Montréal, « bine El Bareh oua el youm »

**Le Québec made in Algérie

Le Canada, ou plus précisément le Québec, est devenu la destination coup de cœur de nombreux immigrés algériens. Travail, meilleure qualité de vie, éducation, climat social plus apaisé… Ce sont tous ces avantages qui ont  poussé et poussent encore aujourd’hui de nombreux Algériens à quitter leur terre natale pour adopter le Canada.

algeriens-Montreal

Depuis 2001, le Québec est devenu l’une des terres d’accueil privilégiée des Algériens. La décennie noire a poussé beaucoup de citoyens algériens à prendre un vol pour cette nouvelle terre d’asile, lieu de tous les possibles. Cette région francophone, leur a offert de grandes facilités d’adaptation et d’intégration. La langue n’était pas une barrière, l’accueil particulier des Canadiens leur a offert un accès plus rapide à leur culture. Les milliers d’Algériens, de parfaits néo-canadiens, ont su très rapidement refaire leur petit monde dans ce pays d’Amérique du Nord. Un peu de Canada, un peu d’Algérie et la magie a pris pour ces migrants d’hier et d’aujourd’hui. Ils ont même recréé leur communauté, leur vie algérienne tout en assimilant la culture québécoise  C’est ainsi qu’ont émergé des quartiers algériens comme « Le Petit Maghreb » de Montréal, l’un des rares quartiers maghrébins d’Amérique du Nord.

Se reconstruire une vie sociale, mais aussi professionnelle. Les Algériens du Canada ont dû se réadapter à un milieu qui offrait certes de meilleures possibilités, mais également ses difficultés. Nombreux sont les étudiants algériens qui ont choisi de parfaire leur parcours au Québec. Dans des universités québécoises réputées pour la qualité de leur formation, mais qui finalement n’ont pu faire valoir leur diplôme, et n’ont pas trouvé un emploi dans leur spécialité. Recommencer sa vie, dans un autre pays n’a pas été facile pour tous, le déracinement plus violent pour certains que d’autres…

Qui sont ces Algériens du Canada ? Comment vivent-ils ? Quelle place a l’Algérie dans leur vie, et envisagent-ils de revenir sur leur terre natale ? Rencontre avec ces Algériens du Québec …*Algérie.Focus-06.02.2013.

**Retourner en Algérie ou rester à Montréal ?

Pourquoi les immigrants algériens de Montréal qui n’arrivent pas à décrocher un emploi dans leur domaine, qui doivent retourner sur les bancs d’école pour obtenir une équivalence ou qui se retrouvent au chômage ne rentrent-ils pas en Algérie ?

algériens montréal

Retourner en Algérie après l’avoir quittée n’est pas aussi facile qu’on pourrait le penser. Ces Algériens avaient tous leurs raisons de quitter leur pays natal. Et malgré les difficultés rencontrées, il est souvent plus avantageux et plus facile pour eux de rester à Montréal. Ils s’y sont installés avec leur famille avec pour objectif d’avoir un meilleur mode de vie. Alors ils ne s’en cachent pas, travailler dans un domaine qui n’est pas le leur n’est rien, comparé au coût des études qu’on leur demande de reprendre et aux complications du retour.

Réactions de l’entourage

Se réinstaller en Algérie semble être le choix le moins évident à supporter, car les Algériens qui en feraient le choix devraient à la fois tout recommencer à zéro dans leur propre pays, et ce, en subissant le jugement de leur entourage. « On est humilié lorsqu’on revient. Personne n’encourage notre retour. L’entourage réagit de manière négative à notre égard en nous faisant des reproches du genre : Tes frères, tes sœurs, tes amis, tes collègues de travail, tous ont réussi sauf toi. Il n’y a rien en Algérie. C’est la misère. Les gens traversent la mer et risquent leur vie pour tenter leur chance ailleurs et vous vous revenez. Mais vous êtes malades », donne en exemple Abderrahim Alachaher, propriétaire du Marché Cordoba. Ainsi, pour éviter toutes ces remarques désobligeantes, les Algériens préfèrent se refaire une vie à Montréal du mieux qu’ils le peuvent. D’autant plus qu’il est difficile de reprendre sa place au sein d’une entreprise que l’on a quittée pour aller travailler dans un autre pays. Retourner en Algérie ne leur paraît donc possible qu’après avoir acquis une certaine expérience.

