deux Japonais égarés dans un bled

13082007

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 Après quelques jours passés à Sidna-Youchaà et Nédroma, nous avions continué notre voyage, toujours du coté de la grande bleue, guidés par le soleil et notre passion pour la mer, la lumière et la découverte, en visitant les plages connues et sauvages, ainsi que les sites touristiques du littoral. Il y en a plus d’une vingtaine. On peut citer notamment : Marsa Ben M’hidi, les deux Mouscarda, Beider, B’hira, Tounène, Ghazaouet, Sidna Youchaà, Honaine, Rachgoun, Béni-Saf, Oulhassa, Oued El-Hallouf, Terga, Sassel, Bouzadjar, Madagh, Cap Blanc, Les Andalouses, Ain-Turck avec ses nombreuses plages, Ain Franine, Kristel, Arzew, Marsa El-Hadjadj, Stidia, etc… A Terga, nous avions retrouvé des membres de la famille qui passaient leurs vacances sur cette plage, et qui nous avaient retenus et hébergés dans leur cabanon, dès notre arrivée. C’est un endroit d’une beauté magnifique, avec un sable fin et un petit oued qui se jette sur la mer, en plus de criques rocheuses favorables pour la pêche du sargue et d’autres espèces de poissons. Le soir pendant et après le coucher du soleil, nous allions pêcher directement sur la plage où nous attrapions des dorades par deux et trois pièces à la fois. Il y en avait tellement qu’elles ne demandaient qu’à être cueillies avec une bonne amorce. Nous passions des nuits entières à pêcher, sous le regard attendri des étoiles, absorbés par le calme apaisant de la mer et une méditation profonde sur toute cette immensité qui s’étendait devant nous. Pendant ces nuits douces et enchanteresses, j’avais l’impression que j’étais tout près de Dieu. Le matin à l’aube, la planète Mars était tellement basse, au dessus de nos têtes qu’elle nous semblait à portée de la main. Un matin tout doré de soleil, au retour d’une partie de pêche, je fis une rencontre inattendue : deux citoyens japonais errant tout seuls sur la plage déserte, Les gens du village n’étaient pas encore réveillés et je me demandais ce qu’ils faisaient là, à ce moment précis de la journée. En me voyant, ils avaient l’air heureux : c’était comme une bouée jetée par le destin à leur secours. J’étais la première personne qu’ils rencontraient sur cette plage. Ils étaient tout souriants, comme d’habitude. Je n’ai pas encore vu jusqu’à présent, un Japonais ou un Chinois avec un air renfrogné ou en colère. Leur mystère et leur sourire ont certainement un rôle sur leur réussite. Je  saluais les deux asiatiques dans plusieurs langues : en français, en anglais, en arabe et avec des gestes significatifs. Eux, ils parlaient japonais, avec des mots d’ici et là. Mais on arrivait à se faire comprendre. Quand le courant passe entre citoyens de l’humanité, les frontières de la langue et des nationalités s’estompent pour laisser place à une communication spontanée et originale. D’après leur bafouillage et leur mimique, j’ai compris qu’ils étaient en train de chercher un café ou un hôtel sur cette plage. Et à l’époque, il n’y avait ni l’un, ni l’autre. Je leur expliquais comme je pouvais, la situation. En même temps, je ne pouvais pas les laisser comme ça, sans un bon café du matin. Je les invitais à me suivre au cabanon ; ils souriaient tout le temps ; ils hésitaient. « No…No ! Pas vous déranger ! », firent-ils. J’insistais. Ils finirent par accepter l’invitation.  Arrivés au cabanon, j’avisais la maitresse de maison que j’avais ramené avec moi deux invités étrangers, des Japonais qui étaient perdus sur la plage. Elle n’en croyait pas ses oreilles. « Comment as-tu fait pour les dénicher ici à Terga ? lança-t-elle, un peu incrédule. Tu les as pêchés avec les dorades ?, ajouta-t-elle avec humour. Elle accepta que je les fasse entrer et installer sur la terrasse du cabanon où il y avait une table et des chaises. Elle leur prépara du café, du lait, des beignets avec du miel d’abeilles, du beurre et de la confiture, en plus du pain fait à la maison. Ils étaient ravis.  Je savais qu’il n’y avait pas de famine au Japon, mais les deux invités de ce matin-là, avaient tout avalé. On aurait dit qu’ils n’avaient pas mangé depuis plusieurs jours. En réalité, ils avaient trouvé très bon ce petit déjeuner inattendu et servi de bon cœur. Tout en mangeant, ils bafouillaient des mots que je ne comprenais pas. Mais je savais qu’ils étaient contents et satisfaits de cette rencontre, ce matin-là. Ils remercièrent la maitresse de maison, pour son hospitalité, avec des signes des mains et de la tête, en s’inclinant et en souriant toujours. Je les raccompagnais dehors, tout en leur faisant comprendre qu’ils étaient les bienvenus s’il leur arrivait de s’échouer encore une fois sur cette plage. Une autre preuve de l’hospitalité spontanée et légendaire algérienne qui dépasse de loin, celle d’autres pays.

                                                                                     Par :Niar  Med. 







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