Kachgar,cité mytique sur la route de la soie
Les abords de la vieille mosquée Aïd Kah au centre de Kachgar, aux confins de la province asiatique du Xinjiang. Depuis les travaux entamés à la fin des années 1990, plus de la moitié de la vieille ville a déjà été détruite. Et la modernisation à outrance continue aujourd’hui.
Joyau du patrimoine ouïgour, le cœur historique de cette cité mythique est déjà en partie détruit, au nom d’une modernisation clinquante et standardisée….
À l’ombre des murs de terre de la vieille ville de Kachgar, on trouve que le drame du Sichuan a bon dos. C’est notamment en réaction au terrible séisme de mai 2008, pour protéger la population d’un pareil drame, que les autorités de l’oasis mythique de la route de la soie affirment aujourd’hui vouloir «moderniser» les vieux quartiers de l’antique cité. Autrement dit, passer au bulldozer un joyau d’architecture musulmane enchâssé aux confins de l’Asie centrale et du monde chinois.
En plusieurs points de la vieille ville, les engins sont déjà à leur fièvre destructrice. Des pâtés de maisons ont été arasés et l’on peut voir le signe «à détruire» sur bien des maisons. Ici et là, on peut aussi consulter de grands panneaux décrivant les futurs programmes immobiliers. Comme d’habitude, les autorités locales affirment que les constructions s’inspireront de l’ancienne architecture islamique, respecteront la culture ouïgoure. Avec des maisons à deux étages, mais aussi de petits immeubles, des ruelles élargies en grandes rues d’au moins 6 mètres de large, «pour laisser passer les camions de pompiers et les secours». Plus rien à voir avec ce brouillon et paisible dédale de ruelles, souvent étroites, parfois couvertes, toujours parsemées de magnifiques portes de bois qui ouvrent sur des cours fraîches et colorées. La «nouvelle vieille ville» sera dévêtue de tout son charme, oscillera entre le lotissement pseudo-traditionnel et le parc d’attractions.
Le massacre de cette ville oasis célébrée par Ella Maillart, Peter Fleming et bien d’autres nobles voyageurs, a, il est vrai, déjà commencé depuis longtemps. Le voyageur qui passait à Kachgar en 1997 pouvait goûter les abords de la vieille mosquée Aïd Kah, se reposer sur une petite placette ombragée d’où s’égayaient les fiévreuses ruelles du bazar. En lieu et place aujourd’hui, une gigantesque esplanade où un immense écran plasma débite des niaiseries, et des bâtiments au kitsch affligeant.
*De l’argent ou un appartement en banlieue
Avec les travaux entamés à la fin des années 1990, plus de la moitié de la vieille ville a déjà été détruite. Elle ne s’étend plus que sur 4,5 km2, contre 10 km2 il y a trente ans. Le désastre est en bonne voie d’être parachevé. Le nouveau plan, de 450 millions de dollars, a été approuvé il y a quelques mois. Il prévoit de déménager 50 000 habitants de la vieille ville – sur quelque 200 000 – de «logements insalubres et surpeuplés» vers des lotissements neufs.
