L’Islam au pays des Mayas
*Au Mexique Allah Est Grand
«Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mahomet est son messager.»
Dans une mosquée de fortune, Dahud, 18 ans, qui fait office d’imam, initie les plus jeunes à la prière. (Le Figaro Magazine).
Dans les bidonvilles de San Cristóbal de Las Casas, au Chiapas, une communauté de 300 Indiens vit au rythme des cinq prières quotidiennes de l’islam. Un phénomène insolite dans un pays majoritairement catholique.
«Salam alaikoum!», lance un vieillard en descendant d’une colline. Turban sur la tête, pardessus en laine de mouton et sandales, l’homme porte l’habit traditionnel tzotzil (une ethnie maya). Un bâton à la main, il se dirige vers une petite maison blanche sur laquelle est inscrit en rouge «Centre culturel islamique du Mexique». Aidé par une ribambelle d’enfants, il déchausse ses pieds fatigués, s’agenouille et pose sa tête sur le carrelage, en direction de… La Mecque. Une grand-mère fluette aux yeux plissés le rejoint. Voilée de blanc, elle s’installe au bout de la pièce, derrière un rideau à fleurs.
Dans la maison des Chechev, à Nueva Esperanza, Dahud enseigne les sourates du Coran aux enfants.
Suleiman et Habiba sont des Indiens du Chiapas convertis
à l’islam. Avant ils s’appelaient Salvador et Maria…
Catholiques convertis au protestantisme, ces paysans devenus des dissidents religieux furent expulsés de leur village, San Juan Chamula, dans les années 1970, avant de devenir musulmans, voilà plus de dix ans. Aujourd’hui, toute leur famille les Gomez rebaptisés Chechev est fidèle à Allah. Quatre générations, de 4 mois à 105 ans!
De l’autre côté du chemin, où l’on croise des bergères voilées qui ramènent leurs moutons,
on retrouve Nujeila, 21 ans, l’une des petites-filles Chechev.
Les mains posées sur un Coran de poche, elle attend sagement que sa sœur libère le bac à lessive du jardin pour faire ses ablutions. Des suppliques résonnent dans la vallée. Elles proviennent de l’appentis de Juan, alias Mohamed. Coiffé d’une chéchia, ce menuisier de 28 ans apprend les sourates sur CD… Difficile pour eux d’expliquer leur conversion. La seule chose qu’ils expriment, c’est la «tranquillité» qu’ils ont trouvée dans l’islam. «Les Chamulas sont profondément croyants, explique l’anthropologue chiapanèque Gaspar Morquecho. Pour eux, qui ont connu l’oppression, le seul moyen de trouver la paix, c’est d’entrer en religion, et peu importe la religion! Dans l’islam, ils retrouvent certains rites indigènes, comme manger dans la même assiette ou, pour certains, avoir plusieurs femmes.»
Une des petites-filles Chechev nettoie la «mosquée» avant la prière du vendredi.
Un peu plus loin, dans le quartier Nueva Esperanza, une colonie peuplée d’Indiens, vit un des fils de Suleiman. Polygame, Manuel alias Muhammad, un sexagénaire moustachu, est à la tête d’une tribu de 15 enfants. «C’est grâce à l’islam qu’on a réussi à reconstruire notre vie ici », confie ce maçon. Presbytériens puis sabbatiques dans une région où pullulent les sectes d’inspiration protestante, Muhammad et sa première femme, Nura, dont le père fut assassiné par un catholique, sont devenus musulmans en 1996. Jamais ces Chamulas n’avaient entendu parler de l’islam avant de croiser la route d’un missionnaire espagnol: Aureliano Perez, dit l’« Emir Nafia ». Arrivé au Chiapas en pleine révolte zapatiste, cet ex-prof de philo marxiste, proche du mouvement morabite de Grenade, a d’abord tenté de convertir les troupes
du souscommandant Marcos… En vain. Il s’est alors tourné vers les Indiens les plus pauvres de San Cristóbal. Anastasio, alias Ibrahim, le cadet de Muhammad, fut sa première recrue. A 15 ans, il entraîna toute sa famille sur le chemin du prophète Mahomet.
