’est d’ailleurs comme tous les grands cinéastes, qu’Asghar Farhadi a su téléporter son univers avec lui dans un univers occidental et européen. Peu importe les lieux, les endroits, ce qui compte pour le réalisateur, c’est la capacité intérieure des êtres humains et ce qu’il peut dégager de leurs entrailles. Et à ce jeu, le réalisateur iranien a déjà remporté à nos yeux la Palme de la direction d’acteur!

Le passé est avant tout une banale et simple histoire de divorce qui se transforme en véritable labyrinthe des sentiments. Ahmad, un Iranien (magnifiquement joué par Ali Mosaffa) débarque en France à Sevran pour officialiser le divorce avec sa femme avec laquelle il a vécu en France, cinq années auparavant: ceci joué avec justesse et force par Bérénice Bejo qui veut refaire sa vie avec un homme qu’elle croit être le bon, après deux mariages ratés. Ce dernier, interprété par Tahar Rahim toujours avec les yeux brillants sans larmes est toujours marié à une autre, plongée dans le coma à la suite d’une tentative de suicide. Cet épisode d’une vie française va se mêler au choc des cultures de trois société différentes: La société française, toujours ouverte et en perpétuelle recherche d’identité. La société iranienne, toujours aussi civilisée et conservatrice et enfin la société maghrébine, toujours aussi mal intégrée. Avec ce film, le réalisateur nous explique ce que tous les cinéastes français associés n’ont pu comprendre et transposer dans leurs différents films.
Le film est un perpétuel va-et-vient entre les personnages, chacun sa force, son secret, sa faiblesse et son émotion. Chaque regard est scruté et décrypté avec finesse et intelligence par le réalisateur.
La force d’Asghar Farhadi est de filmer les silences et surtout les regards jetés comme des répliques sans syllabes.
La scène la plus émouvante est sans doute celle de la remise des cadeaux, où deux enfants deviennent les jouets de tensions adultes qui les dépassent. Ou encore le décryptage de la symbolique du pardon chez les personnages principaux du film: Celle du pardon entre la mère et sa fille, ou celle du petit garçon Fouad sur le quai du métro (grande découverte du film) qui, avec les yeux tristes et abattus, interroge son père sur sa mère. Enfin la scène finale, où Samir (Tahar Rahim) retrouve sa femme dans le coma sur un lit d’hôpital, on découvre avec la caméra en balade le plus beau geste d’amour qu’un homme peut offrir à une femme mourante.
Deux heures d’émotion où les larmes sont bloquées par le coeur serré.  Après le succès planétaire d’Une Séparation, Asghar Farhadi a démontré une nouvelle fois, avec ce film qu’il a atteint le sommet de son art et de son cinéma et a démontré surtout qu’il est bien le cinéaste iranien le plus en forme et le plus universel du moment.*L’Expression-19.05.2013.

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Une nouvelle génération de cinéastes chinois

C’est connu, Cannes est le carrefour du cinéma du monde et s’il y a un cinéma qui s’est imposé depuis quelques années, c’est bien le cinéma chinois. D’abord, par ses réalisateurs artistes et techniciens, Zhang Yimou, Chen Kaige ou encore Ang Lee qui a explosé avec son film Tigre et dragon qui consacre les films d’arts martiaux chinois (wuxiapian) et qui est aujourd’hui membre du jury au côté de Steven Spielberg.
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Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération de cinéastes chinois, plus réalistes, plus écorchés vifs et surtout plus portés sur les problèmes de la société chinoise que la culture des arts martiaux. C’est le cas du grand réalisateur chinois, Jia Zhangke, qui est venu présenter à Cannes son dernier opus A Touch of sin. Un film qui vous prend à la gorge dès la première séquence. Une séquence qui a été choisie d’ailleurs parmi les meilleures images des films sélectionnés lors de l’ouverture du Festival.