Une femme d’une cinquantaine d’années se désole de ce style de vie bousculé. «Dans nos cours intérieures, les femmes peuvent faire ce qu’elles veulent, ce qui sera moins le cas au pied d’un immeuble, dit-elle, et c’est important aussi pour nous de pouvoir élever un ou deux animaux.» Malgré ces réticences, beaucoup partiront, car il faut reconnaître que, cette fois-ci, les autorités font plutôt bien les choses côté compensations. Les propriétaires de la vieille ville ont le choix entre de l’argent et un nouvel appartement en banlieue. «Cela me fend le cœur de partir, avoue un artisan, mais on me propose une surface plus grande, et le mètre carré de ma vieille maison vaut entre 1500 et 1800 yuans, alors que mon futur appartement vaudra entre 2200 et 2500 yuans le mètre carré. On va y gagner beaucoup, financièrement. Alors…»
Géographe à la Beijing Normal University, le professeur Wu Dianting a conduit une étude de terrain à Kachgar et livré des propositions à la mairie. «Bien sûr, les autorités ont un légitime souci d’améliorer des conditions de vie rustiques, mais leur vision est trop radicale et il semble qu’elles n’aient pas compris la valeur réelle de la vieille ville, explique-t-il. Elles proposent des logements techniquement en pointe, mais je leur ai dit que l’architecture en terre avait une valeur inestimable et portait en elle-même la culture ouïgoure. Et qu’il ne fallait pas protéger un monument par-ci ou une maison par-là, mais un ensemble, une ambiance, un style de vie.» L’universitaire craint que la poule aux œufs d’or touristique ne soit tuée
La «modernisation» catastrophique de Kachgar n’est pas une affaire isolée. C’est le cas par exemple de Lijiang, au Yunnan, et de bien d’autres lieux touristiques où la rénovation standardisée et clinquante a fait perdre beaucoup de cachet et de naturel. La notion de patrimoine est différente en Chine. Simon Leys a noté que le passé y est à la fois omniprésent et insaisissable, parce que «le passé habite les gens plus que les pierres, l’architecte plutôt que l’architecture». Mais au Xinjiang, où la communauté ouïgoure se plaint de voir sa culture et ses intérêts laminés par le rouleau compresseur des Han, l’affaire prend une dimension particulière. La plus connue des dissidentes ouïgoure, Rebiya Kadeer, qui vit en exil à Washington, a dénoncé cette démolition comme étant «un affront à l’identité ouïgoure» et une nouvelle «tentative d’assimilation». Elle a appelé à faire savoir au gouvernement chinois que cette destruction allait priver le monde d’un «site unique, appartenant au patrimoine mondial».
Malheureusement, les vieilles maisons de terre de Kachgar ne sont ni sur la liste chinoise du patrimoine à protéger ni sur celle de l’Unesco. (Le Figaro-30.06.09.)
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Vidéo: Sur la route de la soie: L’ Ouzbekistan 1° partie
*La vraie histoire de « La Route de la Soie » YouTube
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À la découverte de la route de la soie
Beaucoup d’entre-vous ont probablement entendu parler de la vieille route de la soie qui reliait l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Cette route représente des passerelles culturelles entre les continents. Elle attend désormais son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Êtes-vous prêt à effectuer le voyage comme un ancien marchand ? Êtes-vous assoiffé d’aventure et souhaitez-vous explorer la Chine de cette manière extraordinaire ?
Préparez-vos bagages et en route pour l’aventure !
* Xi’an – le point de départ
Le voyage démarre de Xi’an, la capitale de la province du Shaanxi. La ville constitue un passage vers l’ouest et le début de la route de la soie en direction du nord. Xi’an, qui était connue sous le nom de Chang’an dans les temps anciens, est une des villes les plus vieillles de Chine et abrite des reliques et des sites culturels en abondance.
En visitant Xi’an, il est impossible de ne pas s’arrêter sur le site classé par l’UNESCO, le mausolée de l’Empereur Qin Shi Huang célèbre pour son armée de 6.000 guerriers et chevaux en terre cuite.
*Voyagez comme un ancien marchand
Après être parti de Xi’an, l’arrêt suivant de cette route de la soie se situe à Lanzhou qui est la capitale de la province du Gansu au nord-ouest du pays et qui s’est rendue célèbre par son art culinaire unique et ses marchés locaux.
En poursuivant vers Wuwei, vous découvrirez une des plaques tournantes du commerce et des transports les plus importantes de la région. Vous pourrez également flâner le long des rives du Fleuve Jaune et apprécier la vue extraordinaire du couloir de Hexi principalement composé d’oasis.
La vieille ville de Zhangye est la destination suivante du parcours. Vous pourrez y admirer le plus grand bouddha dormant abrité à l’intérieur. Cette statue massive de 34,5 mètres de long et de 7,5 mètres de large est située dans le temple du bouddha géant.
* Une petite balade en chameau ?
Êtes-vous prêt pour l’expérience la plus exotique de votre voyage ? Grimpez sur le dos d’un chameau et partez à la découverte du désert de Gobi proche de Dunhuang, « la ville des sables ».