Il ne faut pas oublier les enfants dans tout ça. Le fait de s’installer dans un nouveau pays avec sa famille engendre plusieurs responsabilités et limites. Les parents ne peuvent pas retourner en Algérie aussi facilement qu’une personne venue seule. Certains enfants sont nés au Québec. Les faire changer de pays devient chose délicate à partir du moment où l’âge scolaire est atteint, car en plus de devoir passer par un processus d’intégration, l’obstacle de la langue les attend. « Au primaire, en Algérie, 80 % des matières sont enseignées en arabe et 20 % en français. Alors si l’enfant ne connaît pas assez bien la langue arabe, ça devient un problème. Et ça, c’est sans parler de la surcharge des classes et de la réaction des enfants là-bas. Ça finit par faire beaucoup d’adaptations du même coup pour un enfant » précise M. Alachaher.

Une autre raison pour laquelle les Algériens ne veulent pas revenir au pays : les problèmes de logements qui perdurent. « Là-bas, la majorité devra retourner chez la famille, alors qu’ici c’est facile d’avoir accès à un appartement », fait remarquer Nacer Boudi, fondateur de l’association Le Petit Maghreb. Globalement, Montréal semble donc malgré tout offrir plus d’avantages que d’inconvénients à la majorité des immigrants algériens.

Une possible retraite en Algérie

« Je me rappelle de mon arrivée à Montréal comme si c’était hier. Ça date du 30 octobre 1998 », précise sans difficulté Abderrahim Alachaher, propriétaire du Marché Cordoba. Mais avant d’atterrir à Montréal, M. Alachaher avait immigré en France. Il s’y était installé pour mener des études supérieures. Après l’obtention de son doctorat, il fit une recherche d’emplois, mais ce fut sans succès. « C’était bouché en France », se souvient-il. Se disant qu’il pourrait avoir plus d’opportunités d’emplois au Québec, il changea à nouveau de pays de résidence et s’intégra sans difficulté. « Comme je m’étais déjà exilé en France, je savais qu’il y aurait une adaptation à faire pour le Québec. Mais, je savais ce que c’était d’être loin de ma famille. C’est seulement la distance qui a augmenté et les lois qui ont changé », mentionne-t-il. Cette adaptation fut toutefois moins évidente pour sa femme, une Française d’origine algérienne. « C’était un peu difficile pour elle au début, parce que c’était sa première sortie hors de la France et elle trouvait ça dur d’être loin de sa famille. Mais elle a fini par s’habituer », souligne-t-il.

Le Canada, lui a donné une nouvelle chance, une nouvelle vie mais à sa retraite, M. Alachaher aimerait bien s’acheter une maison ou un appartement en Algérie, tout en gardant un pied-à-terre au Québec. « L’idéal serait de rester six mois là-bas et six mois ici. Je me vois mal me réinstaller complètement en Algérie, alors que mes enfants resteront probablement au Québec, car je ne veux pas perdre le lien parental », soutient-il. Les enfants de M. Alachaher sont nés à Montréal. Ils n’ont pas eu à s’intégrer dans une société nouvelle, comme d’autres enfants nés en Algérie, mais ayant immigré au Canada avec leurs parents. « Il ne faut pas qu’ils oublient leur pays d’origine et son histoire. Ils ont des racines, une religion », rappelle-t-il. Comme les enfants de M. Alachaher, plus du quart (27,1 %) des Algériens, incluant les résidents non permanents, sont nés au Canada et près du trois quarts (72,9 %) d’entre eux sont nés à l’étranger. D’autre part, « 42 % des membres des familles de la communauté algérienne sont des enfants ».