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C’est la troisième participation en compétition officielle pour le réalisateur chinois Jia Zhang Ke, après Plaisirs inconnus et 24 City, Lion d’or à Venise en 2006. A Touch of sin c’est quatre vies parallèles de la Chine d’aujourd’hui. Dahai, mineur exacerbé par la corruption des dirigeants de son village, Saner, un travailleur migrant qui découvre les possibilités offertes par son arme, Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna qui est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client et Xiaohui un jeune Chinois qui passe d’un boulot à un autre dans des conditions les plus dégradantes. Quatre personnages, quatre provinces et un seul et même reflet de la Chine contemporaine gangrenée, par la violence et la corruption. Dans le premier plan magnifique du film, Dahai, au bord d’une route, jonglait avec une boule rouge. Le champ s’élargit, révélant un camion de tomates renversé et son chargement éparpillé.
Sur la route, passe un homme en moto, qu’on croit sorti du film de Sergio Leone Il était une fois la révolution, il est accosté par trois bandits dans un virage. Très vite il s’empare de son arme et les élimine un par un avec la plus grande aisance. Le décor est planté. La salle de la Croisette est remplie et on ne regrette pas d’avoir attendu une heure sous la pluie et deux heures dans une salle obscure pour découvrir la Chine sous ce nouveau visage.
Un visage où le communisme rouge n’a pas place et où l’économie sauvage et de l’exploitation de l’homme par l’homme prend toute sa place.
Une Chine nouvelle où la prostitution de la femme et des travailleurs pour construire une Chine grandeur nature est devenue plus qu’inévitable.

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Image étonnante qui n’aurait pas pu être filmée il y a quelques années en Chine, où le réalisateur Jia Zhangke, fait passer sous les lumières, des prostituées numérotées défilant devant les riches clients en uniformes des gardes rouges sommant l’objet de sa consommation de l’appeler «camarade cadre» pour augmenter les recettes. Mais au-delà du thème dur choisi, c’est la qualité très forte et pointue de la mise en scène. Des plans superbement filmés, plaçant la violence d’une manière parfois gratuite. Une violence qui est quelquefois nécessaire pour le réalisateur pour dénoncer un fait établi d’une société séculaire qui vient de se transformer en chantier moderne. Comme cette scène d’un chauffeur qui ne voulait pas payer les frais de passage sur un pont et qui se fait lyncher par des larbins d’un chef corrompu. Même si les quatre histoires du film se passent dans des provinces différentes avec des personnages différents, le réalisateur a su les raccorder par le cordon ombilical de la culture chinoise, le théâtre. Et dans ce film, deux séquences de théâtre de rue traditionnel feront trembler les héros du film. La première, au début et qui reflètera le cas de Dahai, quand, se détournant de la scène, ses camarades le couvrent d’insultes. La seconde, à la fin du film et qui se placera à la justice de la théâtralité de ses magistrats rouges sous les yeux de Xaojiu, la tueuse révoltée du sauna.
A Touch of sin est une fresque violente et désabusée sur un pays en pleine mutation. Travailleurs exploités, citoyens poussés à bout, femmes bafouées: tous ces personnages, d’abord impuissants, finiront par se rebeller dans la violence. D’où plusieurs scènes sanglantes, mais non dénuées d’humour, qui font de ce long film (2h13) un polar tout autant qu’un drame qui dénonce avec force les inégalités sociales en Chine. Une image de la Chine tellement négative que certains critiques se demandent comment il a pu éviter la censure.*L’Expression-20.05.2013.

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Festival de Cannes 2009

«Je déclare le 62e Festival ouvert»

«Je ne fixerai pas de ligne comme Sean Penn»<br />

*Isabelle Huppert, présidente du Jury du 62è Festival de Cannes, souhaite choisir des films «au plus près de quelque chose entre l’émotion et la réflexion».

