Les végétariens ont moins de tension et de diabète
Si la diminution de l’incidence de certains cancers est réellement observée chez les végétariens, elle s’expliquerait surtout par la consommation importante de fruits et de légumes. photo : Le Figaro
* Les bénéfices observés ne sont pas attribués au seul régime sans viande mais surtout à un mode de vie plus sain. En France, ils seraient entre 1 % et 2 %, selon le Centre d’information des viandes (CIV). Contrairement aux idées reçues, être végétarien n’est pas mauvais pour la santé. C’est en tout cas ce qu’estiment Bernard Guy-Grand, vice-président de l’Institut français pour la nutrition (IFN), ancien chef de service à l’Hôtel-Dieu (Paris), spécialiste de la nutrition, et Fernand Lamisse, professeur émérite de nutrition, ancien chef de service des hôpitaux de Tours. Selon eux, l’exclusion des aliments provenant de la chair des animaux terrestres et marins n’a pas de conséquences en termes de carences, à partir du moment où l’on «associe des céréales aux légumineuses au cours d’un repas ou d’une journée ». À ce moment-là, les protéines végétales retrouvent une qualité comparable à celle des protéines animales. Dans le cadre d’un régime végétarien bien suivi, ce sont effectivement les céréales et les légumineuses qui apportent l’essentiel des protéines.
En ce qui concerne la vitamine B12, exclusivement présente dans les aliments d’origine animale, la consommation de lait et d’œufs évite au végétarien d’être carencé. En revanche, les végétaliens (qui ne consomment pas de produits laitiers ni d’œufs) s’exposent au risque de carence en vitamine B12 et à l’anémie. Sans compter les apports insuffisants en calcium, induits par ce type d’alimentation. Les végétaliens doivent donc opter pour des légumes et des fruits riches en calcium comme le cresson, les épinards, les amandes, les noisettes ou les pistaches.
Par ailleurs, en termes de santé, des études épidémiologiques ont montré que les végétariens étaient moins sujets à l’hypertension artérielle et à la morbidité coronarienne. Selon Fernand Lamisse, c’est non seulement « la quantité et la nature des lipides ingérés, à savoir moins d’acides gras saturés, mais également des habitudes de vie (pas de consommation de tabac ni d’alcool et une activité physique plus importante) » qui sont responsables de ces effets bénéfiques sur la santé. Il observe également que les fibres génèrent dans le côlon des acides gras à courte chaîne freinant la synthèse hépatique du cholestérol.
En matière d’obésité et de diabète de type 2, les végétariens seraient également gagnants. L’importance des fibres dans l’alimentation végétarienne exerçant un effet de satiété plus rapide, les végétariens mangent en quantités moindres. En ce qui concerne les cancers, la question est très discutée. Si la diminution de l’incidence de certains cancers est réellement observée chez les végétariens, elle s’expliquerait surtout par la consommation importante de fruits et de légumes. Sans compter que la présence dans les plantes de nombreux antioxydants aurait des vertus anticancérigènes même si cela n’a jamais été démontré.
L’argument écologique
En résumé, plus que le fait d’être végétarien, c’est surtout le mode de vie qui influe sur la santé. « Le bénéfice observé ne peut être attribué à l’absence de viande », estime Fernand Lamisse. Ce qui signifie que les « omnivores » qui mangent entre 400 à 800 grammes de fruits et légumes par jour peuvent aussi tirer les bénéfices d’un mode de vie plus sain.
Bien souvent, être végétarien en France relève d’un choix idéologique ou philosophique, l’argument écologique étant souvent mis en avant. D’après une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production mondiale de viande serait à l’origine de près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Produire un kilo de viande de bœuf génère l’émission de l’équivalent de 36,4 kg de dioxyde de carbone ou CO2. (Le Figaro)
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