Alors que vous vous dandinerez sous les pas de votre chameau, vos yeux seront attirés par Mingsha Shan, la montagne de sable sifflante. Vous verrez à quel point l’homme se sent petit dans ces vastes espaces offerts par la nature.
La route de la soie vous emmènera ensuite vers Turpan, une ville commerçante situé en plein cœur d’une oasis fertile. On peut y découvrir les ruines de Gaochang, la tombe antique de Astana et les grottes aux mille bouddhas de Bezklik.
* De somptueux marchés
La visite du Sunday Bazaar, le plus grand marché de la province autonome du Xinjiang, fait également parti des haltes quasiment obligatoires.
On y trouve de tout, des fruits aux légumes en passant par des vêtements, de la joaillerie ou des couteaux.
Que dire de plus ? Rejoignez une caravane et appréciez par vous-même cette expérience inoubliable.
*De nombreuses agences de voyages chinoises proposent cette destination mais vous pouvez aussi planifier ce voyage sur la route de la soie par vous-même.
Les prix de ces voyages dépendent de leur durée et également de la saison à laquelle vous désirez vous rendre dans cette région. Les prix comprennent l’hébergement, les transports, les repas, les guides de langue anglaise et le prix des tickets sur les sites touristiques.
Les durées des voyages proposés varient de plusieurs à 15 jours au maximum. Il est possible de s’y rendre tout au long de l’année.
À noter enfin que ce voyage n’est pas conseillé pour les familles accompagnées d’enfants en bas âge.
Source du texte: UNESCO, China.org.cn, TravelChinaGuide.com, Trip Advisor, cnadventure.com
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*Ouzbékistan-Boukhara…plus de 360 mosquées, une par rue, bâties sur 10 siècles d’histoire.
*voir photos: Ouzbékistan chroniques de voyages
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Les routes de la soie
Il y a 2 146 ans, l’empereur de Chine Wudi, de la dynastie Han (202 av. J.-C., 220 apr.), envoya une mission, dirigée par l’officier Zhang Qian, vers le royaume des Yuezhi, situé très loin à l’ouest, en Bactriane. Son but était d’organiser avec celui-ci une alliance stratégique contre leur ennemi commun, les nomades Xiongnu. Ceux-ci avaient en effet repoussé les Yuezhi vers l’ouest et occupaient leurs anciens territoires, aux marges de l’Empire chinois. L’ambassadeur revint treize ans plus tard, riche d’informations sur les pays traversés jusqu’alors inconnus des Chinois – actuels Xinjiang, Ouzbékistan, Afghanistan –, et sur d’autres où il n’était pas entré, la Perse et au-delà.
D’autres missions suivirent ; on apprit l’existence, entre autres, au plus loin à l’ouest, d’un royaume nommé Ligan, ou Lijian. Un pays riche de choses rares, précieuses, qui n’était autre que le monde romain. La Chine avait découvert l’Occident, réalisé « l’ouverture à l’ouest ». Alors se mirent en place, État après État, des relations diplomatiques et commerciales. Entre l’Empire chinois et la Perse (et par elle, indirectement, au-delà), entre eux et tous les royaumes situés entre ces deux pôles, incluant l’Inde du Nord. Tel fut le début de ce que nous appelons aujourd’hui la route, ou les routes, de la Soie : un réseau d’itinéraires commerciaux transcontinentaux, allant de la Chine à la Méditerranée via l’Asie centrale et l’Iran, complété de routes maritimes. Par ces itinéraires circulèrent les marchandises – dont la principale, au départ de la Chine, était la soie – ainsi que les savoirs scientifiques et techniques, les religions et les arts.
Le présent article est limité aux principaux itinéraires terrestres des routes de la Soie. Mais il faut se rappeler qu’en dehors des échanges entre États sans accès à la mer, interviennent, dans le grand commerce, les connexions avec des ports de la côte occidentale de l’Inde (entre autres Barygaza, Barbaricum), eux-mêmes fréquentés par les navires venant de la mer Rouge, du golfe Persique, de Ceylan – ceci dès le premier siècle de notre ère. À partir du grand développement de l’art nautique arabe et du dynamisme commercial des pays musulmans, dès les IXe et Xe siècles, les longs transports transcontinentaux seront progressivement supplantés par les transports par mer. Un phénomène encore accentué avec l’arrivée des Portugais dans le grand commerce Europe-Asie à la fin du XVe siècle.