Charles Aznavour qui prête sa voix au héros de Là-Haut, sera le premier à fouler, mercredi soir, le tapis rouge du Palais des festivals, lors de la cérémonie d’ouverture qui présente ce nouveau film des studios Disney/Pixar en 3D relief. D’autres invités célèbres le suivront – Monica Bellucci, Sophie ­Marceau, Diane Kruger, Brad Pitt, Johnny Hallyday, Gérard Depardieu, Éric Cantona. Des cinéastes reconnus comme Jane Campion, Ken Loach, Quentin Tarantino, Pedro Almodovar, Alain Resnais, Michael Haneke et Lars von Trier, tous déjà «palmés», figurent au générique de cette 62e édition. Une affiche plus riche que l’édition 2008 où beaucoup de films n’étaient pas prêts à temps. À ces habitués du festival vient se joindre une nouvelle génération de cinéastes, comme la Britannique Andrea Arnold ou le Palestinien Elia Suleiman.«Aux dernières nouvelles, le cinéma que nous aimons, le cinéma debout, original, singulier, le cinéma des chemins de traverse, serait déclaré mort par les légistes de la pensée unique», déclarait récemment le président du festival, Gilles Jacob, qui a toujours privilégié le cinéma d’auteur. Dans la sélection française figurent quelques cinéastes prometteurs face à Alain Resnais, 86 ans, qui revient cinquante ans après Hiroshima mon amour avec Les Herbes folles : Jacques Audiard pour Un prophète, Xavier Giannoli pour À l’origine, déjà présent à Cannes en 2006 avec Quand j’étais chanteur et Gaspar Noé pour Soudain le vide, lui aussi invité à Cannes avec Irréversible qui fit scandale sur la Croisette en 2002.Côté américain, on frise la disette avec seulement deux films : Quentin Tarantino avec Inglourious Basterds et le Taïwanais Ang Lee qui travaille depuis longtemps outre-Atlantique et s’est penché sur les années hippies avec Taking Woodstock. Francis Ford Coppola n’est pas en compétition avec son nouveau film Tetro mais figure jeudi, en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. En revanche, le cinéma asiatique est présent en force avec cinq longs-métrages, dont Kinatay, du Philippin Brillante Mendoza, présent l’an passé avec un film discutable, Serbis.Nul doute que le jury présidé par Isabelle Huppert, où figurent notamment le réalisateur américain James Gray, les actrices Robin Wright et Sharmila Tagore, aura comme toujours l’embarras du choix pour décerner la palme à l’un des vingt films. Certains comme celui de Lars von Trier, Antichrist ou  Spring Fever du Chinois Lou Ye sentent déjà la poudre. (Le Figaro)

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*un film d’animation pour la soirée d’ouverture

Crédit photo : Disney pictures/ Pixar animation

Pour la première fois de son histoire, le Festival de Cannes présente en ouverture un film d’animation signé Disney-Pixar, Là-Haut, en 3D relief.

coeur- Décidement, les studios Disney-Pixar ne manquent pas d’air. Gonflés même, et à bloc ! Dans Là-haut, Pete Docter a imaginé un héros de 78 ans, veuf et grincheux, qui décide de partir à l’aventure en s’envolant avec sa maison dont il a agrémenté le toit de milliers de ballons. Direction, l’Amérique du Sud. Mais Carl, le vieux grognon, n’avait évidemment pas prévu un invité surprise, Russell, un boy-scout de 8 ans, à la rondeur enthousiaste, maladroit mais toujours prêt à faire une bonne action. En terre inconnue, entre deux chamailleries et de véritables dangers, ils découvriront un oiseau de paradis, des chiens qui parlent et le plaisir d’être ensemble.

«Pour chaque nouveau film, on a le désir de ne pas se répéter, de ne pas suivre les conventions, en un mot d’être uniques», confie Pete Docter. Et si le personnage de Carl n’a rien du pur produit marketing – on l’imagine difficilement vendu en figurine – il a la dimension, joyeusement acariâtre d’un Spencer Tracy ou d’un Walter Matthau. «Quand on a fait le pitch du film à John Lasseter, directeur de la création Disney-Pixar, il a fondu en larmes et nous a laissé carte blanche», ajoute le réalisateur dans son fief de Pixar, situé à Emeryville, à quelques encablures de San Francisco.