Entre le Canada et l’Algérie, M. Alachaher ne pourrait pas choisir. Mais l’Algérie occupe une place importante dans son cœur : « Malgré tout ce qui se dit sur notre pays à propos de la corruption, de la mauvaise gouvernance, de la saleté, l’Algérie restera toujours notre pays. Le pays parfait n’existe pas. Au Canada aussi il y a de la corruption », fait-il remarquer en citant l’exemple de la commission Charbonneau qui essaie tant bien que mal de faire la lumière sur le scandale de la construction qui a fait rage au Québec dernièrement. « Il n’y a pas un Etat où il n’y a pas de corruption. C’est vrai qu’elle est plus grave dans certains endroits, mais ce n’est pas une raison pour détester son pays. Il ne faut jamais oublier ses racines. C’est ce qui fait la fierté d’une personne. Malheureusement, certains insultent leur terre d’origine à longueur de journée », regrette enfin M. Alachaher. *Algérie.Focus-06.02.2013.

**Québec : dur, dur pour un Algérien de faire valoir son diplôme !

Trouver un emploi dans son pays d’adoption n’est pas de tout repos. Malgré leurs diplômes, leurs expériences et leurs compétences, les Algériens qui ont immigré à Montréal avec l’espoir de décrocher un meilleur emploi se sont vus confronter à une réalité à laquelle ils ne s’attendaient pas.

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Rares sont le migrants algériens à travailler dans leur domaine d’études. Cela est principalement dû au fait que leurs diplômes d’origine ne sont pas reconnus par le Québec. Mais cette non-reconnaissance des diplômes apporte une autre problématique. En effet, l’exercice de certaines professions est réglementé par un ordre professionnel. Or, pour l’intégrer, les diplômes doivent être reconnus. Les médecins, les ingénieurs, les pharmaciens, les infirmières et les psychologues ne sont que quelques exemples de métiers régis par des ordres professionnels. Cette double inaccessibilité en décourage plus d’un à rester dans leur domaine.

Abderrahim Alachaher fait partie de ceux-là. Détenteur d’un doctorat français en génie civil et incapable de trouver un emploi en France, il s’aventure à Montréal. Mais un obstacle l’attendait. « À ma grande surprise, il fallait intégrer l’ordre des ingénieurs du Québec », se souvient-il. Comme sa formation lui permettait également d’enseigner dans les universités, il postule ensuite auprès de celles-ci, mais des diplômes canadiens lui sont demandés; les diplômes français n’étant pas reconnus. « Je n’avais aucune chance à moins de refaire toutes mes études. Alors j’ai oublié ma formation et je me suis recyclé dans le commerce », fait-il savoir. « Pour le moment, je ne regrette pas. Je travaille à mon compte. Je suis libre et autonome. Je suis maître de mes ressources. Je peux travailler toute la journée comme je peux ne pas travailler pendant toute une journée. Je peux engager des personnes qui travailleront pour moi, bref, je n’ai de compte à rendre à personne. C’est le vrai bonheur », s’exclame-t-il.

Recommencer à zéro

M. Alachaher est Montréalais depuis plus de 14 ans. Il est devenu le propriétaire du Marché Cordoba en 1999, tout juste un an après avoir immigré dans la métropole. C’est parce qu’il est arrivé au Québec avec quelques économies en poche qu’il a pu investir dans un commerce. Seulement, d’autres ne sont pas aussi prévoyants. En effet, plusieurs immigrants d’origine algérienne s’établissent à Montréal avec un diplôme et une expérience professionnelle sous la main, mais sans un sou de côté en cas d’échec dans leurs recherches d’emplois. Ils aimeraient eux aussi concrétiser d’autres projets professionnels, mais sans réserve d’argent, ils se retrouvent coincés. Ils se contentent donc d’un choix restreint. « Soit ils poursuivent leurs recherches d’emplois, soit ils s’inscrivent au bien-être social, soit ils travaillent au noir pour éviter de payer des impôts et des taxes. En général, ce sont les couples avec des enfants qui doivent aller jusque-là parce qu’ils ont beaucoup de dépenses », signale M. Alachaher. .