Ces itinéraires terrestres traversaient de multiples royaumes et principautés, tantôt indépendants, tantôt regroupés sous le contrôle d’un État dominant. Ce fut une suite continue de coagulations et de dissolutions de puissances : Empire chinois, tantôt s’étendant de la Mongolie aux Pamirs, tantôt perdant ses marches allogènes et se concentrant derrière la Grande Muraille ; Empire parthe puis sassanide ; confédérations turques, puissance tibétaine, califat musulman disputant à la Chine le contrôle de l’Asie centrale ; Empire mongol englobant une grande partie de l’Eurasie, recevant le tribut de la Russie et plaçant la descendance de Gengis Khân sur les trônes de Chine et de Perse ; empire soviétique, déstructuré sous nos yeux à la fin du siècle dernier. Le plus souvent, les déclins d’empire et les guerres de conquête entraînaient d’énormes pertes humaines et matérielles : villes pillées et ravagées, canaux détruits, populations exterminées ou réduites en esclavage, déportées.
Sur les pistes cheminèrent, sur d’immenses distances, en des voyages qui duraient des mois et des années à travers hautes montagnes et redoutables déserts, missions diplomatiques, caravanes marchandes, armées en voie de conquête ou en déroute, prisonniers de guerre déportés sur des milliers de kilomètres, prédicateurs de religions en pleine expansion ou chassées par une persécution, et encore voyageurs – volontaires ou non –, techniciens, savants, artistes. Tous ces passeurs véhiculaient marchandises, savoirs, techniques, croyances, et gènes.
Soies chinoises, chevaux, trocs en tout genre
• Les missions diplomatiques ouvrent et entretiennent les relations politiques et commerciales, concluant des échanges au niveau gouvernemental, incluant par exemple des trocs de soie chinoise contre des chevaux, importants pour la puissance militaire de la Chine. Les échanges de « présents » d’un souverain à l’autre (qualifiés souvent par les historiens chinois de « tributs » quand un roi étranger s’adressait à l’empereur de Chine) ont la particularité de consister en spécialités, précieuses ou étranges, du pays. Les historiens mentionnent parfums de Perse, « pêches d’or » de Samarkand, perle luminescente fabuleuse du Cachemire, médicaments rares comme la thériaque grecque envoyée par l’empereur de Byzance, etc. Mais aussi des animaux (lions, antilopes, chiens savants, autruches…), et encore des artistes, hommes et femmes, du monde romain ou de la Perse : musiciens, danseuses, illusionnistes, acrobates…
• Par les caravanes des marchands, leurs comptoirs, leurs communautés installées dans les grandes villes…, sont passées des multitudes de produits. Insistons d’abord sur la soie chinoise, dont il y eut une telle demande dans le monde antique qu’elle fut l’exportation principale de la Chine pendant des siècles. Seul fournisseur jusqu’au ve siècle de notre ère, ayant sévèrement gardé jusque-là le secret de sa production – le ver à soie –, celle-ci la produisait en quantités massives. À titre d’impôt en nature, la soie était en partie versée au Trésor de l’État chinois, qui l’utilisait pour payer ses fonctionnaires ou pour des échanges internationaux. Elle était considérée comme une monnaie, acceptée partout dans le monde, et une valeur-refuge, stockée comme on amasse de l’or. Ce que l’Empire n’utilisait pas pour lui était revendu aux marchands et entrait dans le circuit normal du commerce.
Des marchands polyglottes et messagers
La soie chinoise arriva un peu avant notre ère chez les riches Romains (elle est mentionnée par Virgile). Et bientôt l’importance de la demande, le prix de cette importation de luxe entraînèrent dans maints pays les vitupérations des économistes et des moralistes… Et le désir, pour les pays acheteurs et consommateurs, de produire la soie eux-mêmes, pour les vendeurs intermédiaires, de détenir le monopole de son commerce.