Pete Docter est comme chez lui dans cette usine à rêve baignée de lumière et de verdure qui compte 1 100 collaborateurs, «un mélange équilibré d’artistes et de scientifiques qui inventent les logiciels les plus pointus». Lui fait déjà partie des vétérans. En 1990, il a été le troisième animateur à joindre l’aventure Pixar, a collaboré entre autres aux scénarios de Toy Story, de John Lasseter, de Wall-E, d’Andrew Stanton, et a réalisé Monstres et Cie en 2001.

«Au début, il n’y avait aucune règle et tout à inventer. Depuis, Pixar s’est considérablement agrandi mais nous conservons toujours la même ligne : c’est le réalisateur qui est au pouvoir et qui a le dernier mot. John Lasseter, omniprésent, veille à toutes les étapes de la création, mais c’est l’essence de notre travail qu’il veut voir à l’écran. Tous les avis sont bons à entendre. On montre ainsi des séquences aux réalisateurs maison, comme Brad Bird et Andrew Stanton, mais également au personnel de cuisine ou aux gars de la sécurité pour voir leurs réactions.»

Une comédie d’aventures

Tom McCarthy, le réalisateur de The Station Agent et de The Visitor, est venu compléter les rangs, côté scénario. «Je trouvais que nos héros se ressemblaient : solitaires, en marge de la société, ils finissent par entrer en relation avec l’autre. Au cours de son périple, Carl va comprendre que la véritable aventure passe par la découverte et l’amour de son prochain.»

Le dixième long-métrage des studios Pixar est une comédie d’aventures qui, tout en multipliant les scènes loufoques, donne de l’émotion pure en évoquant la mort, la vieillesse, les liens du cœur plutôt que ceux du sang avec poésie. «Walt Disney disait : pour chaque rire, une larme.» L’esthétique n’est pas «photo-réaliste». «Le dessin est simple, proche de la caricature, très cartoonesque en fait. Nous avons établi une grammaire visuelle composée de cercles, de rectangles, de carrés…»

Pour Pete Docter, faire l’ouverture de la 62e édition du Festival de Cannes est «un honneur un peu effrayant». Pour se donner du courage, il pense à son mentor, Joe Grant, l’un des neuf vieux sages de Disney, qui avait connu avec Dumbo en 1947 les honneurs de la sélection officielle avec le grand prix. «J’ai rencontré Joe quand il avait repris du service chez Disney à 90 ans ! Il m’avait donné comme conseil de créer des personnages ancrés dans l’émotion : c’est ceux dont les spectateurs se souviennent…»

Là-Haut – Film d’animation en 3D relief de Pete Docter et Bob Peterson. Durée : 1 h 37. Sortie le 29 juillet en France

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*C’est une grande première pour Cannes. Lors de leur sortie en salle, les cinq premières minutes des films du Festival 2009 seront visibles sur internet. Objectif : «donner envie, à un public jeune, d’aller voir les films», confie Gilles Jacob, le président du Festival, pour qui ces cinq premières minutes seront certainement plus attirantes que «la sempiternelle bande-annonce qui finit par éteindre le désir» . «Est-ce Altman ou Renoir, j’ai oublié, qui disait que les grands créateurs étaient à leur meilleur dans la première et la dernière bobine ?» lance-t-il. «Souhaitons que l’internaute, délaissant consoles et game-boys, soit tenté de se précipiter dans la salle la plus proche pour découvrir la suite.»

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Cannes 

La 62e édition déroule le tapis rouge du 13 au 24 mai. Poids lourds et grands retours, duels de stars, remous en vue…

LE DOS DE MONICA
Avant le règne de la Bellucci, il y eut la Vitti, l’égérie d’Antonioni. En choisissant pour affiche ce somptueux photogramme tiré de L’Avventura (prix du Jury et scandale retentissant en 1960), le Festival rend hommage tout à la fois aux actrices et aux auteurs, et choisit une image énigmatique riche en symboles : trait d’union entre deux mondes, cette femme de dos regarde en direction de la lumière, du futur et, probablement, des cinématographies à venir, autant de territoires à inventer.