Montréal,

Le fondateur de l’association Le Petit Maghreb, Nacer Boudi est un ingénieur de troisième cycle en énergie solaire. Tout comme pour M. Alachaher, l’ordre des professionnels fut un obstacle infranchissable. Il ouvrit donc, lui aussi, un commerce. « Je me suis reconverti et je ne m’en plains pas. La réalité est ainsi », dit-il tout simplement. « Notre génération s’est retrouvée à devoir recommencer sa vie à zéro. Les médecins, les ingénieurs, tous ces gens de l’université ont dû pour la majorité se reconvertir en chauffeur de taxi ou en commerçant étant donné la non-reconnaissance des diplômes et l’inaccessibilité des ordres professionnels », explique M. Boudi. Il précise que la majorité de cette génération a des enfants et doit subvenir à leurs besoins, ce qui n’aida pas leur cause. « S’ils reprenaient leurs études à zéro, ils empilaient les dettes. Le choix était donc à la fois facile et imposé, c’est-à-dire qu’il valait mieux pour eux de créer leur propre emploi, tout en doublant leurs compétences. Ils se sont donc tournés vers les petits métiers comme chauffeurs de taxis, manufacturiers, commerçants, bouchers, etc. », indique-t-il. De leur côté, les femmes ont plutôt tendance à ouvrir une garderie.

Étudier à Montréal

En quittant l’Algérie pour Montréal, Abdenour, un Algérois de 33 ans a voulu mettre toutes les chances de son côté en y poursuivant ses études. Étudiant en ingénierie, il a choisi de suivre ses cours en anglais. « Il y a beaucoup d’opportunités d’emplois ici lorsqu’on est bilingue de langue française et anglaise », évoque-t-il. À vrai dire, Abdenour et les enfants d’origine algérienne nés au Canada auront davantage l’occasion de réaliser leurs objectifs professionnels, par le simple fait d’avoir mené à terme leurs études sur leur terre d’adoption. « Et il faut dire ce qu’il en est, c’est mieux pour nos enfants d’étudier ici, car l’enseignement est de meilleure qualité », affirme M. Boudi. Abdenour est d’ailleurs du même avis. « Je préfère étudier au Québec parce que la méthodologie est claire et structurée. Tout est dirigé pour que l’on réussisse, alors qu’en Algérie même le système scolaire est saboté », souligne-t-il.

Scolarisés, mais au chômage!

Les Algériens ont beau avoir un cursus scolaire plus complet que les Québécois, ils sont moins nombreux qu’eux sur le marché du travail. En effet, les membres de la communauté algérienne s’exposent à un taux de chômage trois fois plus élevé que celui des Québécois (20,1 % contre 7 %). « C’est vraiment dommage, car on se rend compte que la plupart des commerçants sont des gens hyper diplômés, mais qui ne trouvent pas de travail parce que leurs diplômes d’origines ne sont pas reconnus », confirme Anie Samson, maire de l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc Extension. Malgré ces embauches, Mme Samson souligne que l’orgueil, la fierté et l’indépendance des Algériens font en sorte qu’ils réussissent tout de même à s’intégrer sur le marché du travail.

Effectivement, la plupart des Algériens ne font pas marche arrière et s’adaptent. Ils n’ont pour la plupart pas d’autres choix que de vivre avec cette réalité et de résister. Mais pendant ce temps là, la matière grise des immigrés algériens n’est pas exploitée à bon escient par le Québec et cela pourrait engendrer d’importantes conséquences sur les générations futures de cette communauté. « Il ne faudra pas s’attendre à beaucoup de la part de nos enfants s’ils ne peuvent pas voir leurs parents travailler dans leur domaine, car tout cela est une forme de découragement indirect », soutient un immigrant algérien. Ce dernier enseignait au parascolaire dans son pays. Il est désormais employé d’une pharmacie, un endroit où il n’aurait jamais pensé travailler en s’installant à Montréal. « J’espérais de meilleures conditions de travail en venant ici », avoue-t-il sur un ton déçu.