Outre la soie, les marchands ont acheminé d’autres textiles, des fourrures, des produits de teinture, des substances aromatiques, des produits thérapeutiques végétaux ou animaux, des matières rares (ivoire, gemmes, métaux précieux), des épices, des substances industrielles (alun, borax, amiante, cuirs), du papier, etc. Ils devaient cheminer en caravane nombreuse et armée, connaître les pays et les routes, apprendre facilement les langues étrangères. Sur les pistes de l’Asie intérieure, ils furent, selon les périodes et les régions, sogdiens, chinois, indiens, persans, turcs, arabes, outre quelques marchands grecs, juifs et italiens.
Les marchands qui ont tenu la place la plus importante furent, à partir du vie siècle, les Sogdiens, originaires de ce qui est aujourd’hui l’Ouzbékistan. Itinérants ou expatriés formant des colonies, on les trouve de la Corée aux Pamirs, jusqu’en Inde et au Tonkin (nord du Viêtnam). Ils ont en main une grande partie du commerce, spécialement celui de la soie. Ils illustrent non seulement le commerce des biens matériels, mais aussi les autres fonctions qu’ont remplies les commerçants dans l’histoire.
En effet, les marchands n’ont pas véhiculé que des productions matérielles. En ces temps où les voyages étaient longs et risqués, eux qui allaient et venaient ont fait office d’informateurs sur la géographie des pays traversés. Ils transmettaient les nouvelles, assuraient des transferts de fonds, jouaient le rôle de banques. Ils furent souvent chargés de missions officielles : transmettre un message entre souverains, préparer des accords, escorter une personnalité (comme les frères Polo chargés par l’empereur mongol de Chine Kûbilaï Khân de convoyer par voie maritime depuis la Chine une jeune fille donnée en mariage au souverain mongol de Perse). En colonies marchandes, comme par exemple les Sogdiens, ils ont contribué à diffuser des religions comme le nestorianisme et le manichéisme. Souvent polyglottes, ils ont fourni des traducteurs, dont certains sont restés célèbres. Quelques-uns ont laissé de précieuses relations ou manuels riches d’informations, comme le Périple de la mer Érythrée au IIe siècle de notre ère, la Topographie chrétienne du Grec Cosmas Indikopleustes au VIe siècle, le récit du marchand arabe Sulayman au IXe siècle, ou le Devisement du monde de Marco Polo au XIIIe siècle… Sans compter les nombreuses histoires de marchands des Mille et Une Nuits, remplies d’informations.
Circulation des techniques et des savoirs
• Les techniques et les savoirs constituent un cas particulier. Mis à part les cas de guerre ou de pillage, où s’opèrent de brusques déthésaurisations de richesses (métaux précieux, soieries, chevaux, armes…), dispersées ou rethésaurisées ailleurs, les échanges matériels répondent normalement à une offre et à une demande. Il n’en fut pas de même pour les techniques et les savoirs. Ils furent souvent l’objet d’une volonté de rétention chez les uns, et d’une quête par tous moyens chez les autres. Ils furent transmis soit clandestinement, par ruse ; soit par la force, dans les effets secondaires d’une guerre. Les historiens, orientaux ou occidentaux, nous en ont transmis quelques exemples. Ainsi, une technique chinoise de fabrication de l’acier aurait été relayée par un « transfuge » chinois à un pays d’Asie centrale, d’où il aurait pu passer aux Parthes : « fer de Margiane », « fer sérique » des auteurs latins, selon qui les fers sérique et parthe étaient les meilleurs du monde. Au reste, le fer (ou acier) chinois est encore signalé… dans les Mille et une Nuits.
• Plusieurs exemples de transferts de connaissances dus à des princesses chinoises données en mariage à un souverain étranger, pour sceller de bonnes relations entre les deux États, sont mentionnés également par les sources chinoises. Le plus célèbre est celui de la transmission du ver à soie, au début du ve siècle, au roi de Khotan, dans l’actuel Xinjiang. Monarque fort désireux, comme beaucoup d’autres princes des « pays d’Occident », de produire la soie lui-même, il réussit à convaincre sa future épouse de lui procurer des œufs de ver à soie.
