Autoroute de la mer Nantes-Gijon
17092010*La première autoroute de la mer franco-espagnole reliant Nantes à Gijon et destinée à désengorger le trafic routier et réduire la pollution devait être inaugurée jeudi 16.09.2010. , mais la cérémonie a été purement et simplement annulée compte tenu de l’impossibilité d’accéder au site.
Environ 300 dockers CGT des ports de Nantes/Saint-Nazaire, La Rochelle, Brest et Rouen ont bloqué dès le début de la matinée le principal rond-point permettant l’accès au site, allumant des feux de pneus sur les voies de circulation assortis de nombreux tirs de pétards. Une manifestation motivée par des revendications non-abouties en matière de pénibilité et des inquiétudes concernant l’emploi dans un contexte de réforme des ports.La liaison maritime fera l’objet d’une inauguration cet après-midi en Espagne en présence du ministre espagnol des transports José Blanco Lopez. »
Désengorger les routes
Cette autoroute de la mer est exploitée par la société GLD atlantique, filiale commune de Louis Dreyfus Armateurs et du groupe italien Grimaldi. GLD Atlantique prévoit dans un premier temps trois allers- retours hebdomadaires. Pour une distance parcourue de 1.000km, la traversée durera 14heures, deux fois moins de temps que par la route. Le tarif pour un semi-remorque est de 450euros. Le départ est fixé à 21h le soir pour une arrivée à 11h à Gijon le lendemain. Signe de la complexité à monter le dossier, Il aura fallu quatre ans pour concrétiser cette initiative franco-espagnole. Le projet d’une deuxième autoroute de la mer entre Montoir et Vigo, prolongée à terme vers leHavre et Algesiras a été retenu mais il est moins avancé. Il est proposé par l’opérateur Acciona Transmediterranea. L’objectif de ces deux autoroutes de la mer franco-espagnoles est de désengorger les axes routiers transpyrénéens (notamment la nationale 10) et de réduire l’impact environnemental du transport de fret. Ce concept de report modal s’inscrit dans les objectifs du Grenelle de l’Environnement. La France, qui est un lieu de transit important de poids lourds, a fait le pari de faire évoluer la part du fret non routier de 14 à 25% à l’échéance 2020.100.000 poids lourds de moins
La France et l’Espagne espèrent ainsi détourner de la route vers la mer environ 100.000 poids lourds par an, soit 3% du trafic poids lourd de l’Ouest des Pyrénées. L’économie escomptée en terme de rejets de CO2 est de l’ordre de 25.000 tonnes par an. Reste que cette nouvelle ligne franco-espagnole qui répond à une volonté politique et pas forcément à la réalité du marché, va bénéficier d’un soutien public conséquent. C’est d’ailleurs ce qui fait grincer les dents des syndicats qui dénoncent le recours à un navire sous pavillon britannique, avec un équipage anglais et portugais. CGT et CFDT demandent aux deux Etats de réviser leur copie. 34M€ de subventions
Pour éviter que ces deux autoroutes de la mer ne prennent l’eau, les deux pays se sont engagés à mettre ensemble sur la table 30millions d’euros pendant cinq ans, le temps pour les armateurs d’atteindre l’équilibre. Pour sa part, GLD Atlantique va percevoir aussi une subvention européenne de quatre millions d’euros dans le cadre du programme Marco Polo. (Le Télégramme-16.09.2010.)
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