SUR LE TAPIS ROUGE
Du côté du red carpet, pas que des bonnes nouvelles puisqu’on annonce une – légère – pénurie d’Hollywoodiens cette année. Mais quand même, sont répertoriés Brad Pitt (avec sa Jolie Madame ?), Johnny Depp et Jude Law, Penélope Cruz, Lætitia Casta, Anna Mouglalis, Éric Cantona, Johnny
Hallyday (dans Vengeance, de Johnnie To), l’increvable Sharon Stone (la meneuse du gala de l’AmfAR, en tandem avec Bill Clinton le 21 mai). Sans oublier un duel de brunes qui fait déjà saliver : Sophie Marceau contre Monica Bellucci dans Ne te retourne pas, le thriller schizo de Marina de Van, présenté hors compétition.

HOLLYWOOD GO HOME ?
Cette année, le sélectionneur Thierry Frémaux et son équipe auront visionné 1 670 longs-métrages venant de 120 pays. Restent 52 longs, dont 20 en compétition. Caractéristique de cette année : un seul film américain dans la compet’ officielle, le très attendu Inglourious Bastards, de Tarantino, avec Brad Pitt, Diane Kruger et Mélanie Laurent. Pour le reste, des poids lourds invités permanents du Festival tels Pedro Almodóvar (Étreintes brisées), Michael Haneke (Le Ruban blanc), Ken Loach (Looking for Eric) ou Lars von Trier (Antichrist). Et aussi des retours attendus comme celui d’Alain Resnais (Les Herbes folles) et Jane Campion (Bright Star).

CHARLOTTE LA SCANDALEUSE
Chaque année, le Festival sélectionne malicieusement un film destiné à provoquer un scandale, du moins des remous cinéphiliques. Cette année, il semble que ce soit le nouveau film de Lars von Trier qui s’y colle. Antichrist est un thriller horrifique qui tourne autour d’un couple en deuil (Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe) censé se reconstruire dans une forêt isolée. La rumeur insiste déjà sur des scènes « violentes et sexuellement explicites ».

*Quatre films en compétition sous bannière tricolore. Un prophète, de Jacques Audiard, relate l’ascension criminelle d’un jeune Maghrébin (Tahar Rahim) qui va devenir le parrain des cités. À l’origine, de Xavier Giannoli, est l’histoire d’un escroc (François Cluzet) confronté aux sentiments quand il tombe amoureux (d’Emmanuelle Devos). Les Herbes folles marque le come-back d’Alain Resnais à Cannes, accompagné de sa muse Sabine Azéma et d’André Dussollier. Autre retour, celui de Gaspar Noé (Irréversible, 2002) avec Soudain le vide, un thriller « hallucinatoire » à la production hybride, puisque tourné au Japon en anglais.

UNE AFFAIRE DE FEMMES
Le jury ? Huit membres, y compris la présidente Huppert. Autour d’elle, trois actrices : une Italienne (Asia Argento), une Américaine (Robin Wright Penn, la femme de Sean, président l’an dernier) et une Taïwanaise (Shu Qi). Les hommes ? Deux célébrités (le réalisateur James Gray et l’écrivain Hanif Kureishi) et deux cinéastes moins exposés (le Turc Nuri Bilge Ceylan et le Coréen Lee Chang-dong). Merci la parité, mais la voix de la présidente fera pencher la balance…(Le Figaro)

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*Le Festival de Cannes est le plus médiatisé au monde. Ses vingt-quatre marches, les plus vertigineusement glamour. Sa Palme d’or, la plus terriblement convoitée. Mais Cannes, c’est aussi et surtout une concentration dingue de célébrités au mètre carré, des soirées très très privées, des déjeuners qui le sont encore plus et des backstages fabuleusement fashion.
Ici, le bureau d’espionnage le plus féminin des coulisses cannoises ! …….

***Ces nanas qui rêvent complètement….

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Mais elle croit quoi, elle ? Qu’elle va réussir à avoir une invitation pour la cérémonie d’ouverture et que moi je vais rester sur le pas de la porte ? Avec une robe en coton et des escarpins même pas Louboutin ? Quel culot ! Non, je n’en arriverai pas là…De toute façon, Edouard Baer, j’ai toute la nuit pour le voir au Jimmy’z.
Et puis la montée des marches, je vais la regarder en mode plateau-télé, depuis ma modeste villa cannoise.

