Habiter en milieu naturel

Avant que vous ne débarquiez près d’un lac pour bâtir votre chalet, la nature faisait bien les choses. N’essayez pas de la mettre à votre main. Tâchez plutôt de l’imiter.«Autrement, vous risquez de détruire ce qui, pourtant, vous a attiré : la biodiversité, entre autres», dit Claude Phaneuf, biologiste et farouche défenseur des rives, dans son livre Habiter en milieu naturel.

On doit prendre garde aux lacs et ne pas accélérer leur vieillissement par notre inconduite. Et traiter la forêt aux petits oignons d’autant que, entre autres raisons, elle fournit subtilement le paclitaxel, une molécule, extraite d’un petit conifère, employée dans la lutte contre le cancer. Elle commande donc le respect.

** Saisir la beauté

Un milieu naturel, insiste Claude Phaneuf, ce n’est pas la ville et ce n’est plus la banlieue. Laissez chez vous votre pelouse, vos massifs de plantes annuelles, vos engrais et pesticides. Place aux plantes indigènes. Ôtez-vous de la tête que vos pommiers, poiriers et autres arbres fruitiers exotiques ont leur place dans un peuplement d’érables ou de bouleaux jaunes.

«Pour que votre rêve soit durable, votre projet de chalet demande réflexion et planification. Avant de pouvoir admirer le coucher de soleil avec émerveillement, plusieurs soirées doivent être passées sur la planche à dessin et dans les livres de documentation», plaide l’auteur.

Regardez, écoutez, agissez suivant le principe de précaution même lorsque vous élevez un muret de maçonnerie.

Habiter en milieu naturel décrit d’abord la nature pour en mieux en saisir la beauté, la complexité aussi bien que la vulnérabilité.

Puis, il contient des photos d’implantatations réussies, d’autres aux effets malheureux. Enfin, des grilles de réflexion, de planification et de mise en oeuvre de projets. (Le Soleil)