Malgré l’interdiction absolue du gouvernement chinois d’en laisser sortir du pays, la princesse apporta, cachés dans sa coiffure, ces œufs si précieux, et introduisit la sériciculture à Khotan. Celle-ci se répandit bientôt dans l’Asie centrale. Mais il fallut attendre encore un bon siècle pour que deux moines (persans ? nestoriens ?) introduisent, clandestinement encore, des œufs à Byzance. D’autres royales fiancées (une Chinoise et une Népalaise), données en mariage à un roi du Tibet au viie siècle, y apportèrent livres et objets religieux bouddhistes. La princesse chinoise introduisit également (mais non clandestinement cette fois ?) des œufs de ver à soie.
• Voyageurs malgré eux, émigrés involontaires, esclaves et prisonniers de guerre…, ont eux aussi largement contribué aux transferts de connaissances techniques et scientifiques. L’esclavage était un élément normal des sociétés anciennes, et la guerre était le premier fournisseur d’esclaves – population civile réduite en servitude ou soldats faits prisonniers sur le champ de bataille.
Étaient particulièrement recherchés les spécialistes en techniques ou sciences. Un exemple curieux est celui de soldats romains faits prisonniers par les Parthes à la bataille de Carrhes, en 53 avant J.-C. Ces prisonniers (romains ou mercenaires grecs, gaulois ou d’ailleurs) furent envoyés garder les frontières orientales du pays vainqueur, en Margiane, dans l’actuel Turkménistan. Pour résumer un long processus de recherche qui va d’un ouvrage du sinologue Homer Dubs en 1957 à un débat d’historiens qui fit quelque bruit dans les années 2000, certains de ces soldats se seraient retrouvés dans une principauté de l’actuel Kazakhstan. Ils y auraient enseigné à leur maître des techniques militaires typiquement romaines. Puis quelques dizaines d’entre eux auraient été capturés dans une guerre par les Chinois, qui les auraient transférés au Gansu où, aujourd’hui, certains habitants de cette province chinoise prétendent être leurs descendants… Ceci mêlé d’érudition, de recherches d’ADN et de considérations touristiques. Qui en saura le fin mot ? Après tout, ce n’est pas, scientifiquement, impossible.
Samarkand, capitale du livre
Mais l’opération certainement la plus importante de transferts techniques par fait de guerre, et celle-là est avérée, fut la capture d’artisans et artistes chinois par les troupes du califat abbasside, en 751, à la bataille du Talas, dans l’actuel Kazakhstan. Cette bataille, où s’affrontèrent Arabes et Chinois, vit la défaite de ces derniers et marqua un coup d’arrêt, pour les deux puissances, dans leur politique de contrôle de l’Asie centrale. Des milliers de Chinois, soldats et civils, furent faits prisonniers. Parmi eux, des tisserands en soie, des orfèvres, des artistes peintres et des techniciens de la fabrication du papier. Ils furent amenés à Samarkand, d’où les prisonniers des trois premières catégories furent transférés à Koufa, plus tard à Bagdad. D’après l’un d’eux qui put revenir en Chine, ils apprirent aux Arabes à tisser des soies légères, à travailler l’or et l’argent, ainsi que l’art de la peinture.
Les techniciens du papier furent installés à Samarkand, grand centre du livre. La cité devint le premier centre de production du papier dans le monde musulman, avant de céder cette place à Bagdad, puis à Damas qui s’imposa comme le fournisseur de papier du monde chrétien (la « charte damascène ») jusqu’à l’époque des croisades.
Fait de matières premières abondantes et bon marché, le papier tel que les Chinois l’ont perfectionné permit l’estampage, puis la xylographie (l’impression planche par planche d’un texte gravé sur bois), puis l’imprimerie à caractères mobiles (toutes deux inventées également par les Chinois), rendant possible alors la production des livres en grande quantité, rapidement et à bon marché. Il a joué un rôle capital dans la diffusion des doctrines religieuses, des connaissances scientifiques, du patrimoine littéraire et historique dans le monde entier.