Tous ne s’arrêtent pas à cette vision négative du futur de la nouvelle génération. Bien qu’il n’ait pas exercé le métier pour lequel il a étudié tant d’années, M. Alachaher a pu gérer un commerce. Il est convaincu que des parcours comme le sien peuvent être un modèle pour les enfants. « Je voulais réussir ma vie et malgré les obstacles, je crois que c’est le cas. Je veux transmettre cette réussite à mes enfants, car je veux qu’ils réussissent autant professionnellement que personnellement », mentionne-t-il.

Une perte pour le Québec

Tous ces Algériens qui ne travaillent pas dans leur domaine sont une perte pour le Québec. La barrière des ordres professionnels et la non-reconnaissance de leur diplôme d’origine les freinent. Cependant, M. Boudi croit qu’il est possible de trouver une solution plus efficace que de renvoyer tous ces Algériens sur les bancs d’école, car d’après lui, les ajustements à faire ne sont pas d’ordre théorique, mais d’ordre pratique.

Par exemple, pour les médecins, M. Boudi propose qu’on leur permette d’accomplir un stage au sein des hôpitaux afin de les entraîner dans les conditions de travail du Québec pendant une période donnée. Leurs compétences pratiques et théoriques pourraient ensuite faire l’objet d’une évaluation, puis selon les cas, d’une validation. M. Boudi suggère également que ces stages soient effectués dans les régions, là où c’est plus difficile de garder les médecins. « Un médecin, ça devrait travailler à l’hôpital, pas dans un commerce ou un taxi », fait-il remarquer.

Cette proposition pourrait être envisagée pour plusieurs autres professions et combler une pénurie de main-d’œuvre qui frappent de plein fouet divers secteurs, et ce, tout en réduisant le taux de chômage.*Algérie.Focus-06.02.2013

**Montréal, une ville privilégiée par les Algériens

Le Québec ! Reconnu par le monde comme une terre d’accueil pour tous, nombreuses sont les personnes à vouloir quitter leur pays natal pour y refaire leur vie. Les Algériens choisissent d’ailleurs majoritairement d’immigrer dans sa métropole, Montréal.

La langue française, les repères familiaux, les opportunités d’emplois et la recherche d’une meilleure qualité de vie sont les principales raisons pour lesquelles les Algériens privilégient Montréal comme terre d’immigration.

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L’arrivée d’une population originaire d’Algérie au Québec est récente et en constante augmentation. La plupart ont immigré à Montréal pendant ou juste après la décennie noire. En effet, selon le recensement de Statistiques Canada datant de 2006, la moitié des 25 150 personnes d’origine algérienne se sont installées à Montréal entre 2001 et 2006 et 29,6 % entre 1996 et 2000. Par ailleurs, 72,7 % de ces immigrés résidents ont pour unique origine l’Algérie, alors que 27,3 % ont au moins une autre origine.

En ce qui concerne la langue française, elle est connue par la quasi-totalité (96,8 %) des membres de cette communauté. Plus de la moitié (55,3 %) connaissent uniquement la langue française, qui est à 30,3 % leur langue maternelle. La langue la plus souvent parlée à la maison est d’ailleurs le français pour la majorité d’entre eux (57,9 %).

Plier bagage pour de meilleures perspectives

Un Algérien rencontré à la sortie d’un café du « Petit Maghreb » fait partie de ceux qui ont quitté l’Algérie pendant la guerre civile. « Avec le terrorisme, il n’y avait plus de sécurité dans le pays, c’est pour cela que j’ai voulu partir », déclare-t-il tout en avouant avoir trouvé son intégration initiale un peu complexe. « C’est normal que les premières années soient difficiles parce qu’on change de pays, d’environnement; c’est toute notre vie qui change. Alors, on doit passer par un processus d’adaptation. Mais au fil des années, on trouve nos repères », explique-t-il. Originaire d’Alger, ce Montréalais d’adoption ne met pas de croix sur un éventuel retour définitif en Algérie, mais les raisons d’y retourner ne semblent pas lui venir à l’esprit. « Le mode de vie au Canada est meilleur que celui de plusieurs autres pays », atteste-t-il avant d’ajouter que son possible retour en Algérie dépendra en grande partie du niveau de stabilité que le pays atteindra.