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*16 h 50 – En plus d’être invitée au Jimmy’z, j’ai mon premier scoop cannois. Pour la cérémonie d’ouverture, Isabelle Huppert sera en Giorgio Armani. Ma source ultra-secrète m’a donné des précisions : une robe-manteau croisée de la collection Giorgio Armani Privé couleur champagne, avec un décolleté plongeant, entièrement brodée de fleurs en organdi de soie et strass. Vous doutez de mes contacts ? Regardez la montée des marches de ce soir sur Canal+ ou demain matin sur MadameFigaro.fr, vous serez bluffés..

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14 h 33 – Le jury se presse dans les rues cannoises pour donner la première conférence de presse de la quinzaine. Je tombe nez à nez avec Isabelle Huppert ! Que dire, elle est sublime, majestueuse et très élégante. L’actrice taïwanaise et membre du jury, Shu Qi me sourit avec toute la grâce asiatique… Je suis aux anges. Mais tout va très vite, c’est un peu la folie, et les voilà qui rentrent dans le Palais.Ça y est, je viens de faire mon baptême de stars !

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* Le grand vide….

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Cannes la veille d’une ouverture de Festival, il y a plus excitant… Pas de Paris Hilton sifflant une bouteille de Dom Pérignon sur la plage du Carlton, pas de file de limousines devant le Martinez, pas de paparazzi. Juste des Cannois troisième âge qui cadenassent leurs escabeaux au plus près des marches du Palais des Festivals et des caricatures de californiennes accros aux UV dans les boutiques chic de la rue d’Antibes. À l’intérieur du Palais, c’est-le-bor-del. À 24 heures du coup d’envoi du Festival, il y a encore des travaux à tous les étages. Je n’ai même pas droit à un bout de tapis rouge pour faire mon arrivée royale. Au lieu des « Marion, j’adore ce que vous faites », je fais la-queue-comme-tout-le-monde pour récupérer mon accréditation, à côté de journalistes indifférents à ma présence. C’est vrai que mon horoscope n’était pas top aujourd’hui…  

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*Le grand départ ….C’est mercredi le coup d’envoi du Festival. Mercredi, donc, que je me transforme en espionne de choc à l’affût de la moindre info traitant des rich and famous.
Des mocassins vintage et chemises becebèges, je passe aux talons de 15 cm – priez pour moi mon doux petit Jésus – et aux robes à 10 000. Passage obligé pour avoir une chance de rentrer dans un club cannois. Mes sponsors : Escada, qui m’a gentiment prêté sept robes complètement dingues, le bureau de presse Catherine Miran, qui m’a filé une robe Manoush cirquesque et deux paires de Repetto, et la garde-robe de ma copine Charlotte… Côté look, je suis O.K. Maintenant, il me faut les invitations aux soirées. Ce serait bête que mes tenues de jet-setteuse se retrouvent sur le podium du Flamingo d’Antibes-Juan-les-Pins. Bref. Tout n’est pas formidablement calé, mais j’ai confiance. Cannes, j’arriiiiiiiive !

Enfin, avant d’arriver, je profite de mon dernier jour à la rédaction du MadameFigaro.fr pour réviser les annales people 2008. Absolument pas question de prendre Cameron Diaz pour Sharon Stone, ou David Fincher pour un gars de la sécurité…

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L’interview, calée à 16 h 15 dans les canapés de l’Hôtel Costes, s’est transformée en rendez-vous clandestin dans un cabriolet aux vitres teintées. Par chance, c’était l’heure de pointe, les embouteillages place de la Concorde ont mis le chronomètre de mon côté…….(Blog..Le Figaro)

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3 réponses à “Festival de Cannes”

  1. 15 06 2017
    skin counter strike (17:14:56) :

    Hello! Un énorme merci pour ce super article, cela va juste tellement m’aider! Alors merciiiiiiiiiiiiiiiiiii!

    http://csgo-skins.fr/

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