C’est à force ouverte, au cours d’une guerre préméditée, que des hommes de religion ou de science furent kidnappés par un souverain désireux de profiter de leur savoir. Telle fut l’aventure d’un moine bouddhiste du royaume de Koutcha, situé dans l’actuel Xinjiang. Kumarajiva, fils d’un Indien et d’une princesse koutchéenne, avait étudié dans les meilleurs monastères de l’Inde. Tous les souverains cherchaient à se l’attacher… L’un d’eux, de la dynastie des Qin de l’Est (l’un des royaumes constituant alors la Chine), désireux de se l’approprier, lança une opération militaire en l’an 383 et fit enlever Kumarajiva. Installé au Gansu, celui-ci passa une quinzaine d’années à approfondir l’étude des textes bouddhiques, le sanskrit, le chinois… Mais à la suite de nouveaux bouleversements politiques, il fut rekidnappé et déplacé près de la capitale impériale, Chang’an (Xi’an). Il y passa le reste de sa vie à traduire en chinois les livres sacrés du bouddhisme, nous léguant une œuvre énorme (74 volumes).
L’époque de la dynastie chinoise des Tang (618-906) fut particulièrement riche en contacts scientifiques internationaux. Ces souverains accueillirent les médecins, botanistes, astronomes, mathématiciens étrangers. Certains empereurs s’intéressèrent beaucoup, pour leur propre compte, à la recherche de la « drogue d’immortalité » des taoïstes. Vers l’an 649, l’empereur envoya un corps de troupe attaquer le royaume du Magadha, au nord-est de l’Inde, en opération de représailles après l’extermination d’une mission diplomatique chinoise. Le roi indien fut fait prisonnier et envoyé à la cour de Chine en l’an 650, ainsi que sa famille et un grand nombre d’Indiens, parmi lesquels un médecin alchimiste expert en drogues de longévité. Il prétendait avoir 200 ans et pouvoir vivre encore des siècles. On l’installa au mieux, on lui procura tout ce qu’il demandait. Mais les empereurs continuèrent de mourir à leur heure (et l’alchimiste aussi) ; on affirme même que deux d’entre eux au moins moururent des effets d’un élixir censé les rendre immortels.
Les empereurs chinois ne trouvèrent donc ni le secret de l’éternité, ni le moyen de changer en or les métaux ordinaires. Mais ils conservèrent durablement un privilège rare : la mainmise sur la soie. Malgré sa diffusion à partir du XIe siècle dans les royaumes byzantins puis en Europe, la production de soie est encore aujourd’hui chinoise à 80 % (1). Non plus par monopole de savoir-faire, mais par économie des coûts de main-d’œuvre…8source: SciencesHumaines-30/08/2011.
NOTE 1) Pierre Biarnès, La Route de la Soie. Une histoire géopolitique, Ellipses, 2008.
Extrait de Histoire globale. Un autre regard sur le monde, Laurent Testot (coord.), éd. Sciences Humaines, 2008.
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**Route de la soie, la grand histoire
La route de la soie a été parcourue par les marchands entre le premier et le quinzième siècle avant JC. En fait ce ne sont pas toutes les caravanes qui faisaient l’intégralité du parcours mais une sorte de relais ou de passation de marchandises où chacun gagnait de l’argent. SI bien ce les oasis au centre de cette route connurent des développement extraordinairement bons pour toutes les familles y résident et on vu un certains nombre de mouvement migratoires vers ces régions.
Mais qu’est ce que la route de la soie ?
la route de la soie est une route empruntée par les marchands pour traverser lors de grandes expéditions une bonne partie du monde en transportant des denrées et des biens divers, des denrées, des tissu, des savoirs faire, des épices, des laine comme le cachemire ou les châle pashmina du cachemire par là . La route partait de l’asie pour atteindre l’europe et demandait de grandes et longues heures de marche à pied ou à dos d’animal.