«L’Émir nous disait qu’on allait changer de vie et retrouver la paix, poursuit Muhammad, devenu “hadj” après deux pèlerinages à La Mecque. Ensuite, les problèmes ont commencé… Il ne voulait pas qu’on ait une vie en dehors de la communauté, il refusait que les enfants aillent à l’école, il nous faisait travailler sans nous payer, nous interdisait de parler tzotzil et de manger de la tortilla…»
Il y a trois ans, Muhammad et les siens sont parvenus à se défaire des griffes de l’Emir.
Nujeila s’apprête à faire ses ablutions dans le bac à lessive du jardin.
A deux pas de chez lui, sur un grand mur blanc, on peut lire
«Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mahomet est son messager.» C’est ici qu’Aureliano Perez a fondé sa communauté d’inspiration soufie, baptisée Mission pour la Da’Wa. Avec sa famille et quelques morabites espagnols, il a acheté des terrains, fait bâtir des maisons, une mosquée et ouvert des commerces. A la fin des années 1990, près de 400 Indiens vivaient derrière ce mur. Profitant des donations de l’Oumma (la communauté internationale musulmane), Aureliano Perez vivait en nabab. Décrit comme mystique et autoritaire, intelligent mais pervers, il se comportait en véritable gourou. Jusqu’à ce que les Indiens se rebellent… Seules deux ou trois familles chamulas sont encore sous sa coupe. La plupart des commerces ont fermé. Il reste une pizzeria hallal. L’accueil y est glacial. Deux missionnaires espagnols refusent de nous parler sans l’accord de l’Emir. Surveillé depuis le 11 septembre 2001, leur chef s’est exilé à Mexico, où il poursuit son prosélytisme, sans grand succès. Ses anciens adeptes, eux, sont restés très pieux.
Dans le quartier Ojo de Agua. Nujeila et Hamja, qui exhibe fièrement le Livre saint.
Il est 17 heures. Comme tous les soirs, des oraisons en arabe s’échappent de la maison des Gomez-Chechev. Dans le quartier, à majorité catholique et protestante, cela ne surprend plus personne. «En 2001, certains nous ont traités de terroristes. Mais maintenant, nos voisins, des presbytériens, nous invitent à leur table», raconte Abdul Hafid, l’un des fils de Muhammad, qui vit dans la pièce qui sert de salle de classe aux enfants. Entre les lits superposés et la gazinière, une dizaine d’enfants, assis en tailleur, se bousculent devant des pupitres bricolés avec des caisses en bois. Les fillettes récitent avec ferveur une sourate. Déscolarisées depuis leur passage à la Da’Wa, elles ne manqueraient pour rien au monde un cours du «maestro Dahud», qui leur enseigne le Coran. Vêtu de noir, fines lunettes sur le nez, le jeune maître de 18 ans écrit la leçon du jour dans un arabe littéral impeccable. Orphelin, il a été formé dès l’âge de 11 ans à la madrassa de la Da’Wa, avec une cinquantaine d’enfants, à raison de dix heures par jour. Le reste du temps, Aureliano Perez le faisait travailler bénévolement dans la menuiserie avec les adultes. Aujourd’hui, le jeune homme rêve d’étudier dans une école coranique au Maroc ou en Espagne, afin de devenir l’imam de la communauté indigène. Car, ici, il n’y a pas de chef religieux. Chaque vendredi, les hommes les plus érudits se relayent pour assurer le prêche dans un mélange d’espagnol et de tzotzil.
«En appartenant à une communauté où ils sont tous frères, ces Indiens trouvent un moyen de gommer les différences et de prendre une revanche sur le racisme, analyse l’anthropologue Yvon Le Bot, spécialiste des communautés indiennes. Ils trouvent dans l’islam une forme d’universalité.» Notamment, en effectuant le hadj. Les yeux pétillants de souvenirs, Abdul Hafid est encore bouleversé par son pèlerinage à La Mecque: «C’était pour nous, indigènes, la seule occasion de sortir de notre pays…» (Figaro-Mag.09.07.2010.)