Également originaire d’Alger, Abdenour, 33 ans, dit avoir quitté l’Algérie afin d’élargir les perspectives de sa vie. « Ici, j’ai les opportunités de réussir. En Algérie on ne peut pas avancer, ça bloque. Je ne pouvais plus vivre comme ça », lance-t-il. Étudiant en ingénierie, il a lui aussi opté pour Montréal parce que certains de ses oncles y étaient déjà installés. Le fait d’avoir de la famille à Montréal lui a permis de ne pas se sentir étranger et de s’intégrer facilement. « Je me sens chez moi ici. Je ne peux plus quitter cet endroit », avance-t-il. Le fait d’avoir certains membres de sa famille à Montréal, de fréquenter la communauté algérienne et de pouvoir saisir des opportunités de travail intéressantes à la suite de ses études a convaincu Abdenour de ne pas retourner vivre en Algérie. Toutefois, des vacances dans son pays natal s’imposent à lui chaque année pour revoir les membres de sa famille qui y demeurent toujours.

Jamais Omar n’avait pensé quitter l’Algérie pour Montréal. C’est lors d’un séjour dans la métropole pour rendre visite à son frère qu’il eut le coup de foudre. « C’est le destin. J’ai tellement aimé cette ville que j’ai ensuite fait une demande de résidence, puis je suis venu m’installer ici avec ma femme», raconte-t-il. Le propriétaire de la Boucherie Halal du Petit Maghreb se donne tout de même le plaisir d’aller retrouver sa famille en Algérie chaque deux ou trois ans.

Les Algériens confirment que le fait d’avoir de la famille ou des amis à Montréal facilite non seulement leur intégration, mais également leur installation. « Ça nous donne un point de départ, un certain repère. Si quelqu’un d’entre nous décide de changer de ville ou de province, ça devient aussi plus facile pour nous de s’implanter à cet endroit », indique un Algérien rencontré au Café Sable d’or.

Les femmes s’intègrent plus rapidement

Même si les Algériens sont un peu plus nombreux (53,4 %) que les Algériennes (46,6 %) à avoir immigré au Canada, les femmes ont tendance à s’intégrer plus rapidement que les hommes, selon Anie Samson, maire de l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc Extension. Les mères de famille surtout, et ce, simplement par le fait de s’impliquer dans le comité des parents de l’école que leurs enfants fréquentent, car cela leur permet de faire des rencontres, de sortir et de comprendre le mode de vie de leur société d’accueil.

Toujours selon les données de Statistiques Canada datant de 2006, « les femmes de cette communauté sont proportionnellement plus nombreuses que les hommes à être légalement mariées et non séparées ». Amel était mariée avant de s’installer au Canada. C’est après avoir surpris son mari au lit avec une autre femme qu’elle s’est séparée de lui et a fait sa demande d’immigration pour le Canada. Mère d’un petit garçon, Amel n’a pas pu le ramener à Montréal avec elle, car son père n’a pas voulu signer l’autorisation lui permettant d’inclure son fils dans sa demande. Elle retourne le voir en Algérie chaque fois qu’elle le peut, mais souhaite plus que tout pouvoir le ramener avec elle à Montréal un jour. « Je veux construire un avenir pour moi ainsi que pour mon petit. J’espère refaire ma vie ici avec lui », dit-elle.