Des liens entre l’orient et l’occident
A cette époque marchande ce sont des liens très fort qui liaient les deux part du monde, se transmettaient aussi un certain nombre de choses immatérielles telles qu elles croyances, la religion, un approche de la vie , la philosophie et une meilleure connaissance du monde ainsi qu’un curiosité certaines des uns pour les autres. Par exemple le bouddhisme et christianisme ont importé leur mode de pensées et leur croyance à l’autre bout de la terre. Un fertilité de l’esprit s’est alors ensuite développée dans les cours à travers le monde.
D’où partait cette route ?
Plus précisément cette route commençait vraiment en Chine dans la vie de Xi’an à l’ouest du pays. C’est depuis ce point central qu’étaient chargées les caravanes avant de prendre leur destination. Tout au cours de la route les marchands qui partaient pour de longs mois traversaient des villes, des déserts, des villages des oasis. Toute la région a pu ainsi se développer et vivre d’un commerce fertile dans des régions qui étaient juste là hostiles et difficiles d’accès.
Et la soie dans tout cela ?
La soie en vérité ce n’était qu’une mince part de ce commerce bien que la route en ai pris son nom car ce fut les prémices de cette expédition. On pouvait commercer à la fois des matières premiers nobles telles que l’ivoire, les coquillages, le corail mais aussi un tas de métaux précieux, d’or ou d’argent. Des épices asiatique par ailleurs mais aussi tout les bien et marchandises, des céramiques, des armes mais aussi des bêtes et des tissu précieux. Ce qui prenait le plus de valeur à la revente était le plus commercialisé. En occident on raffolait desfoul
La route des art
Ce sont aussi un certains nombre d’art ancestraux ,d’artisanat et de savoir faire qui ont pu transiter par cette route. Par exemple l’arrivée du papier en occident a changé la la vie mais aussi avec l’apprentissage des techniques d’artisanat ancestrales.
Marco Polo dans tout cela
Ce voyageur de venise si célèbre le fut plus encore à la période de la route de la soie, il voulait ouvrir une route de commece qui permettrait au voyageur de se déplacer et il en écrivit un livre qui s’appele le livre des merveilles.
Une route mythique où se mêlent et se mélangent les civilisations, de la chine à l’occident, des découvertes fabuleuses avec des peuples et des paysage de rêve. Alors en attendant d’avoir le bonheur de parcourir vous même cette route mythique n’hésitez pas à parcourir le net à la recherche d’informations sur ces terres promises.*cultureasiatique
les caravanes de la Route de la Soie
Samarcande…Samarcande (ou Maracanda ou Samarkand, en Persan : سمرقند,
Самарkанд, en Ouzbek : Samarqand, en Russe: Самарканд est aujourd’hui la
deuxième plus grande ville en Ouzbékistan et la capitale de la province de
Samarcande. Son nom signifie probablement « lieu de la rencontre » ou « lieu du
conflit » (samara : rencontre, conflit en Sanskrit, kand, kent : ville, terme
centre-asiatique). La ville est connue pour sa position géographique en Asie
centrale sur de la Route de la Soie entre la Chine et l’Ouest. Le musée de
Samarcande offre quelques exemples de silex taillés trouvés sur place. Le site
archéologique est appelé Afrasiab. Samarcande est connue dans l’antiquité sous
le nom de Maracanda (ou Marakanda) que lui donnent les Grecs. En mai 2007, l’UNESCO a célébrée le 2750e anniversaire de Samarcande et le 2000e anniversaire de Marguilan. Une conférence internationale
consacrée au rôle de ces villes dans l’histoire de la civilisation mondiale a
lieu le 29 mai 2007 au siège de l’UNESCO à Paris.
à proximité de la grande muraille de Chine sur la Route de la Soie
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*Les mannequins du concours Nouvelle Route de la Soie Chine 2008
Les 36 candidates et 13 candidats au 16ème concours de mannequins chinois organisé par l’agence Nouvelle Route de la Soie sont arrivés samedi à Sanya sur l’île de Hainan pour neuf jours de préparation et de séance photo.
Les 49 candidats ivres de bonheur faisant des moulinets avec les bras sur les plages de Sanya dimanche 30 novembre
Dès le lendemain, dimanche, les jolies étaient en tenue pour la première séance de photo, en bikini comme il se doit.
*Chine Nouvelle–2008-12-01
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