**Des centaines d’indiens se convertissent à l’Islam au Mexique
L’Islam se développe doucement dans certaines communautés indiennes, comme celle de San Cristobal de Las Chiapas, un bidonville au Mexique.
Le Mexique héberge plus de 100 000 000 habitants sur son sol, et est placé au 11ème rang mondial. Environ 90% de sa population est aujourd’hui catholique, et voici que l’Islam se développe doucement dans certaines communautés indiennes, comme celle de San Cristobal de Las Chiapas, un bidonville au Mexique. En effet, à la frontière américaine, cette région dénote avec seulement 60% environ de chrétiens.
En habit traditionnel tzotzil, il pose son front au sol vers la Qibla
Déjà convertis au protestantisme, cette communauté, composée d’environ 300 membres, est expulsée de son village en 1970, étant considérés comme des dissidents religieux. C’est dans les années 90′s qu’ils deviennent musulmans, suite à la rencontre d’Aureliano Perez « l’Emir Nafia », un missionnaire espagnol prêchant l’Islam. Une grande famille, composée de 4 générations, soumise à Allah. Les plus jeunes ont 4 ans, le plus ancien a 104 ans !! Cette communauté possède à présent son « Centre culturel islamique du Mexique » avec sa grande salle carrelée, un joli rideau à fleur au fond pour séparer l’espace des femmes de celui des hommes.
Les indiens se convertissent à l’islam
Alors que rien dans leur environnement ne peut expliquer le choix de cette conversion, la région étant pleines de différentes sectes protestantes, l’ensemble des membres de cette communauté affirme avoir trouvé « la tranquillité » en l’Islam. C’est Anastasio (Ibrahim) qui entra dans l’Islam le premier, à l’âge de 15 ans. Il en parla à tous les membres de sa famille qui adoptèrent sans résistance la Religion. Une communauté d’agriculteurs et d’éleveurs, de « paysans » en d’autres termes, n’oubliant jamais leur Coran (écrit ou Audio), où qu’ils aillent. Le rappel d’Allah les accompagne partout où ils se trouvent, que ce soit dans les champs, sur les chemins, à la lessive… On entend des récitations du Coran, des invocations, les foulards se meuvent dans la campagne, et les enfants attendent leur cours de Coran avec impatience ! Les enfants sont instruits par Abdul Hafid, l’un des fils du frère d’Ibrahim (Anastasio). Dahud, 18 ans, leur enseigne quant à lui le Coran, d’un arabe littéraire impeccable. Son rêve ? étudier dans une école coranique au Maroc ou en Espagne, afin de devenir imam dans sa communauté.
Un Emir chassé, une communauté forte et pieuse
C’est alors que l’Emir, Aureliano Perez, invita cette famille a abandonner certaines de leurs pratiques, les poussant à couper toute relation avec « l’extérieur »; jusqu’à leur demander de ne plus parler tzotzil, leur langue maternelle, ou leur interdisant de manger de la tortilla. L’ensemble de la famille refusa de nier sa propre identité, de fermer la porte à leurs voisins, d’isoler leurs enfants et de travailler pour un homme qui ne les rémunérait pas. l’Emir, le Sabab de leur Guidée, ainsi que ses proches se virent donc mis à l’écart, et la communauté indienne cotinua son chemin, plus pieuse chaque jour. La question que l’on peut se poser alors : les pratiques culturelles sont-elles incompatibles avec la pratique de l’Islam ? Et si oui pour certaines (tenue vestimentaire, chants…) dans quelle mesure ?
Allah a facilité à cette petite communauté, tout d’abord en leur accordant une bonne relation de voisinage avec la communauté chrétienne (catholique, protestante et presbytérienne), mais également en ayant permis à de nombreuses personnes de la communauté d’accomplir leur pèlerinage à la Mecque ! La communauté internationale, touchée par l’histoire de cette communauté, leur ayant envoyé des dons.*source: le 9 novembre 2011 par AJIB.fr
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