C’est sans regret qu’Amel raconte avoir fui son pays. Elle ne pouvait plus supporter les conditions dans lesquelles elle vivait. « La femme n’a aucun statut en Algérie. Elle n’est pas reconnue à sa juste valeur, malheureusement », affirme-t-elle avec émotions. Originaire de Sidi Bel Abbès, Amel s’est facilement et rapidement intégrée à la société et à la culture québécoise. À la question, pensez-vous un jour retourner vivre en Algérie, Amel répond sans hésitation et avec un soupçon d’amertume : « Ce n’est même pas envisageable. J’en ai eu pour mon compte! »

Non loin du restaurant où travaille Amel, une jeune femme de 18 ans est préposée au comptoir de la boulangerie/pâtisserie de son père. Rapidement, elle s’est faite des amies à l’école. Mais son pays natal lui manque. Surtout les membres de sa famille et les amis à qui elle a dû dire au revoir. « Ma famille et moi sommes encore attachées à notre culture, mais bon, on se sent bien ici, alors on s’ouvre à la culture québécoise », fait-elle savoir. Néanmoins, la demoiselle pense déjà retourner définitivement au bercail après ses études pour y travailler et y fonder une famille. **Marie-Pier Boucher .*Algérie.Focus-06.02.2013

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Montréal, « bine El Bareh oua el youm »

Destination : Canada Dry !

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Passera, ne passera pas pendant le Ramadhan ? Telle est la question qui revient avec insistance ces derniers temps au sein de la communauté algérienne du Canada et particulièrement celle, nombreuse, vivant à Montréal. Montréal (Canada). correspondance d’El Watan.

L’objet de cette attente est le feuilleton Bine El Bareh Ouel Youm (Entre hier et aujourd’hui) dont le tournage a eu lieu à Montréal, il y a de cela plusieurs mois et s’est étalé sur quelques semaines. Il raconte, loin des clichés idylliques que véhiculent certaines émissions, la « vraie » vie des Algériens du Canada. « C’est l’histoire des familles algériennes qui vivent au Canada. Le feuilleton met en avant le changement qui affecte le comportement des gens quand ils changent de pays et donc de lois », explique Brahim Ameur, son réalisateur et producteur. Tout y passe : amour, pression sur la cohésion familiale, délinquance. En gros, le téléspectateur aura à voir comment « Montréal qui est une destination de rêve pour nombre d’Algériens qui s’y installent en quête d’une vie meilleure » se transforment parfois en un enfer car « le chemin de l’intégration est jalonné par les défis d’une réalité nouvelle où la cohésion familiale est mise à rude épreuve », peut-on lire dans le synopsis. En fin connaisseur des mœurs des Algériens de Montréal, il affirme que « le scénario s’inspire de faits réels particulièrement en ce qui a trait au phénomène du divorce dans la communauté ».

Plusieurs scènes ont été filmées au quartier montréalais Le Petit Maghreb. Brahim Ameur qui a vendu tout ce qu’il possède pour financer le feuilleton a réussi à réunir un casting intéressant dont le passage à Montréal a été très remarqué en novembre dernier : Abdelaziz Guerda, Fawzi Saïchi et les chanteurs Hakim Salhi et Mourad Djaâfri pour les plus connus en Algérie et Djamel Lahlou et cheb Faycel de Montréal. La direction photo a été confiée au maître Allel Yahiaoui. Le réalisateur a remis son feuilleton à la télévision nationale pour « traitement ». Pour « lecture », en d’autres termes. Confiant dans la suite qu’aura ce traitement, Brahim Ameur affirme ne pas savoir si le feuilleton sera programmé pendant le mois de Ramadhan, son vœu le plus cher. Il rejoint ainsi les nombreux Algériens de la métropole canadienne. Si le passage sur Canal Algérie semble acquis, la Télévision nationale gagnerait à la passer en hertzien. Le sujet intéresse beaucoup de téléspectateurs algériens. La première partie de ce feuilleton compte 16 épisodes. Son réalisateur, Brahim Ameur, a déjà préparé une deuxième partie de 34 épisodes dont la concrétisation dépendra de la suite que lui donnera la télévision publique.(El Watan-13.08.09.)

6 réponses à “Montréal, « bine El Bareh oua el youm »”

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